Coronavirus : l’hypothèse de la transmission par voie aérienne défendue par les Américains – Le Monde

Le coronavirus a fait au moins 63 437 morts dans le monde, selon un bilan établi dimanche 5 avril par l’Agence France-Presse, dont près des trois quarts en Europe. Les Etats-Unis ont dépassé samedi la barre des 300 000 cas recensés et la pandémie a fait au moins 8 162 morts dans le pays, selon le comptage de l’université américaine Johns Hopkins.

La maladie étant officiellement jugulée en Chine, les Etats-Unis sont en passe de devenir la nouvelle ligne de front de la pandémie. Le foyer principal de l’épidémie américaine est l’Etat de New York, et en particulier la ville de New York, qui a enregistré 1 905 décès à elle seule.

  • Les Américains se préparent au pire

Anthony Fauci, conseiller de Donald Trump et membre de la cellule de crise de la Maison Blanche, en conférence de presse à Washington, samedi 4 avril.

Anthony Fauci, conseiller de Donald Trump et membre de la cellule de crise de la Maison Blanche, en conférence de presse à Washington, samedi 4 avril. JOSHUA ROBERTS / REUTERS

Le président Donald Trump a averti les Américains que le pays entrait désormais dans une période « horrible ». « Ce sera probablement la semaine la plus dure », a déclaré le président américain Donald Trump lors d’un briefing à la Maison Blanche. « Il va y avoir beaucoup de morts », a-t-il ajouté.

Selon le spécialiste Anthony Fauci, conseiller du président américain et membre de la cellule de crise de la Maison Blanche, il ne fait plus guère de doute que le nouveau coronavirus est transmis par voie aérienne quand « les gens ne font que parler, plutôt que seulement lorsqu’ils éternuent ou toussent ». Ce qui expliquerait l’extrême contagiosité apparente du Covid-19. En conséquence, Donald Trump a appelé vendredi ses concitoyens à se couvrir le visage à l’extérieur.

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Depuis le début de l’épidémie, l’hypothèse selon laquelle le coronavirus pourrait se transmettre via l’air expiré (les « aérosols » selon le terme scientifique) fait l’objet de nombreuses spéculations et n’est pas encore scientifiquement prouvée. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) s’est pour le moment montrée prudente sur le sujet.

En Asie, où les masques chirurgicaux sont omniprésents, le retard des pays occidentaux, ouvertement pointés du doigt, est vu comme une aberration.

  • Espoir en Italie

Avec 15 362 morts, l’Italie est actuellement le pays qui compte le plus grand nombre de décès, suivie de l’Espagne avec 11 744 décès. Une note d’espoir est toutefois venue samedi d’Italie, où le nombre d’hospitalisations en soins intensifs a diminué pour la première fois depuis que l’épidémie y a explosé il y a plus d’un mois.

« C’est une nouvelle importante parce que cela permet à nos hôpitaux de respirer. C’est la première fois que ce nombre est en baisse depuis que nous avons la gestion de cette urgence », a déclaré le chef de la protection civile, Angelo Borrelli.

  • Hausse record au Royaume-Uni

Au Royaume-Uni, 708 morts supplémentaires ont été enregistrés en une journée, un nouveau record confirmant l’accélération de l’épidémie.

Un enfant de 5 ans figure parmi les dernières victimes en Grande-Bretagne, ce qui rappelle que la maladie ne tue pas seulement les personnes âgées ou affaiblies. La chanteuse britannique Marianne Faithfull, icône des années 1960, a été hospitalisée à Londres après avoir été testée positive au virus.

La reine d’Angleterre va saluer dimanche soir la réponse des Britanniques à la crise sanitaire lors d’une adresse solennelle. « J’espère que dans les années à venir, tout le monde pourra être fier de la manière dont nous avons relevé ce défi », doit dire Elisabeth II selon des extraits diffusés par ses services.

Cette allocution télévisée de la reine sera seulement la quatrième pour des sujets exceptionnels tels que crises ou deuils depuis le début de son règne de 68 ans.

  • L’Afrique en alerte

En Afrique occidentale, le Liberia a annoncé samedi son premier décès, celui d’un homme de 72 ans. Ce pays, l’un des plus pauvres du monde, avait été durement touché par la fièvre Ebola entre 2014 et 2016.

Cette annonce renforce l’inquiétude pour le continent africain, qui reste pour le moment officiellement relativement peu touché par la pandémie avec 7 600 cas et un peu plus de 300 décès déclarés.

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En Afrique du Sud (1 585 cas, 9 décès), le président Cyril Ramaphosa a lancé une vaste campagne de dépistage qui doit mobiliser 10 000 médecins, infirmières et bénévoles. En combinaisons bleues, ces chasseurs de virus équipés de questionnaires et de kits de dépistage ont commencé à débusquer le virus dans les townships les plus menacés.

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Le Monde avec AFP

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