Congrès de l’AMF : Macron règle ses comptes avec les maires avant la présidentielle – Le Figaro

Le chef de l’État s’est exprimé durant plus d’une heure, ce mercredi après-midi, en conclusion du 103e Congrès des maires. Ces derniers viennent tout juste de choisir David Lisnard (LR) comme nouveau président.

Cinq minutes de remerciements. Cinq minutes de soutien. Et tout le reste pour régler ses comptes. Devant l’Association des maires de France (AMF), où il s’est exprimé une heure durant ce mercredi après-midi – en conclusion du 103e Congrès -, Emmanuel Macron a défendu pied à pied son bilan en matière de cohésion des territoires, avant le début de la campagne pour la présidentielle de 2022. Relevant lui-même qu’il s’exprimait à un «moment un peu particulier du quinquennat», le chef de l’État a dit vouloir «essayer de voir où nous en sommes», avant de pouvoir «ensuite se projeter vers l’avenir» dans les semaines et les mois qui viennent.

«Il se peut qu’il y ait eu des malentendus au début… Il se peut, d’ailleurs, qu’il y ait eu des préjugés», a d’abord ironiquement relevé Emmanuel Macron, sous les rires de son auditoire. «J’assume ne pas avoir été maire. (…) Je ne suis d’ailleurs pas le seul président de la Ve République à ne pas avoir été maire. J’ai compris qu’on honorait beaucoup le général de Gaulle ces derniers temps… Il se peut qu’il ait eu le même défaut», a-t-il ensuite insisté, rappelant «qu’il y a d’ailleurs peu de (ses) prédécesseurs qui ont passé autant de temps à débattre avec les maires partout à travers la France», comme il l’a fait durant le grand débat.

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Regrettant le «débat mortifère» qui consiste à monter «les élus contre l’État», le président de la République a estimé qu’il y avait «les élus locaux» d’un côté et «le gouvernement» de l’autre, mais que «l’État est un tout». «Il ne peut pas y avoir ce face-à-face sous prétexte qu’il y aurait eu d’autres émergences politiques. (…) Si nous sombrons dans cette division, nous divisons l’action. (…) Gardons-nous de toutes ces forces de division, surtout dans la période», a-t-il exhorté face notamment au nouveau président de l’AMF, David Lisnard (LR), ainsi que son prédécesseur François Baroin (LR), et son numéro deux André Laignel (PS).

Macron a repris les codes qui étaient les siens lors des meetings de 2017

Comme un prélude au discours de campagne qu’il pourrait adopter en 2022, Emmanuel Macron a ensuite tenté de détourner les critiques des différents intervenants qui l’ont précédé… pour en tirer son avantage. «Vous avez (…) parfaitement décrit tout ce que le gouvernement a fait ces dernières années, et je tiens à vous en remercier. Merci d’avoir, au fond, expliqué que j’ai modestement tâché de faire ce que j’avais dit», s’est-il félicité, citant notamment son refus d’une énième «grande réforme institutionnelle», son engagement de «sanctuariser la dotation globale», et sa promesse de «compenser» la suppression de la taxe d’habitation.

Enfin, après avoir reproché aux édiles de parfois «confondre la décentralisation et la délégation de compétences», Emmanuel Macron a égrené une longue liste de sujets sur lesquels l’exécutif et les élus locaux pouvaient travailler plus étroitement dans le futur. Timidement applaudi à plusieurs reprises, le président s’est toutefois agacé d’entendre quelques huées. «Il faut qu’on ait collectivement une forme d’esprit de cohérence. Si on appelle au civisme en toutes choses, à la loyauté et au respect, il faut aller jusqu’au bout», a-t-il soufflé. Exactement comme il le faisait déjà lors de ses meetings, en 2017, lorsque ses sympathisants sifflaient ses adversaires.

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