Coronavirus : Olivier Véran amortit la fronde marseillaise contre les mesures sanitaires – Le Monde

Visite du ministre de la santé, Olivier Véran, à l’hôpital de La Timone à Marseille, le 25 septembre.

Quinze millions d’euros de trésorerie pour les hôpitaux de Marseille. Un week-end de sursis et une durée de fermeture réduite à sept jours pour les restaurants et les cafés de la métropole. Une promesse de transparence totale sur les chiffres quotidiens de l’épidémie avec les élus locaux. Le ministre de la santé Olivier Véran a quitté Marseille, vendredi 25 septembre en début de soirée, en ayant en partie déminé un terrain qui menaçait d’exploser sous ses pas.

Envoyé par le premier ministre Jean Castex pour aller éteindre un incendie qu’il avait lui-même allumé en annonçant, sans véritable concertation, le passage de la deuxième ville de France et de sa métropole en « zone d’alerte maximale », Olivier Véran s’est acquitté de sa mission sans être trop chahuté. Il a cédé sur quelques aménagements de forme sans abandonner l’essentiel des décisions du gouvernement. Et fait légitimer ses choix par les chiffres et les témoignages d’un aréopage de spécialistes médicaux lors d’une visite de l’hôpital de La Timone.

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« On n’a pas obtenu grand-chose », reconnaissait, lucide, Maryse Joissains, la maire (Les Républicains, LR) d’Aix-en-Provence, en sortant du « moment républicain » tenu à partir de 16 heures entre élus et ministre à la préfecture des Bouches-du-Rhône. « Il a été inflexible. La décision était prise, on ne la change pas », constatait le député (LR) Guy Teissier. « Il y a eu des avancées significatives, tentait lui de convaincre, dans un mistral frisquet, le président (LR) de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, Renaud Muselier. La fermeture ne sera effective que dimanche soir et pour une semaine seulement. Dans sept jours, nous nous reverrons pour analyser les chiffres et savoir si nous pouvons lever la mesure. »

Le matin même, devant plusieurs centaines de professionnels de l’hôtellerie exaspérés, symboliquement réunis devant le tribunal de commerce de Marseille, M. Muselier promettait d’attaquer en justice tout arrêté préfectoral empêchant bars et restaurants de son département d’ouvrir.

Mesures « nécessaires, temporaires, mais pas arbitraires »

En fin d’après-midi, autour de la table où siégeaient les représentants des collectivités locales, le préfet et le directeur de l’Agence régionale de santé (ARS), Renaud Muselier a une nouvelle fois demandé à Olivier Véran de « renoncer à la fermeture généralisée des bars et des restaurants ». En vain.

Devant la porte de la préfecture, l’ancien secrétaire d’Etat semblait avoir abandonné son idée de référé-liberté : « Nous avons gagné sept jours de fermeture et l’Etat s’engage à prendre totalement en charge les pertes des professionnels. Il faut être raisonnable. Quand on écoute les témoignages des réanimateurs, c’est très angoissant. »

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