Coronavirus : l’Assemblée adopte le projet de loi sur la sortie de l’état d’urgence sanitaire – Le Monde

Le ministre de la santé, Olivier Véran, lors d’un discours devant l’Assemblée nationale, le 17 juin.

Tandis que le déconfinement se poursuit en France, l’Assemblée nationale a adopté en première lecture, mercredi 17 juin, un projet de loi organisant la sortie de l’état d’urgence sanitaire le 10 juillet, avec une période transitoire jusqu’à l’automne, durant laquelle des restrictions resteront possibles.

Le projet de loi a été voté à main levée en première lecture avec l’appui des élus La République en marche (LRM), MoDem et Agir. Les oppositions de droite comme de gauche ont, pour leur part, dénoncé un texte « liberticide » et « disproportionné », qui revient à un « état d’urgence qui ne dit pas son nom ».

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Entré en vigueur le 24 mars face à l’épidémie de Covid-19, l’état d’urgence sanitaire, qui permet de restreindre certaines libertés publiques, avait été prolongé en mai jusqu’au 10 juillet. Le gouvernement entend y mettre fin, mais a prévu deux exceptions : la Guyane et Mayotte où l’état d’urgence sera prolongé « jusqu’au 30 octobre inclus », car le virus y circule encore activement.

Le texte, qui sera examiné au Sénat dès lundi, permet des restrictions sur la circulation des personnes, l’accueil du public dans certains établissements ou les rassemblements, et ce, jusqu’au 30 octobre dans tout le pays. S’il fallait décider un nouveau confinement, tel que celui mis en place à partir du 17 mars, le gouvernement devrait de nouveau décréter un état d’urgence sanitaire.

Parallèlement, la France a enregistré, mercredi, 28 décès supplémentaires liés au Covid-19 à l’hôpital, portant à 29 575 morts le bilan de la pandémie dans le pays, dont 19 118 au sein des établissements hospitaliers, selon le bilan quotidien de la direction générale de la santé. On dénombre 10 267 personnes hospitalisées en raison du Covid-19, dont 772 en réanimation, où la décrue se poursuit.

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  • L’ex-patron de SPF critique la gestion des masques avant la crise

L’ancien patron de Santé publique France (SPF), François Bourdillon, a regretté mercredi 17 juin devant les députés la « croyance » de nombreux responsables sanitaires dans la « non-efficacité des masques » pour le grand public, contrairement à l’approche de réduction des risques prônée par l’agence sanitaire.

C’est « probablement une des explications du fait » que seulement 100 millions de masques chirurgicaux aient été commandés à l’été 2019 pour reconstituer le stock stratégique de l’Etat, qui avait chuté de plus de 700 millions à une centaine de millions après la destruction de stocks en mauvais état, a-t-il déclaré devant la commission d’enquête de l’Assemblée nationale sur la gestion de la crise sanitaire due au nouveau coronavirus.

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  • Situation sanitaire « dégradée » en Guyane et à Mayotte

« Les départements de Guyane et de Mayotte présentent à ce jour des situations sanitaires plus dégradées, qui pourraient nécessiter l’édiction de mesures administratives plus contraignantes après le 10 juillet », affirme un amendement du projet de loi de sortie de l’état d’urgence qui précise que l’état d’urgence pourrait s’achever avant la fin octobre si la situation s’améliorait, par décret pris en conseil des ministres après avis scientifique.

La Guyane connaît une explosion de cas qui a conduit au report du second tour des municipales prévu le 28 juin pour le reste du pays. Mardi, on y dénombrait 1 421 personnes testées positives (+ 95 cas en 24 heures), 13 patients en réanimation, 72 hospitalisations et 5 décès (+ 2). Le nombre de cas positifs a doublé en huit jours. La Guyane est passée au stade 3 de l’épidémie lundi et l’agence régionale de santé a alerté sur « un afflux de patients » à venir et a demandé du personnel supplémentaire, malgré le renfort de la réserve sanitaire.

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A Mayotte, les cas sont plus nombreux (2 333 cas positifs mardi, 42 hospitalisations dont 13 en réanimation et 29 décès), mais la progression semble marquer le pas (+ 13 cas en 24 heures) et le second tour des municipales doit toujours avoir lieu fin juin. L’île était passée au stade 3 le 30 avril. Désormais « le pic épidémique aurait été dépassé », a expliqué la ministre des outre-mer, Annick Girardin, à l’Assemblée.

  • Fin de la distanciation physique à la maternelle dès le 22 juin

Le ministre de l’éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, a annoncé mercredi que les règles de distanciation physique à l’école maternelle seraient abolies à compter du 22 juin pour permettre le retour de tous les élèves. A l’école élémentaire, on essaiera de « faire respecter 1 m » entre les élèves mais, dans certaines classes, « on sera obligé d’avoir un peu moins de 1 m », a-t-il nuancé. Quant au collège, si la distance de 1 m n’est pas possible, alors le port du masque sera « obligatoire pour les collégiens ».

En élémentaire et dans les collèges, la distanciation physique d’« au moins 1 m » s’applique dans les espaces clos quand les élèves sont « côte à côte ou face à face ». Elle ne vaut pas dans les espaces extérieurs entre élèves d’une même classe ou d’un même groupe, y compris pour les activités sportives. « L’organisation de la classe à l’air libre est encouragée », peut-on lire dans un document de travail dont Le Monde a pris connaissance.

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  • Les salariés des crèches dispensés du port du masque

La réouverture totale des crèches, à partir de lundi, s’accompagnera d’un allégement du protocole sanitaire qui permettra notamment aux professionnels de ne plus porter de masques au contact des enfants, a annoncé mercredi la secrétaire d’Etat chargée du dossier, Christelle Dubos.

Ce déconfinement total des crèches et autres maisons d’assistantes maternelles, annoncé dimanche par le président Macron, s’accompagne de « consignes sanitaires protectrices et adaptées », a précisé Mme Dubos dans un entretien au Parisien. Ainsi, si le protocole prévoit toujours un « nettoyage des sols et des jeux » et le « port du masque par les parents et les professionnels le matin en arrivant et le soir en partant », les salariés « n’auront, en revanche, pas à porter de masques durant la journée lorsqu’ils seront avec les enfants », a-t-elle fait savoir.

Les enfants, de leur côté, n’ont jamais eu à porter de masque, depuis le début de la crise. Après le confinement, les crèches avaient été autorisées à rouvrir à partir du 11 mai, mais seulement avec des groupes de 10 enfants maximum, ce qui avait empêché le retour de tous les enfants.

  • 93 % des chantiers ont repris en France

Quelque 93 % des chantiers ont repris en France, un peu plus d’un mois après la fin du confinement, a annoncé mercredi le ministre du logement, Julien Denormandie. De nombreux chantiers étaient tombés à l’arrêt au printemps, à la suite des mesures de restriction. Même si ces chantiers n’étaient pas interdits, il s’est souvent révélé difficile de respecter les contraintes sanitaires, du moins dans un premier temps. « Il y a à peu près quinze jours, nous étions à 70 %, et il y a un mois, nous étions à peine 50 % », s’est félicité M. Denormandie sur la chaîne BFM-Business. « La reprise est là et la dynamique est là. »

Pour autant, la reprise est plus lente que l’objectif qu’avait fixé le ministre. Il désirait, voici environ un mois, que l’intégralité des chantiers ait repris dès la fin mai. De plus, parmi les chantiers qui ont repris, certains restent en deçà de leur activité normale. « Ils sont environ pour 70 % d’entre eux repartis à pleine activité, a détaillé M. Denormandie. Tous n’ont pas encore retrouvé leur régime de croisière. »

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