Coronavirus: 50 cas positifs sur le porte-avions français Charles de Gaulle – Le HuffPost

CORONAVIRUS –  Cinquante membres de l’équipage du porte-avions français Charles de Gaulle ont été testés positifs au coronavirus, a annoncé ce vendredi 10 avril le ministère des Armées, précisant que trois marins avaient été évacués ”à titre préventif”. 

“Les résultats des 66 tests réalisés ont conclu à la présence de 50 cas de Covid-19 à bord du Charles de Gaulle”, a indiqué le ministère dans un communiqué, 24 heures après l’annonce de cas suspects. “Aucune aggravation de l’état de santé des marins à bord n’est constatée à l’heure actuelle”, précise-t-on de même source. L’origine de la contamination du navire n’est en revanche pas encore connue.

 Retour anticipé du Charles de Gaulles

 Le porte-avions français Charles de Gaulle, qui croisait dans l’Atlantique, a décidé d’anticiper son retour en France après la découverte à son bord d’une quarantaine de cas suspects de coronavirus, imposant leur isolement et l’envoi d’une équipe médicale.

La question de l’origine de la contamination constitue en revanche une énigme : le navire n’a pas été en contact avec un élément extérieur depuis le 15 mars. Le porte-avions nucléaire était parti depuis le 21 janvier. Il devrait être à Toulon (Sud-Est de la France) dans moins d’une semaine, alors que sa mission devait se terminer initialement le 23 avril.

Il ”était déjà en train de rentrer, il fait au plus court”, soulignait le cabinet de la ministre Florence Parly le 8 avril, relevant que cette “décision de bon sens” ne posait pas de problème stratégique ou opérationnel.

Les chiffres de contamination ou de suspicion ne sont pas détaillés au sein des armées. Mais selon la dernière estimation communiquée samedi par Florence Parly, quelque 600 cas (civils et militaires) ont été identifiés. Un agent civil rattaché au Service d’infrastructure de la défense est décédé.

Parmi les infections confirmées figurent quatre officiers déployés au Sahel dans le cadre de l’opération antijihadiste Barkhane, premiers cas rendus publics parmi les forces projetées en opérations extérieures.

“Pas d’explication”

L’équipe épidémiologique du Service de santé des armées (SSA), qui s’est chargée de réaliser les tests, devra notamment déterminer comment le personnel a pu être contaminé alors qu’il n’a pas revu la terre ferme depuis sa dernière escale à Brest le 15 mars et n’a accueilli aucun visiteur depuis. 

“On n’a pas d’explication”, a indiqué le capitaine de vaisseau Eric Lavault, porte-parole de la marine nationale. “Les premiers cas ont été identifiés au delà de la quatorzaine”, habituellement évoquée comme seuil de contamination. 

D’importantes mesures sanitaires ont été prises dès les premières suspicions. Outre la désinfection des rampes et poignées de portes, le nombre de réunions et de participants a été réduit. Des masques sont distribués à titre préventif à ceux qui pourrait présenter des symptômes. Et l’équipe médicale, qui comprend une vingtaine de soignants (médecins, infirmiers, chirurgiens), est mobilisée avec d’importants moyens, dont une salle d’hospitalisation, une douzaine de lits, des respirateurs et un scanner.

Une tranche de l’avant du bâtiment, d’une capacité de 127 personnes, a été isolée pour accueillir les marins confinés. La zone a été mise en dépression, suivant des méthodes déjà adoptées par le porte-hélicoptères Tonnerre lorsqu’il avait évacué des patients de Corse fin mars, a expliqué le porte-parole. Un processus de déconfinement sera mis en place à l’arrivée du porte-avions sur la base de Toulon.  

Les épidémies, la hantise des marins

Isolement, promiscuité, circuit fermé: les épidémies constituent la hantise des marins. La pandémie de Covid-19 a d’ailleurs déjà frappé plusieurs navires de tourisme ainsi que le porte-avions américain USS Theodore Roosevelt, dans le Pacifique. 

L’événement a provoqué une crise d’ampleur. Le commandant du navire a été démis de ses fonctions après avoir demandé l’évacuation immédiate de son bâtiment, immobilisé à l’île de Guam. Le secrétaire à l’US Navy Thomas Modly, vivement critiqué pour la gestion de la crise, a dû ensuite démissionner.

En France, Florence Parly a affirmé à plusieurs reprises que la pandémie n’empêchait pas les forces armées françaises de remplir leurs missions ni de participer activement au combat contre la maladie sous le parapluie de l’opération Résilience

Celle-ci comprend notamment des évacuations sanitaires de malades et de personnels soignants, l’ouverture d’un hôpital de campagne équipé de trente lits de réanimation à Mulhouse ainsi que la sécurisation et le convoyage de matériel médical et l’envoi de renforts en outre-mer.

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