Collaboratif à la française : et si c’était enfin la bonne ?

Collaboratif à la française : et si c’était enfin la bonne ?

Dans le domaine des suites collaboratives, Microsoft et Google écrasent la concurrence. Cette hégémonie est préjudiciable au développement d’offres concurrentes, notamment françaises. Mais elle expose aussi les entreprises utilisatrices à une dépendance technologique, ce dont se désolait récemment le Cigref.

Au sein de la fonction publique, la DiNum fait elle aussi ce constat. Dans sa nouvelle feuille de route, elle s’engage à apporter aux administrations une « alternative concurrentielle, évolutive et ergonomique pour les outils de bureautique ».

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18 Français alliés face à Microsoft et Google

« C’est un axe essentiel de souveraineté numérique de l’Etat », justifie la DSI. C’est également l’analyse faite par les dirigeants politiques qui mobilisent le plan de relance France 2030 en faveur d’un « renforcement de l’offre cloud de confiance ».

Dans le cadre de sa stratégie cloud, le gouvernement annonce ainsi une enveloppe de 23 millions d’euros d’aides au profit de trois projets de l’appel “Suites bureautiques collaboratives cloud”. Ce financement vise à accompagner le renforcement des offres existantes.

Objectif annoncé : « proposer des fonctionnalités innovantes dans les suites bureautiques collaboratives complètes, intégrées, de qualité et qualifiées SecNumCloud ». A cette fin, les projets de Wimi, Jamespot et Interstis ont été sélectionnés.

Ils associent au sein de consortiums de nombreux autres acteurs, soit 18 partenaires au total. Parmi ceux-ci, XWiki, BlueMind ou Outscale, fournisseur IaaS français disposant de la qualification SecNumCloud délivrée par l’Anssi.

Le dossier CollabNext de Jamespot associe ainsi de multiples partenaires que sont Outscale, Alinto International, Clever Cloud, Datakeen, Glowbl, WALLIX Group, XWiki et l’École normale supérieure Paris-Saclay.

« CollabNext a pour objet de construire une plateforme collaborative complète, souveraine, innovante, sécurisée et interopérable. Il s’inscrit dans une démarche souveraine, de confiance et de sécurité, avec un déploiement sur une infrastructure hébergée en France », détaille le CEO de Jamespot, Alain Garnier.

Un échec prévisible pour Louis Naugès

Autre lauréat, Wimi se réjouit lui aussi de ce choix politique en faveur des fournisseurs français. « Cette décision récompense d’une part le travail considérable accompli par nos équipes et d’autre part, renforce notre détermination à faire de Wimi la suite collaborative sécurisée européenne de référence », réagit son PDG, Lionel Roux.

Mais ces initiatives cloud de la France ne sont pas saluées unanimement. Louis Naugès, acteur du lancement de Google en France dans la bureautique, annonce d’ores et déjà l’échec de cette bureautique française.

« La France et l’Europe n’ont hélas pas encore compris qu’investir dans des combats numériques d’arrière garde, c’est condamner l’avenir du numérique européen. C’est dramatique », se désole le dirigeant.

« Qui peut croire une seconde qu’une entreprise ou un dirigeant, quand ils sont libres de leurs décisions, vont abandonner Google Workspace ou Microsoft 365, ces outils qui seront devenus encore plus puissants [grâce à l’intégration de l’IA générative, NDLR], plus efficaces en 2024 », fustige Louis Naugès.

Ce dernier exhorte l’Europe à développer une autre stratégie tournée vers « un numérique de conquête, dans des domaines où l’on peut encore réussir, et il y en a beaucoup ».

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