Coronavirus : le gouvernement se prépare à prolonger le confinement – Le Monde

Les portes du jardin des Tuileries, à Paris, fermées dimanche 22 mars.

Les portes du jardin des Tuileries, à Paris, fermées dimanche 22 mars. BENOIT TESSIER / REUTERS

Jusqu’à quand les Français seront-ils appelés à rester chez eux ? Le gouvernement se prépare, lundi 23 mars, à prolonger le confinement de la population au-delà de la date initiale du 31 mars pour contrer l’épidémie due au coronavirus, qui a fait au moins 674 morts en France.

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Après quatre jours de débats intenses, le Parlement a adopté définitivement dimanche le projet de loi permettant l’instauration d’un « état d’urgence sanitaire » de deux mois face à l’épidémie, qui encadre la restriction des libertés publiques (confinement, réquisitions…)

  • Le conseil scientifique rend son avis lundi

Au terme d’une première semaine de confinement, le conseil scientifique, sur lequel le gouvernement s’appuie pour prendre ses décisions, doit donner son avis lundi sur le sujet. Le gouvernement se prononcera ensuite, mais un allongement paraît déjà « probable », a déclaré sa porte-parole, Sibeth Ndiaye, dimanche sur LCI. Le Conseil d’Etat a toutefois rejeté le scénario d’un « confinement total ».

Autre signe indiquant cette direction : Emmanuel Macron réunira lundi à 10 heures par audioconférence « les autorités morales et religieuses » pour échanger sur « la cohésion morale du pays face à la crise », en comprenant les représentants des cultes, des francs-maçons et d’associations laïques, a rapporté l’Elysée. « Cet échange portera sur la manière dont les Français peuvent faire face et résister à cette crise qui ne fait que commencer. »

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  • Un durcissement des mesures de confinement envisagé

Les médecins et personnels soignants supplient les Français de respecter les mesures de confinement. « Rester chez soi est la seule façon de fermer le robinet, en empêchant ainsi que les gens se contaminent entre eux », implorent 573 d’entre eux dans une lettre au président, Emmanuel Macron, dévoilée lundi par Le Parisien, demandant aussi « une communication plus explicite ».

Sur le terrain, les couvre-feux s’étendent, de Mulhouse (Haut-Rhin) à Charleville-Mézières (Ardennes) et tout le littoral des Alpes-Maritimes, en passant par Perpignan (Pyrénées-Orientales).

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Le ministre de l’éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, n’envisage pas pour sa part un retour des élèves en classe avant le 4 mai, selon « l’évolution de l’épidémie ».

Le gouvernement, dont un troisième membre (Emmanuelle Wargon) a été « diagnostiqué » positif, a par ailleurs été enjoint dimanche par le Conseil d’Etat de revoir d’ici quarante-huit heures certaines dérogations de déplacements, notamment pour motifs de santé ou pour une pratique sportive.

  • 1 500 euros d’amende en cas de récidive au non-respect des restrictions

La surveillance du confinement a donné lieu à près de 1,8 million de contrôles par les forces de police. Sur ce chiffre, 91 824 infractions pour non-respect des restrictions ont été relevées depuis leur mise en place mardi, selon Alain Thirion, directeur général de la sécurité civile et de la gestion des crises.

Conséquence de ce respect aléatoire, les sanctions ont été durcies : les 135 euros d’amende forfaitaire passeront ainsi à 1 500 euros en cas de récidive « dans les quinze jours » et « quatre violations dans les trente jours » pourront valoir « 3 700 euros d’amende et six mois de prison au maximum ».

  • 7 240 patients hospitalisés

Entre samedi et dimanche, 112 décès supplémentaires ont été enregistrés dans les hôpitaux, sachant que d’autres morts ont probablement eu lieu en ville ou dans les établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad), a annoncé dimanche Jérôme Salomon, directeur général de la santé (DGS). Le monde médical a perdu son premier soldat dans cette « guerre » contre l’épidémie : un médecin de 67 ans à Compiègne (Oise), mort après avoir pris en charge les premiers patients atteints du Covid-19.

Le nombre de patients hospitalisés a atteint 7 240, dont 1 746 le sont en réanimation (avec environ un tiers de ces cas graves âgés entre 40 et 65 ans).

« La situation va continuer de s’aggraver ces prochains jours avant que les effets d’un confinement strict ne fassent ralentir l’épidémie », a lancé le DGS, en écho aux propos du président Macron dans Le Journal du dimanche : « La vague est là. »

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Le Monde avec AFP

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