Coronavirus : Didier Raoult défend à nouveau l’hydroxychloroquine avant son audition à l’Assemblée – Le Monde

Didier Raoult à l’IHU à Marseille, le 3 juin 2020.

Le professeur Didier Raoult, promoteur de l’hydroxychloroquine pour lutter contre le coronavirus — médicament encensé par Donald Trump ou Jair Bolsonaro contre l’avis d’une large partie du monde scientifique —, est à son tour interrogé, mercredi 24 juin, par la commission d’enquête de l’Assemblée sur le Covid-19, où il compte plusieurs partisans.

« Dans ce pays, on adore décapiter les gens. » Dans une interview au Parisien, comme il devrait le faire devant la commission d’enquête, il continue de défendre l’hydroxychloroquine. Ainsi, il prescrit toujours ce traitement aux patients l’institut hospitalo-universitaire (IHU) Méditerranée Infection, à Marseille — dont il est le directeur. « J’ai traité plus de 3 700 patients avec ce médicament. 0,5 % de mortalité, pas de toxicité cardiaque », étaye-t-il, ajoutant : « On a voulu le diaboliser. » La France en a banni l’usage le 28 mai contre le Covid-19, mais le professeur a obtenu « le droit de l’utiliser de la direction générale de la santé ».

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Comment expliquer les résultats des études Recovery et Discovery, qui ne mettaient en évidence aucun effet bénéfique de l’antipaludéen de synthèse ? Pour le professeur Raoult, ce sont des « ignares » qui n’ont pas administré les bonnes doses aux patients.

Concernant la dexaméthasone, dont l’Organisation mondiale de la santé a appelé à augmenter la production après la publication d’une étude, il parle d’une « couillonnade pour les médias ». « Contre l’inflammation, tout le monde donne des corticoïdes. Ça n’aurait jamais dû faire partie d’une étude en soi », assure-t-il.

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Défenseur de l’immunité naturelle

Dans cet entretien, il va plus loin : « Mon hypothèse est qu’une partie de la population était naturellement immunisée contre le Covid avant le début de l’épidémie », assure le directeur, estimant entre « 40 et 70 % » le taux de personnes immunisées. Pour autant, il ne prétend pas connaître la raison de cette immunité.

« Ce qui est sûr, c’est qu’en parlant d’immunité naturelle, je vais me faire allumer par les labos qui travaillent sur les vaccins », admet-il. « Statistiquement, il est improbable qu’un vaccin soit disponible » actuellement. 

Celui qui refuse de se lancer dans la politique — malgré l’abattage médiatique autour de sa personne — observe avec attention ce qui se passe en Nouvelle-Zélande, « climatiquement proche » de la France, pour suivre l’évolution de l’épidémie due au coronavirus. D’autant que l’hiver commence dans ce pays.

Avec cette audition, suivie et précédée de celle de ministres, dirigeants d’agences sanitaires et d’administration, la commission d’enquête entend disséquer les « défaillances » dans la gestion de la crise due au coronavirus. A la différence de la mission d’information parlementaire qui a rendu son rapport le 3 juin, elle a des pouvoirs d’investigation élargis : ses convocations sont obligatoires sous peine de sanctions pénales, les auditions se déroulent sous serment et ses membres peuvent réaliser des contrôles sur pièces et organiser des déplacements, par exemple dans un hôpital ou un Ehpad durement touché par l’épidémie.

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Le Monde

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