Coronavirus en Bretagne : Faut-il s’inquiéter de voir l’indicateur de reproduction du virus virer au rouge ? – 20 Minutes

Le CHU de Rennes est en première ligne pour accueillir les malades du coronavirus de Bretagne. — C. Allain / 20 Minutes
  • Ce vendredi, Santé Publique France a placé la Bretagne « en zone rouge » concernant l’indicateur de « reproduction effectif ». Il est de 2,6 cette semaine, soit un malade contamine en moyenne 2,6 personnes.
  • « Cet indicateur, il ne faut pas le prendre de manière isolée. Il faut le surveiller, mais il faut le regarder à la lumière des autres indicateurs », indique une porte-parole de la direction générale de la Santé.
  • La hausse de l’indicateur de reproduction s’explique par plusieurs facteurs notamment un moindre recours aux gestes barrière ou l’afflux de touristes.

Elle était jusqu’ici relativement épargnée par le coronavirus. Mais depuis quelques jours, la Bretagne présente quelques signaux d’une reprise de l’épidémie sur ses terres. Mercredi, l’Agence régionale de santé avait fait savoir que 110 nouveaux cas confirmés avait été enregistrés en cinq jours, soit presque cinq fois plus que la semaine précédente.

Ce vendredi, c’est Santé Publique France qui a placé toute la région « en zone rouge » concernant l’indicateur de « reproduction effectif ». En Bretagne, cet indicateur est de 2,6 cette semaine. Un chiffre nettement supérieur à la moyenne nationale qui veut dire qu’un malade contamine en moyenne 2,6 personnes. Faut-il s’en inquiéter ? « Non, mais rester vigilants », estiment les autorités de santé.

« Il n’y a rien d’alarmant pour l’instant »

Dans son bulletin hebdomadaire de la semaine passée, Santé Publique France évoquait « un taux de positivité très faible » pour les 8.900 tests PCR réalisés dans la région évoquant une « détection sporadique de cas confirmés ». Mais depuis quelques jours, c’est l’indicateur de reproduction qui a bondi. « Il n’y a rien d’alarmant pour l’instant. Ce n’est qu’un indicateur parmi les autres », rassure une porte-parole du CHU de Rennes. « Cet indicateur, il ne faut pas le prendre de manière isolée. Il faut le surveiller, mais il faut le regarder à la lumière des autres indicateurs », insiste une porte-parole de la direction générale de la Santé.

Les trois autres indicateurs restent pour l’heure relativement bas dans la région, qui ne connaît pas une explosion du nombre de cas. « Nous avons réajusté notre centre de dépistage pour offrir davantage de créneaux mais rien ne dit qu’ils seront utilisés », explique le CHU de Rennes.

Moins de gestes barrières, plus de touristes

Pour les épidémiologistes, cette hausse de l’indicateur de reproduction est liée à plusieurs facteurs. D’abord, sans doute, à un moindre recours aux gestes barrière, notamment au mois de juin. « Un grand regroupement familial avec de nombreux cas contacts peut rapidement faire grimper l’indicateur », explique la direction générale de la Santé. L’afflux de touristes dans la région, qui se fait clairement ressentir depuis le 14 juillet, pourrait également expliquer cette hausse du nombre de cas. Un rôle qui reste à relativiser pour l’heure puisque seuls 15 des 110 nouveaux cas enregistrés la semaine dernière étaient domiciliés hors Bretagne selon Santé Publique France.

Dans la région, le problème est tout de même pris très au sérieux. Dans le Finistère, le préfet Pascal Lelarge a rendu le port du masque obligatoire sur les marchés et sur les îles pour faire face à l’afflux de visiteurs et stopper la propagation du virus. Quarante-huit des 110 nouveaux cas enregistrés l’ont été dans le département de l’ouest breton.

La Bretagne va-t-elle être la première région à subir une « deuxième vague » ? Il est beaucoup trop tôt pour le dire, selon les épidémiologistes. Le temps d’incubation du virus étant de plus de 14 jours, il va falloir attendre au moins une semaine pour connaître l’ampleur du phénomène dans la région. En attendant, le respect des gestes barrière et le port du masque sont largement encouragés. Il est toujours bon de le rappeler.

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