Comment l’IoT se porte au secours des espèces en voie de disparition

Comment l'IoT se porte au secours des espèces en voie de disparition

Quand l’internet des objets (IoT) vient au chevet des espèces menacées d’extinction. Les objets connectés sont aujourd’hui en mesure de sauvegarder la faune : alors que les réseaux de communication couvrent désormais des zones sauvages en proie au braconnage, les capteurs peuvent désormais surveiller les animaux, les hommes et les équipements qui s’y trouvent en temps (quasi) réel, tandis que les centres de contrôle rassemblent de multiples flux de données à l’aide du machine learning ou de l’IA, ce qui leur permet d’intervenir en temps utile.

Smart Parks est une entreprise sociale basée aux Pays-Bas et au Royaume-Uni qui fournit des solutions technologiques pour la protection de la faune et de la flore sauvages. Celle-ci met l’accent sur les espèces clés qui sont essentielles au maintien de la diversité, comme les loups gris à Yellowstone ou les gnous au Serengeti par exemple. « Nous avons commencé il y a trois ans à petite échelle à Mkomazi, en Tanzanie, où nous avons été les premiers à placer des capteurs LoRa dans la corne d’un rhinocéros noir », explique Laurens de Groot, le cofondateur de Smart Parks interrogé par ZDNet.

« Depuis, nous avons construit des Smart Parks au Malawi, en Tanzanie, au Rwanda, au Kenya, au Congo, en Inde, en Zambie, en Namibie et aux Pays-Bas. Nous travaillons avec des partenaires tels que African Parks, Peace Parks, WWF et bien d’autres. Nous avons également fourni notre technologie de capteurs à plusieurs parcs existants ayant leur propre infrastructure LoRaWAN, comme Hluhluwe Imfolozi en Afrique du Sud. Actuellement, nous avons plus de 70 rhinocéros et des centaines d’autres espèces sous la supervision de nos Smart Parks. »

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Une autonomie qui se compte désormais en années plutôt qu’en mois

En 2019, Smart Parks a lancé l’initiative OpenCollar, qui vise à « attirer et à inspirer des étudiants, des chercheurs et des spécialistes de la conservation talentueux, afin de développer des systèmes de suivi plus personnalisables et mieux adaptés aux différents animaux ».

Le premier volet de ce projet porte sur le système modulaire de pistage des éléphants OpenCollar, actuellement testé dans le parc national de Liwonde, une réserve des parcs africains au Malawi. Reste que s’appuyer uniquement sur du matériel open source ne convient pas à toutes les organisations. C’est pourquoi Smart Parks vend également une gamme de dispositifs, créée en partenariat avec le spécialiste du développement de produits IRNAS.

Le dernier projet de l’initiative Smart Parks porte sur des colliers GPS basés sur LoRaWAN, installés sur des lions et des guépards, également à Liwonde. L’utilisation de la connectivité LoRaWAN pour les colliers antiprédateurs permet un suivi GPS à haute fréquence, ainsi qu’une durée de vie de la batterie mesurée en années plutôt qu’en mois. Une longévité qui ravit le directeur du parc, Craig Reid, pour qui ces nouveaux colliers émetteurs GPS LoRa « présentent de nombreux avantages : non seulement nous nous rapprochons de la localisation en temps réel, mais le coût est bien inférieur à celui des colliers GPS traditionnels ».

Et d’envisager « un avenir où nous aurons achevé la transition vers cette nouvelle technologie et où nous pourrons surveiller nos espèces prioritaires de manière précise, fiable et sur une longue période, afin d’informer nos stratégies de gestion et d’application de la loi ».

Les traqueurs avant les implants ?

Outre leur longévité, ces traqueurs supportent des conditions climatiques drastiques et peuvent être installés sur les colliers existants ou être équipés de ceintures et de contrepoids. De quoi permettre d’excellentes mises à jour détaillées sur la température, l’utilisation de la batterie et les mouvements (via un accéléromètre) de leurs hôtes. Le “cerveau” de ces trackers de nouvelle génération est l’émetteur-récepteur LR1110 LoRaWAN avec GNSS et Wi-Fi de Semtech. Grâce à son faible temps moyen de positionnement (4,5 s) et à sa faible consommation d’énergie moyenne (27 μWh), ce type de traqueur offre une plus grande flexibilité de configuration ainsi qu’une plus grande autonomie de la batterie.

A titre d’exemple, un module pour grands mammifères pourrait fonctionner pendant 100 mois en prenant une position toutes les quatre heures, ou pendant 24 mois avec un intervalle de 10 minutes. En comparaison, les appareils de la génération précédente basés sur le module U-Blox ZOE M8G fournissent généralement des positions toutes les quatre heures avec une autonomie de 12 mois seulement.

Les modules de suivi LR1110 peuvent être suffisamment compacts et légers pour s’adapter aux petits mammifères et aux oiseaux, tandis que leur temps de localisation rapide leur permet de faire face à des comportements qui donnent un accès intermittent aux signaux GPS du fait de leur mode de vie ou de déplacement. « Avec l’évolution rapide de l’industrie autour de l’internet des objets, nous sommes maintenant également en mesure de fournir aux parcs la capacité de détecter les coups de feu à l’aide de capteurs acoustiques et de reconnaître les intrus grâce à des caméras intelligentes qui fonctionnent avec l’apprentissage automatique. Ce n’est qu’une question de temps avant que nous puissions également mesurer à distance l’état de santé des animaux », prédit Laurens de Groot.

Si les traqueurs sont aujourd’hui sur le devant de la scène, ils pourraient bien être un jour supplantés par des implants de nouvelle génération. « Beaucoup de propriétaires de parcs animaliers aimeraient vraiment cela, car les colliers actuels ne sont pas très agréables à l’œil et peuvent être gênants pour les animaux. C’est notre mission de faire en sorte que cela se produise un jour, il y a encore des réserves pour le moment », a fait savoir le dirigeant de Smart Parks. Reste à voir quand cela se produira.

Source : ZDNet.com

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