Coronavirus : +7,1 % de chômeurs au mois de mars en France, du jamais-vu – Le Parisien

Un effet immédiat. Alors que depuis mi-mars le quotidien des Français est rythmé par la langueur du confinement, le bilan quotidien des victimes du nouveau coronavirus et les annonces économiques inquiétantes, voilà qu’est dévoilée une photographie de la France tout juste impactée par les conséquences du Covid-19.

Si sur c’est trois premiers mois de l’année, le bilan ne paraît pas dans un premier temps catastrophique – 3 333 800 personnes sont sans emploi (catégorie A) soit une hausse de 0,8 % (+28 000) ce trimestre et une baisse de 1,9 % sur un an – les chiffres de la Direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques (Dares, le service de statistiques du ministère du Travail) s’affolent clairement pour le mois de mars. Période à laquelle le Covid a commencé à durement frapper la France, avant que le pays ne soit confiné à partir du 17 mars.

+ 246 100 chômeurs en mars

Ainsi sur ce seul mois, le nombre de demandeurs d’emploi inscrits à Pôle emploi en catégorie A en France (hors Mayotte) a enregistré sa plus forte hausse depuis le début de la série en 1996 (+246 100, soit + 7,1 %), pour s’établir à 3 732 500. Dans le même temps, le nombre de demandeurs d’emploi en activité réduite (catégories B, C) a fortement fortement (-68 600, soit -3,1 %). L’effectif des catégories A, B, C augmente ainsi de 177 500 personnes (soit +3,1 %), la seconde plus forte hausse remontant à avril 2009 (+86 300).

Dans le détail, l’accroissement inédit des effectifs inscrits en catégories A, B, C en mars 2020 provient à la fois d’une nette augmentation des entrées à Pôle emploi (+5,5 %) et d’une très forte baisse des sorties (-29,0 %), explique encore la Dares. Et d’ajouter : « Les entrées pour fins de mission d’intérim et fins de contrats courts sont en hausse, la mise en place du confinement ayant conduit à des non-renouvellements ainsi qu’à de moindres nouvelles embauches de courte durée. »

Ce constat alarmant est évidemment un gros coup d’arrêt pour l’économie du pays, puisque l’année 2019 s’était achevée sur une baisse nette du nombre de demandeurs d’emploi sans activité (-3,3 %). Ce qui avait alors incité le gouvernement à poursuivre son objectif ambitieux d’un taux de chômage à 7 % à la fin du quinquennat.

10 millions de chômeurs partiels

Evidemment, tout cela n’est plus du tout d’actualité, car la France compte désormais aussi un salarié sur deux du secteur privé en chômage partiel (soit plus de 10 millions de personnes concernées). Et malgré le déconfinement qui va s’amorcer à partir du 11 mai, tous les analystes prédisent de nombreuses faillites et un taux de chômage qui va inexorablement exploser dans les prochains mois.

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Dans son projet de budget rectificatif, le gouvernement table ainsi sur une contraction du Produit intérieur brut de 8 % cette année, un déficit de 9 % du PIB, une dette publique de 115 %. Notamment pour financer le dispositif élargi de chômage partiel mis en place et ainsi éviter (dans un premier temps) des licenciements brutaux.

Ce dispositif a permis pour l’instant d’éviter des inscriptions à Pôle emploi même si certains, en CDD, en mission d’intérim, comme dans le secteur très touché de l’hôtellerie-restauration, se sont retrouvés sans emploi, et sans filet. Ils ont dû aller s’inscrire.

« Une année difficile en termes d’emplois »

D’après les derniers chiffres provisoires publiés chaque semaine par la Dares, les inscriptions ont augmenté de 12,6 % entre le 15 mars et le 11 avril par rapport à la même période de l’année précédente. Après un pic (+ 31 %) lors de la troisième semaine de mars, la hausse a ralenti, avec même une stabilité lors de la dernière semaine mesurée (4 au 11 avril).

Dans de récentes prévisions, l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) prévoyait une hausse du nombre de chômeurs de 460 000 pendant les deux mois de confinement. « Cela va être une année difficile en termes d’emplois », a d’ailleurs déjà reconnu la ministre du Travail Muriel Pénicaud.

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