Coronavirus : ce que l’on sait des mystérieuses contaminations dans l’Oise – Le Parisien

Comment le coronavirus a-t-il atteint l’Oise? Tandis que le département s’est réveillé avec deux cas confirmés sur son sol, dont une personne décédée cette nuit, une conférence de presse s’est tenue ce mercredi après-midi en préfecture de l’Oise.

Le préfet, Louis le Franc, la rectrice de l’académie d’Amiens, Stéphanie Dameron, et le directeur général de l’Agence régionale de santé (ARS) des Hauts-de-France, Etienne Champion, ont tenté de répondre aux questions, nombreuses, qui subsistent.

Car les deux cas confirmés dans l’Oise interrogent. Pour l’heure, aucun des deux hommes ne revenait d’une zone dite « à risque ». Les recherches se poursuivent pour savoir comment ces derniers ont été contaminés.

Qui sont les deux patients ?

La personne qui est décédée est un homme né en 1959 résidant à Vaumoise, non loin de la frontière avec l’Aisne. Il s’est éteint dans la nuit de mardi à mercredi au sein de l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière, à Paris. Professeur de technologie dans des classes de 6 e et 4e du collège Jean-de la-Fontaine à Crépy-en-Valois, d’abord hospitalisé à Creil, il avait été transféré mardi dans la capitale en raison d’une dégradation préoccupante de son état de santé.

Le deuxième cas de coronavirus confirmé dans l’Oise est un homme né en 1965. Il est pour l’heure hospitalisé au CHU d’Amiens, dans un état grave.

Pourtant, ni l’un ni l’autre ne s’étaient rendus dans une zone à risque. Une investigation est en cours pour déterminer les circonstances de leurs contaminations. Une cellule de crise a été mise en place par l’ARS, mardi soir. L’organisme travaille à l’identification des personnes avec lesquelles les deux patients ont été en contact rapproché.

Un numéro d’information mis en place

Proches, élèves de l’enseignant décédé, voisins… Un numéro public d’information régional a été instauré pour les personnes se sentant directement concernées par les cas de coronavirus : 03.20.30.58.00.

Un numéro généraliste est également en place au niveau national pour les personnes souhaitant des renseignements sur la maladie. Ces derniers sont invités à composer le 0.800.130.000.

Pour les personnes présentant des symptômes et uniquement ces dernières, le 15, numéro du Samu, reste le recours médical à contacter en premier lieu.

Le plan blanc déclenché

Les deux cas confirmés sont passés par les hôpitaux de Creil et de Compiègne. Les deux établissements ont consécutivement à cela déclenché le Plan blanc. Un dispositif exceptionnel qui vise à mobiliser, de façon immédiate, l’ensemble des moyens médicaux dont dispose chaque hôpital. Il est déclenché dans des situations d’urgences pour se préparer à un afflux exceptionnel de patients.

Il pourrait très vite être utile, à Compiègne notamment. « L’infection du patient a été découverte à la fin de son séjour », souligne un membre de l’hôpital. Pendant plusieurs jours, il a donc été en contact avec le personnel des urgences et du service de réanimation sans que des mesures de précaution particulières soient prises.

Une enquête est là aussi en cours pour connaître le personnel de l’hôpital ayant été en contact avec le malade. Des médecins ou infirmiers notamment qui pourraient être placés par la suite en quarantaine. Le Plan blanc permettrait alors à la direction de l’établissement de mobiliser davantage de personnel soignant pour assurer la bonne marche des services.

Le collège de Crépy va-t-il rouvrir après les vacances?

La première victime oisienne du coronavirus étant professeur en collège, des mesures vont également être prises sur le plan scolaire pour tenter d’empêcher la propagation du COVID-19 auprès du jeune public.

« Par chance, nous sommes en période de vacances, ce qui nous permet de prendre le temps d’étudier les meilleures dispositions à prendre pour le retour des élèves en collège lundi », commente la présidente du conseil départemental, Nadège Lefebvre.

« La question de l’ouverture de l’établissement concerné (NDLR : le collège Jean-de la-Fontaine) est en cours d’évaluation », précise la rectrice de l’académie d’Amiens. Et de promettre : « Une solution de continuité pédagogique avec des enseignements pédagogiques va être prête dès lundi. »

La maire de Beauvais demande des mesures strictes à l’aéroport

« Je regrette que l’on ne se pose même pas la question de fermer les lignes qui proviennent de régions à risques, en particuliers d’Italie. Cela m’inquiète », s’est agacé la maire (DVD) de Beauvais, Caroline Cayeux, à l’issue de la conférence de presse. Celle-ci appelle, avec Nadège Lefebvre, la présidente du conseil départemental de l’Oise, à une réunion d’urgence pour décider des mesures à prendre sur la zone spécifique de l’aéroport de Beauvais-Tillé, et dont certains passagers atterrissent depuis l’aéroport de Milan.

« Je réclame un principe de précaution maximum pour les habitants, pour ceux qui voyagent et pour le personnel de l’aéroport. Je ne serais pas surprise que, dans les prochaines heures qui viennent, on aboutisse à une suppression des lignes venant d’Italie », a poursuivi Caroline Cayeux.

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