Coronavirus : face à l’épidémie, l’Italie tout entière placée en confinement – Le Monde

Une école fermée pour cause de coronavirus à Bareggio, près de Milan, le 29 février.

Une école fermée pour cause de coronavirus à Bareggio, près de Milan, le 29 février. YARA NARDI / REUTERS

La place Navone déserte, la fontaine de Trévi accessible même en plein après-midi, des files interminables de taxis patientant à l’arrêt devant les principaux lieux touristiques de Rome, attendant d’hypothétiques touristes qui semblent s’être évanouis en un clin d’œil… depuis douze jours, alors même que la progression de l’épidémie de coronavirus continue à s’étendre dans le nord de l’Italie, mais la touche à peine, Rome a des airs de ville fantôme. On s’y déplace avec fluidité, même aux heures de pointe, ce qui serait d’ordinaire inconcevable. Et hors de la capitale, entre les grandes villes, circulent des trains déserts imprégnés d’une forte odeur de désinfectant.

Un bateau-bus vide, après la propagation du coronavirus qui a provoqué une baisse du nombre de touristes à Venise, le 1er mars.

Un bateau-bus vide, après la propagation du coronavirus qui a provoqué une baisse du nombre de touristes à Venise, le 1er mars. MANUEL SILVESTRI / REUTERS

L’Italie est à l’arrêt. Et l’aggravation du bilan humain de la crise sanitaire ne laisse que peu de place à l’optimisme pour les prochains jours. Selon les chiffres officiels dévoilés mercredi 4 mars, en fin d’après-midi, l’épidémie a désormais touché plus de 3 000 personnes, et la barre symbolique des 100 décès a été franchie, avec un total de 107 victimes, soit vingt-huit de plus que la veille – tandis que 276 malades étaient déclarés guéris.

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Pour toutes ces raisons, le gouvernement italien a rendu publiques, dans l’après-midi du 4 mars, un arsenal de nouvelles mesures afin de contenir la progression de la maladie. La plus spectaculaire est l’arrêt immédiat, « par mesure de précaution », des cours de toutes les écoles et universités, sur l’ensemble du territoire et au moins jusqu’au 15 mars. Le décret a été signé en fin de soirée par le président du Conseil, Giuseppe Conte.

Un touriste devant la fontaine de Trevi, à Rome, le 3 mars.

Un touriste devant la fontaine de Trevi, à Rome, le 3 mars. ALBERTO PIZZOLI / AFP

D’après plusieurs indiscrétions répercutées ces dernières heures dans la presse italienne, cette mesure a été prise par la ministre de l’éducation nationale, Lucia Azzolina (Mouvement 5 étoiles, M5S, antisystème), en accord avec son collègue de la santé Roberto Speranza (Libres et égaux, gauche dissidente du Parti démocrate) et la commission scientifique réunie autour de la présidence du Conseil, et en dépit de l’opposition du collège des experts mandatés par la protection civile, dubitatifs quant à l’efficacité d’une mesure qui risque d’avoir des conséquences très lourdes pour les familles.

Restrictions très sévères

Dans la foulée de cette annonce, les équipes des ministères de l’économie et de la famille informaient de leur volonté d’aider le mieux possible les Italiens confrontés à des problèmes de garde d’enfants durant les dix prochains jours. Selon la vice-ministre de l’économie, Laura Castelli (M5S), le gouvernement travaille à un texte « qui permettrait la possibilité pour un des deux parents de s’absenter du travail, en cas de fermeture des écoles, pour garder un enfant mineur ».

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