Coronavirus en France : comment lire les chiffres de l’épidémie – Sud Ouest

33 personnes sont décédées et 1 784 au total ont été contaminées par le nouveau coronavirus, selon le bilan publié mardi 10 mars en soirée par le ministère de la Santé. 

Le dernier bilan des autorités, lundi soir, faisait état de 25 morts et 1 412 cas, selon le directeur général de la Santé Jérôme Salomon, mais le site officiel Santé Publique France en annonçait déjà 30. Cette différence s’explique par le décalage dans la transmission des données par les agences régionales de santé (ARS), explique le ministère. Voici quelques chiffres et les explications sur ce qu’ils signifient. 

L’évolution du nombre de cas en France

Voici une courbe montrant l’évolution des cas confirmés de coronavirus en France depuis le 24 janvier, date à laquelle ont été annoncées les premières contaminations. Cette courbe reprend les chiffres communiqués chaque jour par le ministère de la Santé. Les cas confirmés regroupent toutes les personnes testées biologiquement positives au Covid-19 depuis le début, que ces patients soient guéris, décédés, toujours hospitalisés ou malades sans toutefois être hospitalisés. 

Le nombre de décès est aussi celui communiqué par le ministère de la Santé. En revanche, le nombre de personnes guéries diffère ici des chiffres officiels. En effet, à ce jour, le ministère de la Santé et Santé Publique France comptabilisent 12 guérisons, celles qui ont été officiellement annoncées et concernaient les premiers malades. Or, depuis, plusieurs ARS ont annoncé que certains patients étaient guéris. Nous les avons donc ajoutés.

À noter, il se peut que cette courbe soit modifiée plusieurs fois par jour en fonction des heures auxquelles communiquent les différents organismes. 

La répartition des cas en France

Voici une carte montrant la répartition des cas confirmés en France métropolitaine depuis le 24 janvier, date à laquelle ont été annoncées les premières contaminations. Il s’agit des chiffres communiqués par les ARS. Or toutes ne communiquent pas à la même heure, cette carte peut donc être modifiée plusieurs fois par jour et les chiffres sont donc en décalage par rapport au bilan national qui, lui, est donné à heure fixe. 

Là encore, nous avons reporté toutes les guérisons connues, ainsi que les décès lorsque le lieu où ils se sont produits a été communiqué. Mais pour trois d’entre eux, cela n’a pas été possible. Ils ne sont donc pas référencés sur cette carte. Le suivi étant de plus en plus difficile avec l’augmentation du nombre de cas, il n’est pas exclu que les données officielles soient de moins en moins précises.

À noter également : pour la Nouvelle-Aquitaine, nous donnons le détail des chiffres par département. Et nous avons pris la décision de ne donner que les cas confirmés. Nous avons donc éliminé du décompte la fausse alerte du 4 mars dernier dans les Pyrénées-Atlantiques. C’est la raison pour laquelle nous annonçons 54 confirmés, soit un de moins que l’ARS Nouvelle-Aquitaine. 

Des tests moins systématiques et plus ciblés ?

Il est aussi important de souligner que tous ces chiffres regroupent ce que l’on appelle les “cas confirmés de Covid-19”, c’est-à-dire les personnes qui ont été biologiquement testées positives au nouveau coronavirus. Toutefois, ils ne reflètent pas vraiment la réalité de l’épidémie.

Car si environ 1 000 tests sont réalisés chaque jour sur des personnes considérées comme des “cas suspects”, “dans certains départements où le virus circule et progresse avec beaucoup d’intensité, les mesures ont été renforcées et le dispositif de prise en charge sanitaire a été adapté”, explique ce mardi le ministère de la Santé dans un communiqué. En effet, selon la Direction générale de la Santé, jointe par “Sud Ouest”, dans les zones où des foyers de contamination ont été identifiés, les tests ne sont plus systématiques. Les cas possibles les moins graves sont “considérés par défaut” comme des cas de Covid-19. Ils sont donc traités comme tels et doivent appliquer les consignes. Mais ils ne sont pas nécessairement hospitalisés, ni soumis à un test de dépistage. Ils ne sont donc pas comptabilisés dans les chiffres officiels. D’ailleurs, en cas de renforcement du plan anti-épidémie, cette consigne pourrait se généraliser, puisque le stade 3 prévoit que “les tests de diagnostic du Covid-19 ne seront plus forcément appliqués à tout cas suspect.”

Et ce, même si depuis dimanche les laboratoires de ville ont désormais l’autorisation de réaliser les tests diagnostiques, jusque-là réservés aux seuls laboratoires hospitaliers autorisés. Cette augmentation des capacités ne vise donc pas à tester tout le monde, mais à ne pas passer à côté de nouveaux regroupements de cas ou des cas qui apparaissent dans de nouveaux territoires. Mais comme l’a confirmé aux Échos Vincent Enouf, directeur adjoint du Centre national de référence des virus respiratoires de l’Institut Pasteur, “dorénavant et de plus en plus, on réservera les tests aux cas graves et au personnel soignant“. Car comme le rappellent les épidémiologistes, pour 80% de la population, le Covid-19 est bénin et se manifeste sous la forme d’un gros rhume. 

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