Coronavirus : en Ile-de-France, une évacuation sanitaire sans précédent – Le Monde

Un patient atteint du Covid-19 est évacué par hélicoptère, le 1er avril à l’aéroport d’Orly.

Un patient atteint du Covid-19 est évacué par hélicoptère, le 1er avril à l’aéroport d’Orly. JULIEN FECHTER / DICOD / AP

Jusqu’au dernier moment, ils ont espéré pouvoir faire face seuls à la vague de patients. Mais, dans la nuit du mardi 31 mars au mercredi 1er avril, le directeur général de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris, Martin Hirsch, et celui de l’agence régionale de santé (ARS) d’Ile-de-France, Aurélien Rousseau, ont dû se rendre à l’évidence. Impossible de suivre le rythme d’arrivée des malades. Au cours des vingt-quatre heures précédentes, les hôpitaux franciliens ont dû accueillir 190 nouveaux patients affectés par le SARS-CoV-2 en réanimation, portant leur nombre total à 2 200, leur capacité maximale.

Article réservé à nos abonnés Lire aussi Coronavirus : les hôpitaux d’Ile-de-France proches du point de rupture

Pour retrouver un peu de marge, ordre est alors donné de transférer des malades vers des régions moins touchées. Résultat deux jours plus tard : après une première opération d’évacuation − déjà programmée − de 36 patients en TGV médicalisé mercredi vers la Bretagne, 84 ont été transportés dès l’après-midi par les airs ou par la route vers la Normandie, les Pays de la Loire ou le Centre-Val de Loire.

Pour déployer ce « pont aérien », un « hub » a été installé à l’aéroport d’Orly − fermé au public − à partir duquel une quinzaine d’hélicoptères et d’avions civils comme militaires ont fait la navette. Une « première dans l’histoire de la médecine en France », indique-t-on à l’ARS. Cinquante autres malades pourraient encore être transférés ce week-end. « L’objectif est d’avoir transféré un total de 216 patients d’Ile-de-France d’ici à lundi », calcule un conseiller à Matignon, en rappelant que 439 transferts ont déjà été réalisés en France depuis le 18 mars.

Le coût financier n’est pas un sujet

Au sein de l’exécutif, on souligne que « c’est un travail de planification permanent, effectué quasiment vingt-quatre heures sur vingt-quatre par la direction générale de la santé, avec les ARS et les pays frontaliers ». L’objectif est d’éviter à tout prix qu’un malade ne trouve pas le lit de réanimation dont il pourrait avoir besoin. « Il n’est pas question de laisser une personne sans solution », jure un conseiller. Mais, reconnaît-on, cela demande des arbitrages subtils entre les lits disponibles aujourd’hui et ceux dont les régions ont besoin pour accueillir les futurs patients. Pour l’heure, l’exécutif table plutôt sur un effet positif du confinement. « On ne va pas laisser inemployées des capacités de réanimation dans des régions qui pourraient être épargnées », explique un proche du premier ministre, Edouard Philippe.

Leave a Reply

Discover more from Ultimatepocket

Subscribe now to keep reading and get access to the full archive.

Continue reading