Coronavirus en France : Véran demande une révision des règles de prescription de l’hydroxychloroquine – Le Monde

Les Français continuent de profiter du pont de l’Ascension, samedi 23 mai, alors que de plus en plus de scientifiques tablent, quoique avec la plus grande prudence, sur un fort ralentissement de l’épidémie.

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  • L’hydroxychloroquine sur la sellette; des indicateurs sanitaires positifs

La prescription d’hydroxychloroquine pourrait être bientôt plus difficile. Le ministre de la santé, Olivier Véran, a demandé samedi au Haut Conseil de la santé publique (HCSP) de proposer « sous quarante-huit heures une révision des règles dérogatoires de prescription » de divers traitements, comme l’hydroxychloroquine. Cela survient après une étude pointant l’inefficacité et les risques pour les malades du Covid-19 de cette molécule controversée.

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En dehors des essais cliniques, la France a déjà restreint l’usage de l’hydroxychloroquine (HCQ) à l’hôpital et seulement pour les cas graves sur décision collégiale des médecins.

Sur le plan sanitaire, les chiffres scrutés au quotidien restent à la baisse, mais les spécialistes demeurent prudents face à une maladie dont le temps d’incubation peut atteindre deux semaines. Vendredi 22 mai, 1 701 patients étaient en réanimation, soit 44 de moins enregistrés en vingt-quatre heures. Un indicateur important de la lente baisse de la pression sur le système hospitalier.

Santé publique France a comptabilisé 17 944 décès dans les hôpitaux (+ 74 depuis jeudi), portant le total des décès depuis le 1er mars en France (maisons de retraite incluses) à 28 289. Cependant, pour cause de long week-end de l’Ascension, les données concernant les Ehpad n’ont pas été actualisées par rapport à jeudi et ne seront mises à jour que lundi.

  • Entrée en fonctions de 30 000 conseils municipaux

Alors qu’Edouard Philippe a annoncé vendredi que le second tour des municipales aurait lieu le 28 juin dans les 5 000 communes où il est nécessaire – même si cette décision est « réversible » – dans les 30 000 communes où un seul tour aura suffi, les conseils municipaux entrent en fonctions samedi pour élire les maires et les adjoints.

Pour cause de crise sanitaire, il aura fallu deux mois pour mettre en place les nouvelles équipes, contre cinq jours habituellement après leur élection. Le mandat des maires sortants a ainsi dû être prolongé.

Des élus du premier tour piaffaient d’entrer en fonctions, alors que d’autres, battus ou qui ne s’étaient pas représentés, ont été mobilisés pendant toute la période de confinement. Et dans certaines communes, la cohabitation entre élus et battus a créé des tensions.

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  • Gérald Darmanin devrait cumuler son poste de ministre avec son mandat de maire

Le ministre de l’action et des comptes publics, Gérald Darmanin, a été élu samedi matin maire de Tourcoing par le conseil municipal de la ville, tenu à huis clos mais retransmis sur les réseaux sociaux. Selon plusieurs sources concordantes à l’Agence France-presse, M. Darmanin, 37 ans, devrait cumuler, du moins un temps, les deux fonctions. Il s’affranchit ainsi de la règle non écrite, en vigueur depuis 1997, qui veut qu’un ministre ne peut pas être à la tête d’un exécutif local.

Devant son conseil municipal, il est resté évasif samedi : « j’entends que vous souhaitez (…) qu’à plein temps je m’occupe de vous. Peut-être est-ce un argument qu’il faut entendre ». En faisant au passage sien le « en même temps » macronien : « Je voudrais dire que Tourcoing est belle et je voudrais dire que la République est belle ».

Le ministre de l’action et des comptes publics, Gérald Darmanin, a été élu samedi matin maire de Tourcoing.

Le ministre de l’action et des comptes publics, Gérald Darmanin, a été élu samedi matin maire de Tourcoing. POOL / REUTERS

Le premier ministre, Edouard Philippe, avait ainsi déclaré en septembre 2019 : « Chaque ministre pourra être candidat » aux municipales, mais « quand on est ministre, on ne peut pas cumuler avec la tête d’un exécutif local ». Le ministre maire a indiqué que, pendant qu’il cumulait, il ne toucherait « évidemment pas » ses indemnités municipales, qu’il reversera à la Société protectrice des animaux.

Contrairement à son collègue Franck Riester (ministère de la culture) et au chef du gouvernement, qui s’étaient lancés dans la bataille en annonçant qu’ils ne seraient pas maires, M. Darmanin avait affiché sa volonté dès son entrée officielle en campagne. « Si je suis tête de liste, c’est pour être maire », avait-il ainsi proclamé fin janvier dans La Voix du Nord. Déjà à l’époque, il se targuait d’avoir obtenu le feu vert du président Emmanuel Macron pour cumuler un temps.

  • Les cérémonies religieuses vont pouvoir reprendre

Les cérémonies religieuses avec une participation des fidèles vont pouvoir reprendre dès samedi. Le ministère de l’intérieur a annoncé, vendredi soir, la parution d’un décret autorisant une reprise immédiate des cultes publics, sous réserve du respect de règles sanitaires. Mais l’objectif affiché par la Place Beauvau reste la « reprise généralisée des cérémonies religieuses le 3 juin ». Les mesures s’appliquent à « toute personne de 11 ans et plus qui accède ou demeure dans ces établissements », selon le décret.

Le décret du gouvernement interviendra trop tard pour célébrer l’Ascension, mais elle devrait permettre les célébrations de la Pentecôte, dimanche 31 mai. De son côté, le Conseil français du culte musulman a annoncé que la prière de l’Aïd el-Fitr, qui aura lieu dimanche, ne pourrait avoir lieu dans les mosquées.

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  • La question de la réouverture des frontières britannique et belge

La France a « regretté » vendredi la décision de Londres d’imposer quatorze jours d’isolement volontaire aux voyageurs arrivant de l’étranger et se dit « prête à la réciprocité ». La mesure britannique, qui sera réexaminée « toutes les trois semaines », doit accompagner le déconfinement progressif du pays prévu à partir du 1er juin.

Dans les Ardennes, des élus réclament « la réouverture en urgence » de la frontière franco-belge, pointant les « difficultés économiques » d’un territoire en partie « enclavé » car « près de 70 % des clients sont belges dans les commerces frontaliers », déplorent-ils.

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