Coronavirus. Cinq nouveaux cas dans un village de Haute-Savoie, Agnès Buzyn attendue ce dimanche – Ouest-France

 On a beaucoup d’appels depuis ce matin , déclare Annick Roger, la directrice de l’office du tourisme des Contamines-Montjoie (Haute-Savoie), commune où cinq cas de coronavirus ont été recensés.  Il y a déjà eu quelques annulations, les gens paniquent un peu, se demandent où ont pu aller les personnes contaminées, c’est normal… 

 Certains touristes font déjà demi-tour sur l’autoroute. C’est dommage que ça tombe maintenant . Au premier jour des vacances de février, et notamment de la zone des Parisiens, les commerçants comme Pascal Haye, le gérant d’un supermarché, regrettent les conséquences de cette découverte.

Onze Britanniques évacués à la hâte

Dans ce village de 1 200 habitants situé à côté du Mont Blanc, et envahi par des milliers de touristes en pleine saison de ski, aucun signe ne laisse pourtant deviner que onze personnes, toutes de nationalité britannique, ont été évacuées à la hâte dans la nuit de vendredi à samedi et hospitalisées.

Cinq d’entre eux, dont un enfant, ont été testés positifs au nouveau coronavirus après qu’un de leur compatriote de retour de Singapour a séjourné dans le même chalet du 24 au 28 janvier.

Visite d’Agnès Buzyn

Ces cas représentent un « cluster », c’est-à-dire un regroupement de plusieurs cas autour d’un « cas initial », a annoncé samedi la ministre de la Santé. Ce Britannique revenait de Singapour, a précisé Agnès Buzyn devant la presse.

Ces cinq personnes positives au nouveau coronavirus – quatre adultes et un enfant – mais aussi d’autres « contacts proches » de ce Britannique, « soit 11 personnes au total, toutes de nationalité britannique », qui résidaient toutes dans le même chalet, ont été hospitalisées dans la nuit de vendredi à samedi à Lyon, Saint-Etienne et Grenoble, selon la ministre. « Leur état clinique ne présente aucun signe de gravité », a-t-elle précisé.

Mme Buzyn se rendra dimanche dans ce village, où la saison touristique bat son plein avec le début des vacances d’hiver des Parisiens.

Des masques… de ski

Pas de cordon sanitaire, même dans le quartier du chalet où elles ont séjourné. Pas non plus de masques sur les visages, si ce n’est de ski.

Certains trouvent la nouvelle improbable :  Un Anglais de retour de Singapour qui passe par les Contamines, c’est quand même marrant , sourit Franck Beretta, tout en chargeant casques et chaussures de ski dans son coffre de voiture.

D’autres n’en croient pas leurs oreilles :  Je dois aller en Chine pour le travail, et j’ai reporté mon voyage mais de là à aller chercher le virus pendant nos vacances de ski, y’a pas besoin d’aller bien loin ! , s’exclame Olivier Campion, vacancier.

« Vous imaginez la psychose ? »

Eric Paris, le pharmacien du village, a eu  beaucoup de demandes de masques , mais refuse d’en distribuer.  Ça fait 14 jours, la période d’incubation est passée. Si tous les gens se promènent avec des masques, vous imaginez la psychose ? 

 J’ai vu avec les Agences régionales de santé, la mairie, il n’y a aucune consigne. Toutes les personnes qui devaient être extraites des Contamines l’ont été , souligne-t-il, en insistant :  ce n’est pas parce qu’on a eu une courbature après une journée de ski qu’on a le coronavirus .

Dans les commerces, des affichettes rappellent les gestes et réflexes à adopter en cas de doute, ainsi qu’un numéro vert spécial Contamines mis en place.

Une école fermée

L’école du village, fréquentée par l’enfant britannique de 9 ans contaminé, sera fermée la semaine prochaine pour des dépistages.

Au restaurant Les Airelles, priorité au tourisme et à la détente :  les pauvres, ils arrivent de Paris, et on ne veut pas les affoler avec ça. En plus, les Contamines, le nom du village, vous voyez…., déplore Delphine Wattablet, la propriétaire de l’endroit.

Sur la place du village, Alun Price, un Gallois passe sa dernière journée de vacances avant de retourner au Royaume-Uni.  Je suis presque content de repartir , rigole-t-il.  Comme s’il n’y avait pas suffisamment de problèmes avec les Anglais et le Brexit ! 

D’autres, comme Catherine Marjou, viennent de poser leurs valises et ont appris la nouvelle sur la route à la radio :  On a un peu peur, reconnaît-elle. Si le premier malade contaminé s’est baladé un peu partout, dans le bus, on se fait vite des films… Enfin, on va essayer de ne pas trop y penser .

Une réunion publique qui peine à rassurer

 Pas très rassurée , Faustine, mère d’un camarade d’école du jeune Britannique, s’est rendue à la réunion d’information organisée en fin de journée par les autorités.

 Ça fait quand même peur, mon fils sort de cinq jours de grosse fièvre. Est-ce que c’est une grippe ? Est-ce que c’est autre chose ? On ne sait pas , s’inquiète la mère de famille, qui emmènera  impérativement » dimanche « à 9 h  son fils au centre de consultation mis en place par l’ARS pour accueillir les enfants scolarisés dans la même école que le jeune malade, ainsi que les personnes qui ont des doutes.

 On nous parle de contacts directs mais si c’est comme une grippe, on tousse dans notre main, on touche la porte et ensuite on met le virus ailleurs […] Je pense que ça se transmet plus facilement qu’ils ne veulent bien le dire , ajoute-t-elle.

Pour Jean-François Monnard, artisan, cette réunion a permis de  lever  ses inquiétudes, tandis qu’il entendait  tout et son contraire  depuis l’annonce de ces cinq cas de coronavirus dans la station.

 Moi, j’en ai rien à faire, ça ne changera rien à mon programme de vacances , assure Laurent Geneslay, un touriste parisien, prêt  à porter un masque de protection si ça peut permettre d’avoir moins de monde dans les télécabines ! 

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