COP27 : Manque d’eau, accessibilité… Les difficultés s’accumulent à la conférence annuelle de l’ONU – 20 Minutes

Luttes pour des fauteuils roulants, manque d’eau potable, chambres d’hôtels à des prix exorbitants ont provoqué la colère de participants à la COP27 en Egypte, contraignant le pays hôte à prendre des mesures pour limiter les dégâts, selon des observateurs. L’organisation de la conférence des Nations unies sur le climat, qui rassemble chaque année jusqu’à 35.000 personnes venues de 195 pays, est un immense défi logistique. Mais cette année, les problèmes rencontrés lors de cet événement organisé dans la station balnéaire de Charm el-Cheik, au bord de la mer Rouge, ont été tels qu’il était impossible de les ignorer, le plus fondamental étant peut-être l’accessibilité.

Pratima Gurung, qui travaille pour une ONG de défense des personnes handicapées, a déclaré qu’elle et Krishna Gahatraj, du Disability Rights Fund, qui se déplace en fauteuil roulant, avaient été laissés au bord de la route « à plusieurs reprises » alors qu’ils attendaient des navettes. Les organisateurs « n’ont pas donné d’instructions claires aux chauffeurs » sur la manière d’accueillir les personnes handicapées, a déclaré Gurung, qui dirige l’Association nationale des femmes handicapées indigènes du Népal.

Les personnes souffrant de handicaps physiques affirment que participer au sommet a été particulièrement difficile pour elles. « En tant que personne handicapée, la COP est fondamentalement inaccessible pour moi », s’est plaint Jason Boberg, de SustainedAbility, qui a participé aux cinq derniers rendez-vous de la COP.

Une signalisation insuffisante et rare

A la COP26, l’an passé à Glasgow, en Ecosse, des problèmes d’accessibilité avaient également été signalés. La ministre israélienne de l’Energie n’avait pas pu entrer dans le bâtiment en fauteuil roulant, dans un premier temps. Autre plainte récurrente à Charm el-Cheikh, une signalisation insuffisante et rare. « C’est la COP la plus confuse de tous les temps », a déclaré Bianca, qui a participé à trois reprises au sommet annuel de l’ONU et n’a pas souhaité préciser son nom.

De la taille d’une petite ville, le site de la COP27 est un archipel tentaculaire de pavillons, de salles de réunion et de halls hautement climatisés, reliés par des routes goudronnées qui absorbent la chaleur sous un ciel sans nuage et une température extérieure de quelque 30 degrés Celsius. A l’intérieur, dans un centre de presse qui ressemble à un hangar, des journalistes étaient enveloppés dans des doudounes et des châles pour se protéger du froid d’une climatisation excessive.

Autre problème majeur, le manque d’eau. Au cours de la première semaine de la COP27 qui se déroule du 6 au 18 novembre, les distributeurs d’eau étaient rares et restaient vides pendant des heures. Ainsi, des délégués ont commencé à apporter leurs propres réserves d’eau, certains allant jusqu’à ignorer les avertissements recommandant de ne pas boire l’eau dessalée qui coule des robinets de lavabos dans les toilettes.

« Je n’ai jamais vu de tels prix lors d’une COP »

« Des personnes déjà stressées ne devraient pas avoir à chercher de l’eau en permanence », a déclaré un vétéran de la COP, membre d’une ONG. Les prix exorbitants de la nourriture et des files d’attente d’une demi-heure pour s’en procurer étaient un autre point sensible. Cela a été particulièrement problématique pour des participants de pays en développement ou de militants dont les budgets sont limités.

« Je n’ai jamais vu de tels prix lors d’une COP », a déclaré un représentant d’ONG ne souhaitant pas être identifié. En réponse à ces récriminations, les organisateurs de la conférence ont rendu les boissons des stands de nourriture gratuites et réduit les prix de la nourriture de 50 % jusqu’à la fin du sommet. Des sonnettes d’alarme avaient été tirées bien avant le début de la COP27 lorsque des hôtels de la ville touristique accueillant l’événement ont subitement triplé ou quadruplé les prix des chambres, même pour ceux dont la réservation était confirmée.

Certains délégués ont même découvert à leur arrivée que leurs réservations avaient tout simplement été annulées. « Les gens sont maintenant bloqués, ils dorment sur la route, dans les gares routières », a écrit lundi sur Twitter Olumide Idowu, un jeune militant venu du Nigeria.

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