Climat : le GIEC prévient des conséquences vertigineuses d’un monde toujours plus chaud – Le Monde

L’île de Felidhoo, aux Maldives, prise par les eaux, le 8 février 2022.

L’humanité et la nature sont en péril. Chaque jour davantage, elles sont poussées jusqu’à leurs limites, voire au-delà, par les impacts toujours plus ravageurs, généralisés et désormais souvent irréversibles du changement climatique d’origine humaine. Ces effets, qui affectent déjà les vies de milliards d’humains, vont s’accélérer quel que soit le rythme de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Ils frapperont les sociétés de manière intolérable, multipliant les menaces sur la production alimentaire, l’approvisionnement en eau, la santé humaine, les infrastructures côtières, les économies nationales et la survie d’une grande partie du monde naturel.

Avec, à la clé, encore davantage de pénuries, de pauvreté, de famines ou de conflits. Sans mesures urgentes pour limiter la hausse du thermomètre à 1,5 °C par rapport à l’ère préindustrielle, l’adaptation au dérèglement climatique deviendra plus coûteuse, limitée et, dans certains cas, tout simplement impossible.

Ce sombre bilan est dressé par le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), lundi 28 février, dans le 2volet de son sixième rapport d’évaluation. Après un premier volet publié en août 2021 sur les bases physiques du changement climatique, l’instance onusienne s’est, cette fois, penchée sur les impacts, les vulnérabilités et l’adaptation à la crise climatique. Elle publiera ensuite un 3volet en avril, consacré aux solutions pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, avant une synthèse prévue pour septembre.

Le nouveau rapport, rédigé par 270 scientifiques du monde entier à partir de l’analyse de 34 000 études, est bien plus alarmant que le précédent qui datait de 2014. S’il se montre une alerte majeure pour les gouvernements, il risque toutefois de voir sa portée limitée, alors que les yeux sont rivés sur la guerre qui fait rage en Ukraine. « Les chercheurs ukrainiens sont restés impliqués tout au long des travaux et nous ont dit que le mieux que le GIEC pouvait faire, c’est de poursuivre son travail », relate Wolfgang Cramer, directeur de recherches (CNRS) à l’Institut méditerranéen de biodiversité et d’écologie marine et continentale (IMBE), et l’un des auteurs du rapport.

Le résumé à l’intention des décideurs, négocié durant deux semaines par les représentants des 195 pays membres du GIEC, en collaboration avec les auteurs qui gardent le dernier mot, a été achevé avec du retard notamment parce que « certains pays souhaitaient que le message soit amoindri », indique M. Cramer. Les scientifiques ont toutefois tenu bon.

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