Coronavirus : face au chiffon rouge du tri des malades, Emmanuel Macron accusé de « tâtonnements » – Le Monde

Emmanuel Macron visite un centre de vaccination Covid-19, à Valenciennes (Nord), le 23 mars.

Le 28 octobre 2020, Emmanuel Macron annonçait aux Français le retour du confinement. Pour justifier cette décision, le chef de l’Etat avait invoqué la saturation à venir des services de réanimation des hôpitaux, où se trouvaient déjà 3 000 malades du Covid-19, soit la moitié des capacités d’accueil du pays. « L’objectif, c’est de protéger nos soignants, expliquait alors le président dans son allocution télévisée. Si nous ne donnons pas aujourd’hui un coup de frein brutal aux contaminations, les médecins devront choisir, ici entre un patient atteint du Covid et une personne victime d’un accident de la route, là entre deux malades du Covid. »

Cinq mois plus tard, le mardi 30 mars, 5 072 patients atteints du Covid-19 sont en réanimation. Un chiffre qui dépasse le pic enregistré lors de la seconde vague de l’épidémie (4 903 malades le 16 novembre 2020), et promet de grimper encore dans un contexte de circulation accrue du virus. A l’époque, la France entière était confinée. Aujourd’hui, l’exécutif hésite à aller au-delà des « mesures de freinage » imposées dans dix-neuf départements malgré la menace que font planer les médecins de devoir trier les malades. D’où cette question : la doctrine d’Emmanuel Macron a-t-elle changé ?

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Officiellement, la boussole du gouvernement ne varie pas. « Nous ne laisserons pas saturer les hôpitaux. Nous ne laisserons pas les médecins en situation de devoir trier les malades, c’est impossible. La protection des Français primera toujours sur toute autre conception que nous pourrions avoir », a affirmé, mardi, le ministre de la santé, Olivier Véran, lors des questions au gouvernement à l’Assemblée nationale. « Les mesures qui ont été prises il y a dix jours pourraient commencer à montrer des effets dans les tout prochains jours, ou pas, nous le verrons dans les 24-48 heures vraisemblablement. Et si besoin était, nous prendrions d’autres mesures », a-t-il ajouté.

Lors du petit-déjeuner de la majorité, mardi matin, le premier ministre Jean Castex a évoqué l’hypothèse de durcir le dispositif mis en place dans les départements les plus frappés par l’épidémie. Selon un conseiller de l’exécutif, la possibilité de laisser les écoles et les crèches ouvertes seulement pour les enfants de soignants est étudiée de près. Le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, a promis de son côté des contrôles renforcés en amont du week-end de Pâques afin d’éviter les déplacements interrégionaux. L’entourage du chef de l’Etat continue d’avoir bon espoir que les déprogrammations d’interventions chirurgicales et les évacuations sanitaires vers les régions les moins touchées suffiront à éviter un nouveau confinement, le temps pour la vaccination de monter en régime.

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