Coronavirus : intermittents, aide aux séries annulées… les annonces de Macron pour la culture – La Parisienne

« Des annonces pas assez concrètes »Olivier Zegna Rata, délégué général du Syndicat des Producteurs indépendants (SPI)

Si les producteurs de cinéma, dont l’activité est totalement paralysée depuis plus de deux mois, avec des tournages de films interrompus qui ne peuvent pas reprendre dans l’immédiat, ont bien accueilli quelques points évoqués par Emmanuel Macron ce mercredi matin, ils se montrent déçus sur beaucoup de leurs attentes, comme l’explique Olivier Zegna Rata, délégué général du SPI.

« Nous avons entendu quelques éléments positifs, en particulier sur la création d’un fonds de garantie qui permettrait aux producteurs de se retourner vers leurs assureurs en cas d’interruption de tournage liée à une infection par le Covid-19, préalable absolu à la reprise des tournages, et dont nous demandons la création depuis plusieurs semaines. C’est très important qu’il se soit engagé sur ce point, même si on espérait qu’il apporte la solution plutôt qu’il exprime la volonté de la construire. A ce jour, la création de ce fonds n’a pas abouti, c’est frustrant car cela se solde par une impossibilité de relancer les tournages la semaine prochaine. Sauf à boucler les négociations avec l’état, le CNC, les assureurs, les régions d’ici lundi.

L’autre élément positif de la matinée, c’est ce qui concerne la prise en charge des droits des intermittents qui vont être prolongés. Emmanuel Macron a été très affirmatif sur ce sujet, on voit le bout du tunnel pour les intermittents. Enfin, il a annoncé la transcription en droit français de la directive sur les droits d’auteur, qui va en particulier faire rentrer les plateformes de streaming dans l’écosystème de la production française avant la fin de l’année.

Pour le reste, notre déception vient du fait que la plupart des questions fondamentales n’ont pas été abordées, en particulier le suivi de la prise en charge de l’activité partielle. Pour préserver l’emploi, beaucoup d’entreprises de production ont pris le parti de mettre leurs salariés en chômage partiel. Après près trois mois d’inactivité, l’ensemble de la production française, tant dans le cinéma que dans tout l’audiovisuel, est confronté à un gel des commandes et de toute activité. Et il reste une question majeure qui reste sans réponse pour le cinéma : le grand débouché, c’est la réouverture des salles, et aucune perspective, aucun délai, n’ont été énoncés à ce jour.

Ce qui fait que l’économie de la production reste en danger. Et il n’y a eu ce matin aucune annonce sur un investissement complémentaire éventuel du service public audiovisuel dans des productions françaises. Une interruption de trois mois, cela représente, pour certains producteurs, la moitié de leur chiffre d’affaires de l’année qui va disparaître. Au final, il n’y a pas eu d’annonce concrète de moyens qui seraient investis pour permettre le redémarrage effectif de l’activité de production. »

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