
Coronavirus : à Carry-le-Rouet, l’inquiétude des riverains avec l’arrivée des rapatriés – Le Parisien

Ils sont arrivés sous un grand soleil et la surveillance de nombreux CRS et gendarmes dans quatre bus blancs de la base aérienne 125 d’Istres, tous porteurs comme les chauffeurs et les militaires les accompagnant de masques de protection. Les 180 Français rapatriés de la région de Wuhan ont pris ce vendredi peu avant 16 heures leurs quartiers à l’hôtel-club Vacanciel de Carry-le-Rouet.
C’est là qu’après de nouveaux tests ce samedi, ces familles avec de nombreux enfants et adolescents vont passer leurs deux semaines de quarantaine selon un protocole draconien : possibilité de recevoir des colis mais pas de visite de proches, deux prises de températures quotidiennes, interdiction de sortir du centre de vacances et obligation de porter un masque pour quitter la chambre mise à disposition.
Ils ont été pris en charge dès leur arrivée en bord de Méditerranée et à deux pas de la plage du Rouet par des médecins, des personnels de la sécurité civile et une trentaine de bénévoles de la Croix-Rouge.
« Notre mission va être de leur apporter du réconfort et une écoute pendant cette période de quarantaine pour rendre leur séjour le moins désagréable possible, détaille Jean-Christophe Combe, directeur général de la Croix Rouge. Les volontaires savent qu’il n’y a pas de risque zéro mais qu’il est modéré et maîtrisé. Ils vont appliquer un protocole particulier dû au virus, avec port de masques et de gants. Si d’autres personnes arrivent plus tard, nous adapterons notre dispositif. »
« Ils vont être confinés, mais les bus avaient déjà les fenêtres ouvertes »
Le maire de Carry-le-Rouet avait exprimé sa colère d’apprendre l’arrivée des Français de Wuhan par la presse alors qu’il organise à partir de dimanche les traditionnelles oursinades qui rassemblent des milliers de personnes. Hier, des riverains de ce quartier cossu mêlant résidences et villas ont aussi fait part de leurs craintes.
« On nous dit qu’ils vont être confinés, mais les bus avaient déjà les fenêtres ouvertes », tempête Marina Secchi, qui habite à 200 m du centre de vacances. « Aujourd’hui, alors qu’ils ont voyagé avec quelqu’un de potentiellement malade et qui a été transporté à la Timone (NDLR : un hôpital de Marseille, les tests se sont révélés négatifs pour les deux cas suspectés), on les met dans un endroit pas du tout adapté et au milieu de civils qui ne sont pas du tout préparés. La mairie n’a même pas de masques à distribuer si jamais. Il faut un vrai protocole pour éviter la propagation. »
« J’ai beaucoup d’empathie pour eux, c’est très dur ce qu’ils vivent, mais ici ce n’est pas du tout adapté, reprend Evelyne Rollet, une autre voisine inquiète. On n’a rien contre eux, mais s’il se passe quoi que ce soit, on n’est absolument pas protégés ».
Pour lutter contre ce début de psychose, une réunion d’information à destination de la population de cette station balnéaire de 5 800 habitants était d’ailleurs organisée ce vendredi par le préfet et l’Agence régionale de santé.
VIDÉO. Coronavirus : 180 Français rapatriés de Wuhan