Cocaïne échouée sur la côte Atlantique : « On n’a rien trouvé, et on n’a rien caché dans les poussettes » – 20 Minutes
- De la cocaïne pure à 83 % s’échoue depuis plusieurs jours sur le littoral Atlantique, certainement suite à un délestage en mer.
- La ville de Lacanau en Gironde a dû prendre un arrêté interdisant l’accès à la plage.
- La plupart des promeneurs n’était pas au courant ce lundi de cette mesure.
En Gironde, cinq communes ont pris des arrêtés interdisant l’accès à la plage, valables au moins jusqu’à mardi. D’autres pourraient suivre. La raison ? L’échouage, depuis le 4 novembre, de ballots contenant de la drogue, et notamment de la cocaïne pure à 83 %. Un phénomène qui fait certainement suite à un délestage en pleine mer, en raison d’une avarie ou d’une tempête, indique le parquet de Rennes en charge de l’enquête.
Les élus des villes côtières de Lège-Cap Ferret, Naujac, Lacanau, Le Porge et Hourtin ont ainsi décidé depuis dimanche de fermer l’accès à leurs plages. D’une part parce que des promeneurs ont trouvé certains de ces ballots, jeudi dernier, et surtout pour permettre aux gendarmes et policiers municipaux de continuer sereinement leur recherches pour retrouver éventuellement d’autres paquets.
L’arrêté stipule précisément que « l’échouage sur la plage océane de paquets contient des matières susceptibles de présenter un danger pour la sécurité, la salubrité et la santé publiques. » A ce jour, 763 kg de cocaïne se sont déversés au gré des marées sur la côte Atlantique, entre la Loire-Atlantique et Anglet au Pays Basque.
« Je comprends cette décision de fermer l’accès aux plages »
La Gironde est particulièrement concernée : plus de 70 kg ont déjà été trouvés entre Biscarrosse, dans le nord des Landes, et Lacanau, dont 15 kg sur le secteur d’Arcachon.
La plage de #Lacanau quasiment déserte, et interdite d’accès ce lundi. Un véhicule de gendarmerie continue d’inspecter le secteur à la recherche d’éventuels paquets de #cocaïne, de la #drogue s’échouant sur la côte depuis plusieurs jours… pic.twitter.com/rqUC5g25Az
— mibosredon (@mibosredon) November 11, 2019
Ce lundi, les patrouilles de gendarmerie se poursuivent sur la plage de Lacanau. A la grande surprise des promeneurs, qui n’en croient pas leurs yeux quand ils apprennent l’interdiction en vigueur. « Je suis arrivée dimanche à Lacanau, en camping-car avec mon ami, nous raconte Dominique Baron de Périgueux (Dordogne). On a complètement décroché des infos depuis plusieurs jours, et je ne savais pas du tout qu’il y avait cette interdiction d’accès aux plages en raison de la présence de cocaïne ! J’imagine que cet arrêté a été pris au cas où. Et puis, il faut bien récupérer cette drogue, ce n’est pas très sain de laisser cela dans la mer, donc je comprends cette décision de fermer l’accès aux plages. Personnellement, si j’en trouvais je la ramènerais à la gendarmerie. Qu’est-ce que vous voulez que j’en fasse ? Je n’en consomme pas, et je n’ai pas de réseau… Plus sérieusement, c’est un produit qui fait du mal aux gens. »
Interdiction de formelle de ramasser les ballots
Leslie, d’Arès, dit « avoir entendu parler de ce phénomène de ballots de cocaïne par les infos » mais elle n’était « absolument pas au courant d’une interdiction d’accéder à la plage. » En revanche, « on voit effectivement beaucoup la gendarmerie depuis hier qui surveille les plages. Personnellement, je trouve que ça va trop loin d’en interdire l’accès. Moi, si j’en trouvais je le mettrai à la poubelle. »
En réalité, il est absolument proscrit de toucher à ces paquets si l’on en trouve. D’une part parce que « le contenu et le contenant peuvent s’avérer dangereux pour la santé », indique la gendarmerie. Ces ballots peuvent présenter un risque « au toucher » ou provoquer des « émanations ». D’autre part, transporter ce type de produit est un délit passible de dix années d’emprisonnement. Le bon réflexe à avoir, est de composer tout simplement le 17 en cas de découverte fortuite.
« Et si cette drogue était remontée en plein mois d’août ? »
Malika, de Carcans, pense aussi que « cela va trop loin d’interdire l’accès aux plages, il y a des choses que l’on devrait davantage surveiller. » « C’est à chacun de se responsabiliser s’il trouve quelque chose, estime-t-elle, et puis, franchement, devant la plage centrale c’est interdit, mais vous pouvez accéder en allant un peu plus loin… »
Ce couple venu d’Anglet (Pyrénées-Atlantiques), a lui décidé de braver l’interdit, et est allé promener ses deux enfants sur la plage. « Non, non, ne vous inquiétez, on n’a rien trouvé, et on n’a rien caché dans les poussettes » rigolent-ils en remontant de leur balade. En fait, s’ils avaient bien vu qu’il y avait une interdiction en cours, ils pensaient que c’était à cause des intempéries, et non de la présence de drogue.
Le temps exécrable depuis plusieurs jours, rend ces interdictions d’accéder aux plages somme toute assez faciles à gérer. « Que se serait-il passé si cette drogue était remontée en plein mois d’août ? » interroge un passant.