Coronavirus: le prix des masques doit-il être plafonné comme en Italie? – Le HuffPost

AFP
Des masques sont désormais disponibles à la vente en pharmacie en France (Image d’illustration: à Paris le 24 mars).
MASQUES – Partout dans le monde, les masques sont l’une des clés du déconfinement face à la pandémie de coronavirus. En Italie, le chef du gouvernement Giuseppe Conte a annoncé dimanche que le prix maximum des masques chirurgicaux sera fixé, à court terme, à 50 centimes d’euro l’unité.

En France, où les pharmacies peuvent, à partir de ce lundi 27 avril, commander et vendre des masques dits “alternatifs”, en tissu, un encadrement des prix “est à l’étude par les pouvoirs publics”, indiquait dimanche le Conseil national de l’Ordre des pharmaciens dans un communiqué.

Un grande diversité de masques, insiste le gouvernement

Trois jours plus tôt, la secrétaire d’État à l’économie Agnès Pannier-Runacher estimait pour sa part qu’une telle mesure n’était “pas d’actualité”, en raison de la diversité de ces masques “grand public”.

″À la différence des masques chirurgicaux pour lesquels un masque est similaire à un autre, ceux en textile sont très différenciés, justifiait-elle dans une interview aux Échos. Et pour avoir une idée du prix, il faut rapporter le prix du masque textile réutilisable au nombre de lavages. Un masque à 1,50 euro lavable 30 fois, c’est un masque qui revient à 5 centimes l’usage. Je pense que chaque consommateur sera assez vite en position de choisir ce qui lui convient le mieux. En fonction du rapport qualité/prix, de la durabilité, du confort ou du style.”

La secrétaire d’État refuse par ailleurs de faire un parallèle avec l’encadrement du prix du gel hydroalcoolique, décidé début mars. Ce produit désinfectant “est homogène, d’où la logique d’encadrement des prix”, insiste Agnès Pannier-Runacher. Pour les masques, “ce n’est pas la même chose”.

“Le prix de vente doit être ramené au prix d’usage”, a-t-elle encore fait savoir ce lundi lors d’une conférence de presse sur les masques, ajoutant avoir “demandé à la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) de faire des propositions dans les 48 heures pour faciliter un accès au plus grand nombre” aux masques.

Même son de cloche chez le ministre de la Santé Olivier Véran, interrogé le 24 avril sur le prix des masques “grand public” préparés par la France et dont la distribution est prévue à partir du 4 mai. ”Ça ne va pas coûter cher (…) J’ai entendu dire tantôt 2, tantôt 5 euros”, a-t-il répondu sur France Inter

“Comme c’est un masque qui va être lavable et réutilisable jusqu’à 20 ou 30 fois, on considère que ça fait quelques centimes le port de masque”, a-t-il calculé, ajoutant que la question d’une distribution gratuite de masques “notamment pour un public prioritaire” se pose.

 

Les pharmaciens favorables à un encadrement

Philippe Besset, pharmacien et président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), a déclaré sur BFMTV avoir proposé au Premier ministre Édouard Philippe de distribuer gratuitement des masques “aux plus précaires”. 

Pour les autres, les masques coûteront entre 2 et 5 euros l’unité, selon la chaîne d’information en continu, qui précise que le prix a été indiqué par le ministre de la Santé. “Mais il y en aura qui seront utilisables 50 fois par exemple, et ceux-là coûteront peut-être entre 10 et 15 euros”, a ajouté Philippe Besset.

Début avril, l’Ordre des pharmaciens et les deux principaux syndicats de la profession, dont la FSPF, s’étaient prononcés pour un encadrement des prix des masques “non sanitaires”. “Même si j’ai conscience que c’est plus difficile que pour les gels hydroalcooliques, vu la grande disparité des productions”, a précisé au Parisien la présidente de l’Ordre des pharmaciens, Carine Wolf-Thal.

Certains élus plaident également pour un encadrement des prix des masques. “L’État doit impérativement exercer un contrôle sur les prix pour éviter une trop grande disparité, voire les abus qu’on avait observés avec le gel hydroalcoolique”, juge la députée LR Marie-Christine Dalloz, qui a fait savoir à Capital son intention de déposer une proposition de résolution en ce sens à l’Assemblée nationale.

La présidente du Rassemblement national et députée du Pas-de-Calais Marine Le Pen a elle aussi appelé le gouvernement à “fixer un plafond des masques lavables dits ‘grand public’”, au vu des “abus qui se révèlent”.

L’Assemblée nationale a d’ores et déjà voté la réduction du taux de TVA à 5,5% pour les masques, comme pour le gel hydroalcoolique, avec le soutien du gouvernement. L’exécutif ira-t-il plus loin pour encadrer les prix des masques? Il faudra attendre ce mardi et la présentation du plan d’assouplissement du confinement pour le savoir.

À voir également sur Le HuffPost : Jérôme Salomon a-t-il vraiment “toujours plaidé pour l’accès aux masques grand public”?

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