Coronavirus en France : 25 clusters identifiés depuis le déconfinement – Le Monde

Sur la plage de Villeneuve-lès-Maguelone, près de Montpellier, samedi 16 mai 2020.

Sur la plage de Villeneuve-lès-Maguelone, près de Montpellier, samedi 16 mai 2020. SYLVAIN THOMAS / AFP

Enfin un peu d’air, d’espace et de verdure… En ce premier week-end après le déconfinement, nombre de Français ont pu retrouver les joies de la nature, de la mer ou de la montagne, même si cette liberté retrouvée reste limitée, les escapades n’étant autorisées que dans la limite de 100 kilomètres et dans le respect des gestes barrières.

Les autorités appellent toujours à la plus grande prudence face au nouveau coronavirus. Car si l’épidémie reflue, les scientifiques s’accordent à considérer qu’aucun bilan ne pourra être tiré avant au moins deux semaines sur la propagation du virus et une éventuelle « deuxième vague ».

Pour l’heure, la tendance à l’amélioration se confirme. Presque une semaine après la levée du confinement, la France a enregistré moins de 100 décès (96) entre vendredi 15 et samedi 16 mai, pour un bilan qui atteint, désormais, 27 625 morts depuis le 1er mars. Le nombre de patients en soins intensifs baisse toujours, avec 2 132 cas graves en réanimation contre plus de 7 000 début avril. Mais, signal plus inquiétant : les hôpitaux ont recensé plus de nouveaux patients samedi qu’il y a une semaine.

  • Vers un été « bleu-blanc-rouge » ?

Dans le train du Montenvers près de Chamonix, le 16 mai 2020.

Dans le train du Montenvers près de Chamonix, le 16 mai 2020. PHILIPPE DESMAZES / AFP

Les baigneurs, plaisanciers, pêcheurs à pied et surfeurs ont pu retrouver samedi le chemin des plages, de la Méditerranée à l’Atlantique et de la Manche. Pour autant, pique-niques et bronzette sont bannis. Les plages sont réservées à un usage « dynamique », ont prévenu les autorités, qui y ont prohibé également sports et jeux collectifs.

Ce sont les préfets qui ont « la possibilité d’ouvrir l’accès » aux plages, a rappelé samedi le ministre de l’intérieur, Christophe Castaner, en déplacement sur celle de Veules-les-Roses (Seine-Maritime). Ce mouvement de réouverture avait débuté mercredi dans le Finistère, avant de s’étendre aux principaux sites du nord de la Bretagne, du littoral atlantique et méditerranéen.

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En Ile-de-France, les citadins ont pu aussi renouer avec la verdure avec l’ouverture de 39 forêts publiques. Fermé pendant près de deux mois, le Mont-Saint-Michel est de nouveau accessible, tout comme les venelles médiévales de la cité de Carcassonne, la cathédrale de Chartres, le sanctuaire de Lourdes ou encore, dans les Alpes, le téléphérique de l’aiguille du Midi, à Chamonix.

Mgr Olivier Ribadeau Dumas accompagne les premiers pèlerins dans le sanctuaire catholique romain de Lourdes, le 16 mai 2020.

Mgr Olivier Ribadeau Dumas accompagne les premiers pèlerins dans le sanctuaire catholique romain de Lourdes, le 16 mai 2020. Bob Edme / AP

Le gouvernement promet de tout faire pour sauver le tourisme et ses deux millions d’emplois. Le secrétaire d’Etat en charge du tourisme, Jean-Baptiste Lemoyne, souhaite la réouverture d’un « maximum de lieux » touristiques le 21 juin pour lancer la saison, précisant que le calendrier d’ouverture « d’un certain nombre de sites » sera détaillé « autour du 25 mai », dans un entretien au Journal du dimanche (JDD). « Ce sont les Français qui seront le moteur du redémarrage de l’économie touristique », ajoute le secrétaire d’Etat, qui prône un été « bleu-blanc-rouge ».

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  • Un foyer de contamination dans un abattoir

Dans ce contexte, le ministre de la santé, Olivier Véran, a rappelé dans un message vidéo sur Twitter que la vigilance doit rester de mise, car « le coronavirus continue de circuler sur notre territoire ». « Depuis lundi, nous avons identifié 25 clusters sur notre territoire », a déclaré le ministre dans Le JDD.

Ainsi, à Fleury-lès-Aubrais (Loiret), près d’Orléans, trente-quatre cas de Covid-19 ont été confirmés samedi au sein d’un abattoir. M. Véran assure que le système mis en place pour tester, isoler et casser les chaînes de contamination est opérationnel, précisant que, vendredi, « nous en étions à plus de 50 000 tests réalisés par jour ».

  • Olivier Véran promet un « Ségur de la santé »

Attendu au tournant par les soignants sur la réforme des hôpitaux, Olivier Véran a annoncé le lancement, le 25 mai, d’un « Ségur de la santé » du nom de l’avenue de Paris où se trouve le ministère – avec une « grande réunion multilatérale des partenaires sociaux au ministère », afin de présenter un plan « cet été, pour traduire tout ce qui peut l’être dans le prochain budget de la Sécurité sociale ».

Il reconnaît qu’il faut « travailler à une augmentation » des salaires des personnels hospitaliers « au-delà des primes », citant la rémunération des infirmiers qu’il souhaite « rapidement » remonter « au moins à la moyenne européenne ». Le ministre s’engage également à « sortir du dogme de la fermeture de lits » et entend créer un « cadre beaucoup plus souple » au temps de travail.

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  • Veille de rentrée pour les collégiens en zone verte

Environ 150 000 élèves de 6e et 5e reprennent lundi le chemin des collèges en zone verte, nouvelle étape du déconfinement progressif à l’école. Après le retour de 1,4 million d’écoliers cette semaine, 85 % des collèges en France, soit 4 000 établissements, rouvrent partiellement leurs portes dans les régions les moins touchées par l’épidémie. Le sort des collèges en zone rouge doit être tranché à la fin du mois, tout comme celui des lycées.

Masque obligatoire pour professeurs et élèves et nouvelles règles sanitaires : « C’est une organisation très compliquée à mettre en place », souligne Audrey Chanonat, responsable au SNPDEN, premier syndicat des chefs d’établissement. « Dans la dernière ligne droite, on réagence les salles de classe, on enlève des meubles pour respecter les distanciations du protocole sanitaire, on colle des scotchs par terre… On est en train de réinventer une nouvelle école dans un laps de temps extrêmement court », regrette-t-elle, même s’« il faut rouvrir, car c’est très important que les élèves reprennent contact avec l’école ».

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  • Trente-six maires appellent à organiser un 2e tour des municipales en juin

Trente-six maires de grandes villes appellent, dans une tribune parue dans Le JDD, à organiser le second tour des élections municipales en juin. « Ne transformons pas le confinement sanitaire en un confinement démocratique qui serait néfaste à l’avenir de la France et organisons le deuxième tour des élections municipales dès le mois de juin », exhortent les signataires, parmi lesquels figurent Anne Hidalgo (Paris), Christian Estrosi (Nice), François Rebsamen (Dijon), Nicolas Florian (Bordeaux), Stéphane Le Foll (Le Mans) ou encore la candidate LR à Marseille, Martine Vassal.

Selon ces élus, l’organisation rapide du scrutin est nécessaire, car « des millions de Français attendent d’avoir un maire, une équipe municipale et communautaire en place, capable de prendre des décisions capitales pour nos écoles, nos transports, nos emplois ». Environ 5 000 communes sont en attente de ce second round ; les 30 000 autres que compte la France ayant élu leur maire dès le premier tour le 15 mars.

L’exécutif devrait trancher la semaine prochaine, après avoir reçu un avis du conseil scientifique sur la possibilité de tenir le scrutin d’ici à la fin du mois de juin. Si cela n’était pas le cas, il faudrait refaire l’intégralité de l’élection pour les communes concernées, à l’automne, voire en mars prochain, selon les scénarios.

  • Emmanuel Macron dans l’Aisne pour honorer de Gaulle

Emmanuel Macron honore dimanche « l’esprit de résistance » en commémorant dans l’Aisne une bataille, où s’illustra, en 1940, Charles de Gaulle, alors colonel inconnu. C’est la première étape d’une série de célébrations cette année en hommage à « l’homme du 18 juin ». Prévu de longue date, ce déplacement présidentiel est le premier, depuis plus de deux mois, à ne pas être consacré à la lutte contre le coronavirus.

Pour cette cérémonie sobre et en format restreint, le chef de l’Etat sera entouré du ministre des comptes publics, Gérald Darmanin, d’Yves de Gaulle, petit-fils de l’ancien président, de Xavier Bertrand, président (ex-LR) des Hauts-de-France et d’Hervé Gaymard, président de la Fondation de Gaulle.

Le président est attendu à Dizy-le-Gros, un village au nord-est de Laon, où il se recueillera devant un monument à la mémoire des combattants de la bataille de France qui a coûté la vie à près de 60 000 soldats français au printemps 1940. Puis, à La-Ville-aux-Bois-les-Dizy, il prononcera un discours pour saluer l’action de Charles de Gaulle qui lança, le 17 mai 1940, la 4e division cuirassée pour tenter de freiner l’avancée rapide de la Wehrmacht dans le nord et l’est de la France.

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Le Monde avec AFP

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