Cloud : Comment Betclic prépare PSG – Real Madrid

Cloud : Comment Betclic prépare PSG - Real Madrid

C’est une journée noire chez Betclic. A la DSI de la plateforme en ligne de paris (300 personnes), jours et semaines ont des couleurs – verte, orange et noire – en fonction des matchs. Plus les matchs sont nombreux et importants, plus la semaine est foncée, et plus il faut rajouter des ressources informatiques pour permettre aux millions de connexions simultanées de fonctionner.

Ce soir, Betclic va surtout pratiquer le scale up, comprenez la capacité à empiler les ressources informatiques dans le cloud, côté AWS, pour répondre à la très forte demande des joueurs. “C’est une grosse problématique parce que l’on a peu de trafic la journée” détaille Yoann Cosniam. “Clairement le trafic est lié au match. Quand on a un match du PSG, le gros du trafic a lieu pendant l’avant match”.

C’est là que les parieurs se bousculent au portillon pour placer des paris sur leurs équipes favorites, ou tenter de deviner le nombre de buts qui vont être inscrits. La loi précise que 7 secondes doivent être passées entre le moment où le joueur place son paris depuis son smartphone, et le moment où le paris est enregistré.

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“Dès qu’il y a un but, il y a un pic de charge énorme sur la plateforme”

“Au coup de sifflet de début de match, il ne se passe plus rien sur la plateforme, tout le monde regarde le match” raconte Yoann Cosniam. “Mais dès qu’il y a un but, il y a un pic de charge énorme sur la plateforme”. Une volatilité qui est très complexe à gérer en termes de ressources informatiques.

“A la mi-temps, il y a un pic de charge, les gens vérifient leur paris. Et à la fin du match, tous les utilisateurs qui sont venus sur la plateforme pour passer un pari viennent voir s’ils ont gagné. Donc là aussi on a des pics de charge énorme”.

D’où le besoin pour Betclic de placer des ressources de puissance de calcul et de stockage au bon moment pour soutenir la plateforme pendant ces temps fort. Mais cela ne peut pas se configurer finement à chaque fois, en fonction des matchs. “Un samedi, on peut avoir 300 matches en live, donc ça peut être trop compliqué de faire du scalling” indique Yoann Cosniam.

Schéma d’architecture de l’infrastructure de cloud hybride de Betclic.

Reste que pour un PSG – Real Madrid un mardi soir, la configuration up scale / down scale dans le cloud peut avoir du sens, à condition de bien planifier en amont. “Nous travaillons sur des pattern. On sait qu’avant le match on va faire du de l’up scale, on sait que pendant le match on va faire du down scale. Bien évidemment ce que l’on ne sait pas prédire ce sont les pics de charge suite aux buts” indique l’architecte.

Pour ce faire, les ingénieurs cloud paramètrent des paliers et des sondes qui permettent de configurer le scale up et le scale down. Et la configuration proprement dite est réalisée en serverless. “Quand je suis arrivé il y a 4 ans, nous avons décidé que on ne voulait pas gérer de serveur sur AWS, pour s’affranchir de la maintenance et de la gestion de patch. Mais on continue de faire du container en onpremise” dit Yoann Cosniam.  “Tout ce qui est sur AWS est automatisé. On définit des plages horaires sur lesquelles on fait du scaling, avec la possibilité de passer de 30 à 90 containers, et si avec 90 on a pas assez, on laisse AWS gérer. et des fois ça monte jusqu’à 110 ou 120”.

Reste que pour l’heure tout le trafic réseau passe encore par les datacenters de Betclic. “Ca permet de gérer le peering réseau , c’est un choix d’entreprise” indique l’architecte. “La maîtrise du réseau nous permet de garder le contrôle sur la sécurité. De ce fait, on ne gère la cybersécurité que du côté datacenter, c’est plus simple pour nous”.

Automatiser le provisionnement

A termes, la DSI de Betclic souhaite utiliser les métriques de trafic pour automatiser le provisionnement. De quoi aller plus loin que la planification. “On reçoit les informations quelques secondes avant l’audience et donc on aimerait l’utiliser pour prévoir le scalling” indique Yoann Cosniam.

Betclic est un revenant dans le monde des paris en ligne. L’entreprise a plus de 15 ans, mais a complètement raté le virage du mobile, avant de se ressaisir quand son fondateur est revenu aux manettes. C’est peut être la raison pour laquelle le virage vers le cloud est tellement observé par l’entreprise. Pas question cette fois de se laisser dépasser par une nouvelle révolution technique.

La flexibilité proposée par le cloud doit permettre de déconstruire tout le système d’information actuel pour le faire basculer dans le cloud de manière très importante. “Pour l’instant nous sommes sur de l’hyperconvergé Nutanix sur nos datacenter, avec des liens direct connect redondés vers AWS” indique l’architecte. “Ca va prendre plusieurs années pour migrer vers le cloud, et je ne pense pas que notre intérêt soit de tout migrer. Mais dès cette année nous allons mettre en production une nouvelle plateforme de prise de paris cloud native. Tous les paris seront pris sur le cloud”.

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