Coronavirus. « Il y a pire comme endroit » : le récit d’un rapatrié en quarantaine à Carry-le-Rouet – Ouest-France éditions locales

Les 179 personnes rapatriées de Chine vers la France à cause du coronavirus ont été placées à l’isolement dans un centre de vacances, à Carry-le-Rouet, près de Marseille (Bouches-du-Rhône). À l’intérieur règne une étrange atmosphère. Voici le récit du journaliste Sébastien Ricci, qui est lui-même en quarantaine.

Le Vacanciel de Carry-le-Rouet où sont confinées les 179 personnes rapatriées de Wuhan. | HECTOR RETAMAL / AFP

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    Le Vacanciel de Carry-le-Rouet où sont confinées les 179 personnes rapatriées de Wuhan. | HECTOR RETAMAL / AFP
Où trouver des cigarettes ou un adaptateur pour le téléphone, comment laver son linge ? Les rapatriés de Wuhan ont pris leurs marques samedi dans le centre de vacances de Carry-le-Rouet où ils seront confinés deux semaines, tentant de faire face à quelques problèmes pratiques.

Au lendemain de leur retour en France, les 179 personnes qui doivent passer 14 jours à l’isolement par mesure de précaution contre le coronavirus se sont vues remettre un thermomètre. Deux fois par jour, idéalement avant le petit-déjeuner et avant le dîner, elles devront prendre leur température et la communiquer aux infirmières chargées de leur suivi médical.

Le centre de vacances de Carry-le-Rouet, près de Marseille. | GERARD JULIEN / AFP

Hormis cette formalité, les rapatriés ont quartier libre à l’intérieur du centre de vacances de la petite station balnéaire de la Côte Bleue, à une trentaine de kilomètres de Marseille… à condition de porter un masque. Dès le matin, certains ont profité d’une vue sur la mer pour immortaliser le lever du soleil, d’autres se promenaient dans le complexe hôtelier ou s’offraient un peu de lecture en extérieur par un temps relativement doux.

Il y a pire comme endroit, sourit au milieu de cris d’enfants rieurs Marc Zyltman, le responsable de la Croix-Rouge sur le site. La solution de facilité aurait été une caserne désaffectée pour la quarantaine, explique-t-il à l’AFP, mais les autorités ont préféré choisir un lieu où la période de confinement sera la moins désagréable possible. Il faut que le site soit agréable à vivre car les gens vont y passer 14 jours, confirme M. Zyltman.

« Plutôt convivial »

Parties de volley-ball pour les ados, pâte à modeler pour les plus petits, espace de convivialité pour les adultes autour d’un café : le centre de Carry-le-Rouet a davantage l’allure d’une colonie de vacances que d’un hôpital ou d’un centre de santé.

À ce stade, aucune des personnes en confinement ne présente de symptôme pouvant laisser supposer une infection au nouveau coronavirus. Deux cas suspects, identifiés à la sortie de l’avion vendredi, ont été dans la foulée testés négatifs à l’hôpital marseillais de La Timone.

Le personnel médical présent à Carry-le-Rouet comprend une vingtaine de personnes – médecins, infirmiers, psychologues – épaulés par des militaires de la sécurité civile et 30 volontaires de la Croix-Rouge, notamment chargés des questions logistiques.

Comment changer ses yuans contre des euros ?

Au premier jour de confinement, certains rapatriés avaient samedi surtout des préoccupations d’ordre pratique après une arrivée en France dans la précipitation : comment laver son linge ? Comment changer ses yuans contre des euros ? Où se procurer des cigarettes ? Un service de conciergerie a été mis en place samedi pour répondre au mieux aux besoins des rapatriés.

Le rapatriement vers Carry-le-Rouet, le 31 janvier. | EPA-EFE/SEBASTIEN NOGIER

Hier soir, ils étaient fatigués, c’est bien normal. Les gens sont allés tranquillement se coucher après le repas du soir. Maintenant, la vie reprend son cours, et ça se passe plutôt bien, poursuit Marc Zyltman.

Samedi, aux abords du centre Vacanciel, les gendarmes continuaient de surveiller étroitement l’unique entrée du site, au milieu d’une pinède, dans une calanque à plus de 3 kilomètres du centre-ville de Carry-le-Rouet.

Les parents d’un étudiant rapatrié sont venus lui apporter un sac de voyage contenant des vêtements propres. Ils ont dû laisser le sac à la grille du centre, aux gendarmes présents.

Le père s’est dit rassuré que son fils soit pris en charge en France, ajoutant que ce dernier leur avait parlé d’une ambiance plutôt conviviale. Je pense qu’ils sont tous soulagés d’être là, dans de très bonnes conditions, a-t-il assuré à la presse devant le centre.

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