Convention pour le climat, remaniement… La semaine à haut risque d’Emmanuel Macron – 20 Minutes

Emmanuel Macron. — OBIN UTRECHT/SIPA
  • Emmanuel Macron consulte tous azimuts pour préparer l’après-crise du coronavirus et la « nouvelle étape » de son quinquennat.
  • Le chef de l’Etat, qui a promis de se « réinventer », pourrait donner quelques réponses lors d’une rencontre avec les membres de la Convention citoyenne pour le climat lundi.
  • Imminent, un remaniement devrait aussi trancher la question d’un changement ou non de Premier ministre.

L’heure de la « réinvention » ? Associations de maires, présidents des groupes parlementaires et du Conseil constitutionnel, mais aussi Nicolas Sarkozy ou François Hollande… Emmanuel Macron consulte tous azimuts pour préparer l’après-crise du coronavirus et la « nouvelle étape » de son quinquennat.

Dans la même optique, il recevra la semaine prochaine les propositions des présidents du Sénat, de l’Assemblée et du Cese pour « tracer de nouvelles perspectives, redéfinir les solidarités, dessiner un nouvel horizon ». Le chef de l’Etat devrait en dire plus lors d’une allocution aux Français, après les municipales de dimanche et avant le 14 juillet. Mais de premiers éléments pourraient être dévoilés ces prochains jours.

Un « tournant écologique » dès lundi ?

« La semaine qui arrive sera probablement une semaine de bascule, confirme Bruno Bonnell, député LREM du Rhône. On aura une clarification du paysage municipal, avec peut-être une déception pour nous et une vague EELV qui se confirme. On en saura également davantage sur les intentions du président de la République, sur le climat, et les changements d’organisation au sein de l’exécutif ».

L’Elysée a confirmé que le chef de l’Etat donnerait « une première réponse » aux 150 membres de la Convention citoyenne pour le climat lors d’une rencontre prévue lundi. Alors qu’un possible référendum est évoqué dans la majorité, la pression est forte sur le président, qui s’était engagé à reprendre « sans filtre » leurs propositions. « Ca met l’exécutif devant ses responsabilités. Le 29 juin doit marquer le tournant écologique du quinquennat. Aujourd’hui, tout est prêt pour une grande loi de sortie de cette convention citoyenne », espère le député ex-LREM Matthieu Orphelin, désormais coprésident du groupe parlementaire Ecologie, démocratie et solidarité.

« Leur mission était une mission d’avis. Leurs propositions ne doivent pas être négligées, mais pas non plus être prise pour argent comptant, nuance Bruno Bonnell. Elles doivent désormais être analysées et retravaillées par les parlementaires. »

Changement de cap, changement de Premier ministre ?

Souvent évoqué ces dernières semaines, le remaniement gouvernemental pourrait aussi s’accélérer la semaine prochaine. « Le président a annoncé qu’il voulait une impulsion forte pour ses deux dernières années de quinquennat. Cela peut aller du remaniement à la dissolution », indique le député de Paris Sylvain Maillard, également porte-parole du groupe à l’Assemblée. Si le remaniement semble privilégié, le chef de l’Etat ira-t-il jusqu’à changer de Premier ministre, populaire dans les enquêtes d’opinion, pour incarner cette nouvelle voie ?

« Edouard Philippe est populaire et performant, d’accord, mais si Emmanuel Macron décide d’une autre politique, et que son Premier ministre ne peut pas la mettre en œuvre, il n’hésitera pas à en changer », réplique Bruno Bonnell. Le chef du gouvernement a d’ailleurs déjà prévenu son président : « Il sait qui je suis, ce que j’incarne, ce que je peux faire et ce que je ne peux pas faire », a-t-il indiqué dans Paris Normandie.

Renouveau ou simple “accélération ?

Tout dépendra donc de l’ampleur du « renouveau » promis par le président. « Il y a eu de nombreuses promesses, et ce, depuis la crise des “gilets jaunes”, à l’issue duquel Emmanuel Macron expliquait déjà que plus rien ne serait comme avant. Mais au fil des mois, on a un peu l’impression d’avoir perdu le fil rouge, de ne plus savoir où Emmanuel Macron veut aller », rappelle Bruno Cautrès, chercheur CNRS au Cevipof (Centre de recherches politiques de Sciences Po).

« Le président va être obligé d’abattre ses cartes de manière plus précise pour répondre à cette incertitude. Sur l’écologie, mais aussi sur les déficits, qui vont se creuser, et sur l’Europe, puisque l’on voit que l’exécutif cherche aujourd’hui à limiter le travail détaché, alors que la mobilité des travailleurs est au cœur du fondement de l’ Union européenne ».

Sylvain Maillard balaie, lui, toute révolution à venir : « On ne part pas d’une feuille blanche, on a été élu sur un programme de transformation de la France. Se réinventer, c’est faire en sorte d’accélérer ce qu’on a mis en place depuis 2017. »

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