Coronavirus : Les remontées mécaniques ne rouvriront pas le 1er février – 20 Minutes

A Villard-de-lans, vers Grenoble, les remontées mécaniques sont à l’arrêt comme dans toutes les autres stations de ski françaises. — P. Desmazes / AFP
  • Comme le redoutaient les acteurs de la montagne, le gouvernement a annoncé ce mercredi que les remontées mécaniques ne rouvriraient pas le 1er février.
  • Cette décision vient anéantir les espoirs des professionnels du ski de sauver une partie de la saison.
  • Dans les stations, 80 % du chiffre d’affaires lié aux pratiques hivernales est en effet réalisé de début décembre à la fin des congés d’hiver.

Les appels « à sauver la montagne » lancés ces derniers jours par les professionnels du ski auront été vains. Le gouvernement a annoncé, ce mercredi,que les remontées mécaniques ne rouvriraient pas le 1er février, pour les vacances scolaires, en raison de la situation sanitaire.

Selon le secrétaire d’État au tourisme qui s’est exprimé ce mercredi, quelques heures après un Conseil de défense, le secteur s’oriente vers une « saison blanche ». « Une réouverture mi ou fin février paraît hautement improbable », a déclaré Jean-Baptiste Lemoyne à la presse, peu après avoir réuni par visioconférence différents acteurs de la montagne.

Bien que redoutée depuis l’instauration du couvre-feu généralisé à 18 heures et la nouvelle dégradation des indicateurs de suivi du Covid-19, cette décision vient doucher les espoirs des stations de sauver une partie de la saison.

Lundi, pour éviter une catastrophe économique, les professionnels du ski avaient appelé le gouvernement à autoriser au plus tôt les télésièges, tire-fesses et dameuses à se remettre sur piste. « Le système économique de la montagne a mis 60 ans à se mettre en place et, en quelques mois, on va le détruire », alertait Jean-Luc Boch, président de l’Association nationale des maires de stations de montagne, redoutant une saison noire. Et de la « casse » dans les stations.

Une saison blanche

Le nouveau Collectif des entreprises de montagne, qui dit représenter 200.000 emplois directs, avait demandé au gouvernement de laisser rouvrir les remontées pour le 30 janvier et d’augmenter les aides « pour assurer la survie de l’écosystème montagne » et « limiter l’impact social ».

Après les vacances de Noël, qui n’ont pas attiré en montagne les touristes espérés, les professionnels misaient sur les congés de février pour combler une partie du manque à gagner de ces derniers mois. Durant les Fêtes, le taux d’occupation moyen en station a été de 25 %, soit 70 % de moins que lors de la saison 2019-2020. Une perte évaluée à 1,5 milliard d’euros de CA sur ces deux semaines. En station, 80 % du chiffre d’affaires lié aux sports d’hiver est réalisé entre début décembre et la fin des congés de février, selon les acteurs de la montagne qui devraient faire face à une saison blanche.

Une rencontre avec Jean Castex dans les prochains jours

Le Premier ministre Jean Castex doit recevoir dans les prochains jours les acteurs de la montagne afin de « finaliser les mesures de soutien économique » qui permettront de renforcer l’accompagnement des entreprises touchées par cette fermeture prolongée, a ajouté Jean-Baptiste Lemoyne. Et d’ajouter : « Les canons à neige ne vont pas fonctionner. Les canons à indemnisations doivent être au rendez-vous ».

Un vœu qui risque de ne pas suffire à calmer la grogne dans les stations, où plusieurs voix s’élèvent ce mercredi soir pour dénoncer cette décision gouvernementale. Parmi eux, le syndicat national des remontées mécaniques et des domaines skiables a réagi avec colère sur Twitter. « Le gouvernement n’a pas basé ses décisions sur des éléments rationnels mais sur des préjugés de montagne exubérante et de comportements débridés, loin des réalités. Des clichés qui prouvent un manque de connaissance et de confiance », a-t-il regretté.

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