Coronavirus : à quoi correspond le stade 3 de l’épidémie ? – Libération

«La phase 3, on n’y est pas encore, mais on s’y prépare», déclarait le 5 mars, le ministre de la Santé Olivier Véran à Libération. La France comptait alors 423 personnes infectées par le nouveau coronavirus, contre 2281 mercredi soir. Même si, comme le déclarait Olivier Véran, «les épidémiologistes ne fixent pas un nombre de malades à partir duquel on basculerait automatiquement en stade 3», le déclenchement de cette nouvelle phase de l’épidémie «devrait arriver dans les prochains jours», a annoncé mardi soir le directeur général de la Santé, Jérôme Salomon. Emmanuel Macron doit faire ce jeudi soir une déclaration télévisée sur le coronavirus, la première allocution solennelle du chef de l’Etat depuis le début de la crise. 

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Après le seuil 1, qui consiste à freiner l’entrée du virus sur le territoire, est venu le seuil 2, qui consiste à limiter sa propagation. En phase 3, dit «stade épidémique», l’objectif est avant tout d’atténuer les effets de l’épidémie. Le ministre de la Santé indiquait ainsi jeudi qu’au «stade 2, on prend essentiellement des mesures sur certains territoires pour contenir le virus. D’où l’interdiction de rassemblements, la fermeture des établissements scolaires ou l’incitation au télétravail. Au stade 3, on sera dans la gestion de l’épidémie. Pour la limiter, on comptera beaucoup sur les mesures barrières individuelles (se laver les mains, porter des masques). Il nous faudra aussi prendre des mesures de protection particulières pour les personnes fragiles, âgées, et celles souffrant de plusieurs maladies. En cas de contamination, ces dernières seront hospitalisées, tout comme les personnes qui développeraient des formes graves de la maladie. Nous devons veiller à ce qu’il y ait suffisamment de lits dans les services de réanimation des hôpitaux pour les accueillir».

Eviter la saturation du système sanitaire

Une logique «d’action collective» avec une mobilisation de tout le personnel de santé, en mettant à contribution les médecins de ville, les établissements de santé, les établissements médico-sociaux, voire les services de soins à domicile. L’objectif sera aussi de resserrer l’action sur les populations les plus fragiles. Ainsi, selon Olivier Véran, «en phase 3, il ne sera plus nécessaire de faire un test diagnostic à un adulte jeune qui aurait 38 °C de fièvre après avoir eu un contact avec un malade. On ne lui demandera alors plus d’appeler systématiquement le 15. Les personnes qui développeront une forme bénigne de la maladie seront soignées chez elles avec un système de surveillance à domicile et ne seront hospitalisées que si leurs symptômes s’aggravent. Ce sera un peu le même schéma qu’avec la grippe saisonnière, même si les maladies restent bien différentes». L’idée générale est d’éviter la saturation du système sanitaire.

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Quel impact cela aura-t-il sur la vie de tous les jours ? Si l’on se fie au plan de pandémie grippale réalisé par le gouvernement en 2011, au plus fort de l’épidémie, une fermeture des écoles sur tout le territoire peut être envisagée, tout comme une suspension éventuelle des transports en commun, une incitation au télétravail et une restriction des grands rassemblements et des activités collectives, comme cela a déjà commencé. Le ministère de la Santé estime que cette phase 3 peut durer entre 8 et 12 semaines.
LIBERATION

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