Comment les Américains ont-ils remonté la trace d’Abou Bakr al-Baghdadi ? – Le Parisien

La piste ayant conduit les Américains à Abou Bakr al-Baghdadi se dévoile petit à petit. Pour retrouver le chef de Daech, l’acronyme arabe du groupe de l’Etat islamique, les Etats-Unis se sont en partie appuyés sur des renseignements fournis par les Kurdes.

Les Forces démocratiques syriennes (FDS), un des groupes opposés au pouvoir syrien et constitué pour partie de Kurdes de Syrie, sont parvenus à placer un espion dans l’entourage immédiat du chef djihadiste. D’après le journal britannique The Guardian, qui cite un responsable des FDS, les Kurdes l’ont suivi à la trace depuis mi-mai.

Leur espion serait par ailleurs parvenu à dérober un sous-vêtement d’Al-Baghdadi. D’apparence anodine, cette prise aurait permis de récolter de l’ADN et de faciliter l’identification de l’organisateur des attentats de novembre 2015 à Paris et Saint-Denis (Seine-Saint-Denis).

Trump minimise le rôle des Kurdes

Un autre élément a été déterminant dans la traque d’Abou Bakr Al-Baghdadi. Les services irakiens ont mis la main sur le passeur de plusieurs proches de Baghdadi dont une de ses femmes et un neveu. Cette prise leur a permis de localiser une première fois feu le chef de Daech.

Si le président américain, Donald Trump, a certes mentionné le rôle des Kurdes dans l’élimination du leader terroriste, il a aussi tenté de minimiser leur implication. Les Etats-Unis sont accusés d’avoir abandonné leurs alliés Kurdes de Syrie en retirant leurs soldats du Nord du pays début octobre, ouvrant la voie à une offensive turque dans la région. La concomitance du retrait américain et de l’aide kurde dans l’offensive contre Al-Bagdhadi est délicate à défendre publiquement.

Les journaux américains The Washington Post et The New York Times confirment en tout cas que les Kurdes ont joué un rôle décisif dans l’opération. Le premier évoque « un renseignement déterminant ». Le second précise, cinglant, que le brusque retrait américain du Nord de la Syrie a compliqué la tâche de l’armée américaine pour mener à bien l’opération : « La mort d’Al-Bagdhadi s’est produite malgré Trump et non grâce à lui ».

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