Comment la SNCF et la RATP gèrent les cohues de la grève – Le Monde

Des passagers du RER B, gare du Nord à Paris, le 10 décembre.

C’est ce que l’on appelle de l’apprentissage sur le tas. Alain Krakovitch directeur du Transilien, l’entité SNCF qui gère les trains de banlieue et les RER en Ile-de-France, retweetait vendredi 6 décembre dans la soirée un message alarmiste de la SNCF sur l’affluence « très dangereuse » dans les gares RER accompagné d’une vidéo montrant une foule pressée sur le quai du RER B avec cris et bousculades. Le « post » était accompagné de ce commentaire : « Ce soir, gare du Nord. Lundi ce sera pire. »

Trois jours après, nouveau tweet de M. Krakovitch : « Pour éviter les scènes de cohue (…), nous avons mis en place ce système de gestion de flux très efficace. Ici à Paris-Saint-Lazare. » La vidéo illustrative montre un ballet bien réglé d’agents SNCF canalisant une foule géante entrant et sortant d’un quai.

La grève contre la réforme des retraites, très suivie à la SNCF et à la RATP depuis le 5 décembre, a créé une situation hypertendue, au bord de l’embolie, dans certaines zones clés des transports de la région parisienne : grandes gares ou stations majeures, avec de nombreuses correspondances. Les affluences ont donné lieu à des scènes épiques (énervement, hurlements, évanouissements), qui ont inquiété certains usagers.

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« Fluidifier la descente des trains »

« Nous transportons 3,5 millions de passagers chaque jour sur nos lignes, explique une porte-parole de Transilien. Or, en ce moment, seulement 20 % des trains circulent. » Conséquence : un problème de tuyauterie assez basique entraînant fatalement le débordement.

Pour faire face au chaos qui commençait à s’installer, Transilien a vite réagi mettant des moyens humains dans les gares franciliennes (500 volontaires de l’information de la SNCF, appelés aussi gilets rouges, et 250 salariés d’entreprises privées spécialisées dans la gestion de flux). La SNCF a en parallèle mis en place, en lien avec la protection civile, une organisation qu’elle rode déjà lors des événements du genre matches de foot ou grands concerts.

« L’idée est de fluidifier la descente des trains, détaille-t-on chez Transilien. C’est là que réside le problème : les gens se ruent sur les rames dès qu’elles arrivent et bloquent la descente. Désormais, on ferme l’accès du quai aux entrants tant que tous les sortants n’ont pas évacué, puis on leur ouvre le passage. »

A la RATP, une tactique ressemblante, appelée « stop and go », est mise en place. « On ne laisse entrer sur le quai que la quantité d’usagers qu’il peut contenir, explique Rozenne Boëdec, responsable du service aux clients dans les stations de métro et de RER. Des agents disposés à deux ou trois endroits prévus à l’avance dans le plan de gestion des flux de la station arrêtent les clients en cas d’affluence. Lorsqu’une zone est libérée, on les laisse avancer. Les agents communiquent entre eux par talkies-walkies. »

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