Coronavirus à Marseille : « Guéguerre politique », « qu’ils ouvrent des lits en réa »… Les Marseillais ne comprennent pas la fermeture des bars et des restaurants – 20 Minutes

Les Marseillais ne comprennent pas les fermetures de bars et restaurants et y voient une nouvelle querelle entre Paris et Marseille. — Fabien Dupoux/SIPA
  • Les Marseillais n’accueillent pas favorablement les nouvelles mesures annoncées par Olivier Véran, qui incluent la fermeture des bars et des restaurants.
  • Ils voient dans cette décision une nouvelle querelle politique entre la capitale et la deuxième ville de France.
  • Beaucoup de Marseillais estiment être punis à travers ces mesures, alors que la ville a connu un afflux massif de touristes cet été.

« Comme par hasard, ça tombe après une défaite du PSG contre l’OM. » Les Marseillais tentent de conserver leur humour, et le moral, après les nouvelles annonces du ministre de la Santé, Olivier Véran, avec la fermeture des bars et des restaurants à Marseille, dès samedi. Mais c’est bien le sentiment qui prédomine chez les Marseillais. « C’est une guéguerre entre la nouvelle mairie verte et le gouvernement », estime Thierry qui ne sait plus vraiment qui croire aux infos concernant les derniers chiffres épidémiologiques. « On n’en peut plus de ce coronavirus, je n’allume plus la télévision, je n’écoute plus la radio, j’en ai ras le bol de suivre l’actualité », abonde Sophie.

« Ça nous gâche notre quotidien »

Pour elle, il est totalement incompréhensible d’avoir décidé de fermer les bars et les restaurants. « C’est un virus qui tue les vieux, je sais que c’est difficile à dire mais ils n’ont qu’à se confiner eux-mêmes. Il faut arrêter de bloquer la France, la seule conséquence c’est de faire augmenter le chômage. Qu’ils ouvrent des lits en réa plutôt que de fermer les bars et restos », avance-t-elle, passablement énervée.

Un sentiment partagé par Maryline. « Je suis très mécontente, ça nous gâche encore un peu plus notre quotidien. Allez dans les bars et les restos, c’est la seule distraction que nous pouvons encore faire avec mon mari. Je ne suis pas du tout inquiète de la situation, chacun doit prendre ses responsabilités. Je soutiens la mairie dans sa demande de suspension de ces mesures », estime-t-elle.

Du laxisme et un manque de responsabilité

André, lui, se pose beaucoup de questions. « Pourquoi avoir laissé la plage des Catalans ouverte toute la nuit ? Pourquoi les restos qui ont respecté les mesures doivent payer pour tous ceux qui ne les ont pas respectées ? Pourquoi ne pas avoir mis plus de moyens policiers pour faire respecter les gestes barrières ? Pourquoi ne pas fermer les centres commerciaux ? », s’interroge-t-il, en concédant qu’il y a eu du laxisme chez certains professionnels et habitants marseillais. « Mais ce sont des mesures plus politiques que sanitaires », estime-t-il.

Pour Nina, Serge et leurs amis, la classe politique marseillaise a aussi sa part de responsabilités dans cette défiance entre Paris et la deuxième ville de France. « Ils ont tout confondu en soutenant Raoult, et en procédant de la sorte ils ont fait le plus grand mal à la vision médicale. Comme quand Samia Ghali, la deuxième adjointe, annonce publiquement qu’elle ne se fera pas vacciner, c’est mettre de l’huile sur le feu pour rien. Ça ne fait qu’ajouter de la confusion à la confusion. Ce sont les médecins qui savent si ces mesures sont adaptées, pas les politiques. Et cette perpétuelle guerre entre Paris et Marseille, c’est insupportable », considèrent-ils.

« On s’est fait envahir »

Quand la bataille entre Paris et Marseille ne se joue pas sur le terrain politique, c’est sur celui du tourisme. « On n’avait pas le droit de faire plus de 100 km et du jour au lendemain on pouvait aller partout, les frontières étaient ouvertes. On s’est fait envahir tout l’été, je ne suis pas allé une seule fois à la mer tellement c’était noir de monde. Et aujourd’hui on vient nous dire de fermer les restos alors qu’on a accueilli tout le monde pendant l’été », restent incrédules Jean et Kader.

« Ça a été n’importe quoi tout l’été, dès que tu allais sur la côte, c’était noir de monde. Il n’y avait pas de Covid avant que tous les touristes viennent chez nous, et maintenant on doit payer pour ceux qui n’ont pas fait leur boulot ? », s’insurge Laurent qui, comme bon nombre de Marseillais que nous avons croisés, a clairement l’impression de payer les pots cassés.

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