Coronavirus à Orléans : Tous les salariés d’un abattoir où est apparu un «cluster» seront dépistés d’ici mardi – 20 Minutes

Abattoir (Illustration) — BlackRiv / Pixabay

L’ensemble des quelque 400 salariés d’un abattoir de Fleury-lès-Aubrais (Loiret), où un «cluster» de 34 cas de Covid-19 a été confirmé, sans cas grave, subiront un dépistage d’ici à mardi, a annoncé dimanche l’Agence régionale de santé (ARS).

«Compte tenu de l’importance de la circulation du virus» dans l’abattoir, l’ARS de Centre-Val de Loire a décidé de «procéder au dépistage de l’ensemble des salariés de l’entreprise au-delà de la seule unité de découpe qui était l’objet des investigations premières», a déclaré dimanche Laurent Habert, directeur général de l’ARS Centre-Val de Loire, lors d’une conférence de presse.

Faire un état des lieux

Ce dépistage, qualifié «d’assez considérable», organisé jusqu’à mardi grâce aux unités mobiles du CHR d’Orléans, «va permettre de faire un état des lieux exhaustif et précis de la présence et de la circulation du virus au sein de l’entreprise», selon Laurent Habert.

Dimanche matin, une quarantaine d’employés ont déjà été testés et les résultats devraient être connus dans la soirée ou lundi matin, d’après la même source. Pierre Pouessel, préfet du Loiret et de la région Centre-Val de Loire, a estimé qu’il s’agissait d’un «important cas groupé covid», tout en précisant qu’il n’y avait «aucun cas grave à ce stade». Le préfet a décidé de fermer l’entreprise jusqu’au lundi 25 mai et la réouverture du site ne sera possible que «si les conditions sanitaires sont respectées».

Interrogé sur une comparaison possible avec le «cluster» de Mulhouse, le préfet a répondu que «la grande différence est qu’il y a des tests systématiques et que tout l’objectif est de casser la chaîne».

«Selon la DRH de l’entreprise, il y avait bien les masques, les gels, les prises de température à l’entrée de l’abattoir et il semble que le protocole ait été respecté», a dit Pierre Pouessel.

Plusieurs cas dans des abattoirs

L’abattoir Tradival a une capacité de 55.000 tonnes par an, ce qui en fait «le plus important abattoir d’animaux de boucherie, spécialisé dans la filière porcine, de la région Centre-Val de Loire». Cet abattoir, qui se caractérise «par son obsolescence» selon le préfet, et qui compte trois unités (abattage, découpe, transformation), appartient à la Sicarev. «L’unité de transformation est fermée depuis décembre suite à un problème de santé alimentaire et jusqu’à présent les mesures correctives ont été jugées insuffisantes pour sa réouverture», a souligné le préfet.

Il a révélé l’existence d’un projet d’investissement pour moderniser l’abattoir de quinze millions d’euros.

Ce nouveau «cluster» prenant naissance dans un abattoir s’ajoute à plusieurs cas, en France et à l’étranger. Ainsi, six employés travaillant dans un abattoir des Côtes-d’Armor ont été testés positifs au Covid, entrainant une campagne de dépistage massif, avait annoncé vendredi l’ARS Bretagne. Aux Etats-unis, plusieurs abattoirs sont devenus des foyers de contagion du Covid-19.

En Allemagne, dans le Schleswig-Holstein, région frontalière du Danemark, un abattoir avait enregistré 109 cas de contamination au 8 mai, jetant la suspicion sur l’ensemble de la filière dans le pays.

Interrogé sur la possible difficulté d’appliquer les gestes barrière dans les abattoirs, Laurent Habert a estimé que les 34 cas confirmés, dans un lieu où travaillent 160 personnes, montraient «qu’il y a eu beaucoup de contacts et d’échanges dans cette unité au sein des personnels». «Peut-être qu’il faudra qu’on regarde également, et ce sera un des buts de l’enquête, les conditions dans lesquelles les agents et les personnels sont ensemble, y compris en dehors des chaines de production. Il faudra voir si les gestes barrière et de distance physique ont été ou non appliqués… Est-ce que pour des raisons d’exiguïté?», s’est-il interrogé.

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