Coronavirus : l’OMS déclare l’urgence internationale – Futura-Sciences

L’alerte est lancée : l’épidémie du nouveau coronavirus apparu en Chine constitue une urgence internationale, a déclaré l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Alors que le bilan s’alourdit en Chine avec 213 morts et 10.000 personnes contaminées, et 80 cas confirmés dans 18 pays, l’OMS invite toutefois à ne pas limiter les voyages.

En vidéo : 9 questions sur l’épidémie mondiale de coronavirus  Retrouvez en vidéo toutes les réponses aux questions que vous vous posez sur l’épidémie mondiale provoquée par le coronavirus de Wuhan ! De l’origine de l’épidémie aux moyens de prévention, cette vidéo détaille toutes les informations clés en 9 questions. 

« Je déclare l’épidémie une urgence de santé publique de portée internationale, a lancé le directeur de l’Organisation mondiale de la Santé, Tedros Adhanom Ghebreyesus, en conférence de presse. Notre plus grande préoccupation est la possibilité que le virus se propage dans des pays dont les systèmes de santé sont plus faibles (…). Il ne s’agit pas d’un vote de défiance à l’égard de la Chine. »

Si l’essentiel des contaminations ont été détectées en Chine continentale, 18 autres pays sont touchés, avec plus de 80 cas confirmés au total, selon l’OMS.

« Bien que ces chiffres [en dehors de la Chine, ndlr] soient relativement faibles (…), nous devons agir ensemble pour limiter la propagation », a expliqué le directeur de l’OMS. Signal inquiétant, des transmissions interhumaines ont été enregistrées hors de Chine, en Allemagne, au Japon, au Vietnam, aux États-Unis et en France.

Pas de restriction à la circulation

Néanmoins, le directeur de l’OMS a souligné que l’organisation estimait qu’il n’y avait pas lieu de limiter les voyages et les échanges commerciaux avec la Chine. « L’OMS (…) s’oppose même à toute restriction aux voyages », a-t-il insisté. Dans un communiqué, le comité d’urgence a expliqué que ces restrictions à la circulation des personnes et des biens pendant une urgence de santé publique peuvent être « inefficaces », perturber la distribution de l’aide et avoir des « effets négatifs » sur l’économie des pays touchés.


L’OMS s’oppose même à toute restriction aux voyages

En ayant déclaré l’urgence internationale, l’OMS a désormais le droit d’interroger les pays sur les restrictions aux voyages qu’ils vont imposer ou ont déjà imposé, a expliqué le président du comité d’urgence, Didier Houssin, donnant en exemple « les visas refusés, la fermeture des frontières, la mise en quarantaine de voyageurs qui sont en bonnes conditions ».

La semaine dernière, l’OMS avait estimé qu’il était trop tôt pour décréter l’alerte mondiale, mais l’apparition de cas de transmissions interhumaines en dehors de la Chine a fait pencher la balance.

Le bilan de cette épidémie de pneumonie virale s’est alourdi à 170 morts jeudi en Chine. Le nombre de patients contaminés par ce virus de la famille du Sras (Syndrome respiratoire aigu sévère) a grimpé à environ 7.700 en Chine continentale (hors Hong Kong), dépassant désormais largement celui (5.327) de personnes infectées par le Sras en 2002-2003. Wuhan, métropole du centre de la Chine d’où est partie l’épidémie, est coupée du monde depuis une semaine, comme la quasi-totalité de la province environnante du Hubei.

La Russie ferme sa frontière avec la Chine

Alors que ce cordon sanitaire imposé le 23 février interdit à quelque 56 millions d’habitants de quitter la région, les États-Unis et le Japon ont évacué mercredi une partie de leurs ressortissants. Un deuxième avion américain est attendu dans les prochains jours. D’autres pays planifient des opérations, et les mesures de précaution internationales se durcissent, avec notamment la Russie qui a annoncé qu’elle fermerait vendredi ses 4.250 km de frontière avec la Chine.

L’OMS n’a jusqu’ici utilisé le terme d’« urgence de santé publique de portée internationale » que pour de rares cas d’épidémies requérant une réaction mondiale vigoureuse, dont la grippe porcine H1N1 en 2009, le virus Zika en 2016 et la fièvre Ebola, qui a ravagé une partie de l’Afrique de l’Ouest de 2014 à 2016 et la République démocratique du Congo depuis 2018.

Pour en savoir plus

Coronavirus : les rapatriements s’organisent avec des mises en quarantaine

Article de Futura avec l’AFP-Relaxnews, publié le 30 janvier 2020

Alors que la Chine fait état de 170 morts et de 7.700 personnes contaminées, l’OMS, qui ne qualifie toujours pas l’épidémie d’« urgence de santé publique de portée internationale », lance l’alerte et appelle « le monde entier à agir » pour contrer la propagation du coronavirus. Les pays s’organisent pour rapatrier leurs ressortissants et les évacuer de la ville de Wuhan d’où est partie l’épidémie. 

Dans la nuit de mercredi à jeudi, les autorités chinoises ont annoncé que le bilan s’était alourdi, avec 37 nouveaux décès liés à l’épidémie dans la région de Hubei, où se trouve Wuhan, et un dans la province de Sichuan (sud-ouest). Le bilan total s’élève désormais à 170 morts en Chine.

Concernant les infections, 1.032 nouveaux cas ont été répertoriés dans le Hubei, et un au Tibet, ce qui porte le bilan à environ 7.700 cas de contamination en Chine continentale (hors Hong Kong). Un chiffre qui dépasse désormais le nombre – 5.327 – des malades du Syndrome respiratoire aigu sévère (Sras), un coronavirus qui avait fait en 2002-2003 un total de 774 morts, dont 349 sur le territoire chinois.

Parallèlement, la liste des pays touchés s’allonge, les derniers en date étant les Émirats arabes unis et la Finlande. « Le monde entier doit être en alerte, le monde entier doit agir », a déclaré mercredi de Genève Michael Ryan, le directeur des programmes d’urgence de l’OMS, qui tiendra jeudi une nouvelle réunion d’urgence. Celle-ci sera consacrée à « la question de savoir si l’épidémie actuelle constitue une urgence de santé publique de portée internationale », a expliqué le directeur général de cette organisation, Tedros Adhanom Ghebreyesus, à son retour de Pékin. « Une transmission interhumaine a été enregistrée dans trois pays en dehors de la Chine », à savoir l’Allemagne, le Vietnam et le Japon. Par ailleurs, une vingtaine d’États ont annoncé environ 80 cas confirmés au total sur leur sol, dont une cinquième personne mercredi en France.

La circulation internationale est limitée et les frontières se ferment peu à peu 

Signe du durcissement des mesures de précaution au niveau international, des compagnies aériennes comme British Airways, l’Allemande Lufthansa et l’Indonésienne Lion Air, qui exploite la plus grande flotte aérienne d’Asie du Sud-Est, ont annoncé la suspension immédiate de tous leurs vols vers la Chine continentale. Et ce, après que plusieurs pays, dont le Royaume-Uni, l’Allemagne et les États-Unis, y avaient déconseillé tout voyage.

Hong Kong a, de son côté, décidé de fermer six de ses 14 points de passage terrestre avec le reste de la Chine. Quant à la Russie, elle va fortement limiter ses liaisons ferroviaires avec ce pays à partir du 31 janvier, ne maintenant en service que la ligne Pékin-Moscou. Dans le même temps, 195 Américains évacués de Wuhan et arrivés mercredi matin sur une base militaire californienne ont été examinés. Aucun ne présente les symptômes du virus, mais tous y resteront en quarantaine pendant 72 heures.

En revanche, parmi les 206 Japonais évacués de Wuhan arrivés mercredi à Tokyo, trois ont été contaminés, a annoncé jeudi matin le gouvernement japonais. Ces trois cas s’ajoutent aux huit déjà recensés précédemment. Les tests n’ont pas encore été effectués pour les 210 autres Japonais rapatriés jeudi matin.

« Nous ne pouvions plus circuler librement (…). Le nombre des malades a commencé à rapidement s’envoler à un certain point, c’était effrayant », a témoigné à son arrivée à Tokyo l’un des rapatriés japonais, Takeo Aoyama, un salarié de Nippon Steel.

Les rapatriements s’organisent avec mise en quarantaine

Un premier avion devait partir dans la nuit de mercredi à jeudi de France à destination de cette métropole. Paris prévoit de ramener à bord de deux avions au moins 350 Européens, dont 250 Français. Les Canadiens affrétaient un avion aussi. Berlin a annoncé l’évacuation de quelque 90 Allemands présents à Wuhan dans les prochains jours. Près de 600 citoyens européens veulent aussi être évacués de Chine, a annoncé mercredi la Commission européenne. L’Australie, qui réfléchit également à une évacuation, envisage de placer ses ressortissants en quarantaine sur l’Île Christmas, dans l’océan Indien.


Un cordon sanitaire qui concerne 56 millions d’habitants et quelques milliers d’étrangers

Wuhan — où le coronavirus est apparu en décembre — et la quasi-totalité de la province du Hubei dont elle est la capitale, sont coupées du monde depuis le 23 janvier par les autorités dans l’espoir d’endiguer l’épidémie, un cordon sanitaire qui concerne 56 millions d’habitants et quelques milliers d’étrangers.

Les répercussions sur l’économie mondiale

Wuhan, où la circulation des véhicules non essentiels est interdite, gardait des allures de ville fantôme. « C’est le premier jour que je sors depuis le début du confinement. Pas d’autre choix : il fallait que j’achète à manger », a raconté à l’AFP l’un des rares piétons à s’aventurer dans les rues. Dans le reste de la Chine, où les congés du Nouvel An lunaire ont été prolongés jusqu’au 2 février, la plupart des habitants, effrayés, désertent centres commerciaux, cinémas et restaurants.

À l’instar de plusieurs autres compétitions sportives (cyclisme, football, tennis), les épreuves de Coupe de monde de ski alpin prévues en Chine pour février ont été annulées et les Championnats du monde en salle d’athlétisme, qui devaient s’y dérouler à Nankin du 13 au 15 mars, ont été repoussés à 2021.


Des scientifiques de l’Institut Doherty en Australie ont assuré être parvenus à répliquer en laboratoire le coronavirus

Alors que la recherche d’un vaccin, entamée en particulier en Chine et aux États-Unis, devrait prendre des mois, des scientifiques de l’Institut Doherty en Australie ont assuré être parvenus à répliquer en laboratoire le coronavirus, une étape jugée cruciale.

Au-delà du secteur aérien, l’épidémie actuelle de pneumonies virales crée des incertitudes pour l’ensemble des perspectives économiques mondiales, a souligné mercredi le président de la Fed, la banque centrale américaine, Jerome Powell.

Un constat que font également les multinationales, des constructeurs automobiles aux sous-traitants informatiques en passant par l’industrie du luxe.

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