Congé après le décès d’un enfant : Edouard Philippe «assume» la part de responsabilité du gouvernement – Le Parisien

« Probablement, sûrement, une part de responsabilité vient du gouvernement. Je l’assume ». Ce mardi, lors de la réunion de groupe des députés LREM, Edouard Philippe a tenté de mettre fin au malaise après les critiques contre la majorité qui a, lors d’un vote à l’Assemblée la semaine dernière, refusé d’allonger la durée du congé après la perte d’un enfant. Alors que la ministre Muriel Pénicaud a été très critiquée sur ce loupé, y compris de la part d’élus LREM, le Premier ministre est venu à son secours.

« Tous ceux qui iront chercher la responsabilité ailleurs, sur Muriel (NDLR : Pénicaud), en interne ou en externe, je leur dis merde ! Les critiques à Muriel, ça va bien ! », a-t-il poursuivi dans cette réunion qui se tenait à huis clos, mais dont un compte-rendu a été envoyé par un participant à certains journalistes.

Pénicaud : « On est nombreux à prendre cher »

L’atmosphère était très tendue dans la salle. Très remontés, les élus n’ont pas hésité à critiquer ouvertement le gouvernement et la direction du groupe LREM. « Je n’ai pas du tout aimé cette expression d’erreur collective. C’est une erreur de management du gouvernement et du groupe », a ainsi lancé Marie-Lebec, vice-présidente du groupe.

Un député a même, fait assez rare pour être souligné, critiqué ouvertement Emmanuel Macron. Selon lui, c’est le président qui a créé un « emballement médiatique » par son intervention samedi dans laquelle il demandait « de l”humanité ».

La ministre du Travail s’est elle aussi exprimée. « J’ai une pensée pour tous ceux et celles qui sont attaqués violemment sur les réseaux sociaux, interpellés dans leur circonscription. On est nombreux à prendre cher », a-t-elle lancé à son sujet et en évoquant les députés qui ont voté contre l’allongement.

Plusieurs parlementaires ont regretté ces derniers jours que le groupe soit si fortement critiqué au sein même de la majorité. « Les députés LREM sont cons, ils ne savent pas faire le boulot et la ministre du Travail s’y est mal prise », avait ainsi lâché un ténor de la macronie. Une petite phrase qui a laissé des traces.

Ferrand : « Il faut se serrer les coudes »

« Les amis, leur a lancé lors de la réunion le président de l’Assemblée nationale Richard Ferrand, j’ai perçu combien cet épisode est douloureux. Je ne cherche pas à le qualifier, erreur ou pas. Quand on est dans la douleur, politique j’entends, il faut se serrer les coudes ».

Edouard Philippe a confirmé que la majorité trouverait une façon de revoter l’allongement de la durée de deuil. « Il faut sortir de cette situation, a lancé le Premier ministre. Il y a deux options : l’option rapide et l’option lente, a-t-il expliqué aux députés LREM. L’inaction est exclue. De deux choses l’une : soit on va très vite, quand on marche dans la rue il vaut mieux regarder droit devant soi et aller vite. On dit que oui, il y a quelque chose à corriger, on l’assume, et on fait en chose de le corriger très vite pour passer à autre chose. Soit, on a l’option lente : on dit qu’on a abordé le sujet par le petit angle, et on part sur une longue réflexion… »

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