La Haute autorité de santé (HAS) vient de donner son feu vert pour étendre à neuf semaines, contre sept actuellement, l’accès à l’interruption volontaire de grossesse médicamenteuse (IVG) à domicile, afin d’assurer aux femmes une continuité de leur droit pendant l’épidémie de coronavirus. Le 3 avril, le ministre de la Santé Olivier Véran avait saisi en urgence la HAS pour réclamer l’allongement du délai des IVG médicamenteuses hors milieu hospitalier. «La crise sanitaire liée à l’épidémie de Covid-19 ne doit pas remettre en question nos valeurs les plus fondamentales : celles de l’émancipation des femmes et de leur droit à disposer de leur corps», rappelait-il dans un communiqué.

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En France, l’IVG médicamenteuse, qui ne nécessite pas d’hospitalisation, est possible jusqu’à la fin de la cinquième semaine de grossesse (soit sept semaines après le début des dernières règles). Elle peut être prescrite par un médecin libéral ou une sage-femme et être réalisée à domicile ou à l’hôpital. Dans ce dernier cas, le délai est de neuf semaines d’aménorrhée (date des dernières règles).

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Un nouveau protocole

Pour étendre ce droit, la HAS a défini un nouveau protocole médicamenteux associant la prise de deux molécules, validé par le Collège national des gynécologues et obstétriciens français (CNGOF) et l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM). Elle insiste en outre sur la nécessité de prévenir la douleur en prescrivant du paracétamol associé à l’opium ou à la codéine au lieu de l’ibuprofène, et d’éviter dans la mesure du possible que la femme ne soit seule à domicile.

Plusieurs associations s’étaient récemment inquiétées des difficultés d’accès à l’avortement, alors que le système hospitalier est débordé par la crise du coronavirus, s’alarmant que des femmes dépassent le délai légal autorisé. C’est dans ce contexte que les IVG médicamenteuses peuvent, depuis la semaine dernière, être prescrites et suivies entièrement par téléconsultation.

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