Climat : la reconstitution de la couche d’ozone est en bonne voie – Le Monde

Nuages stratosphériques polaires de type I et II, vus à une altitude de 15 300 m depuis un avion de recherche DC-8 de la NASA.

Les bonnes nouvelles sur le front de l’environnement sont suffisamment rares pour être soulignées. La couche d’ozone devrait entièrement se reconstituer dans les quatre décennies à venir, et l’élimination progressive des substances chimiques qui la détruisent contribue à limiter le dérèglement climatique. Même si des points de vigilance demeurent, c’est un succès majeur pour la communauté internationale. Voilà les conclusions d’un groupe d’experts parrainé par les Nations unies, présentées lundi 9 janvier.

Ce rapport d’évaluation constitue l’état le plus abouti des connaissances scientifiques sur l’ozone, à l’image des rapports du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC). Il est produit tous les quatre ans par le Groupe de l’évaluation scientifique du protocole de Montréal, sous l’égide de l’Organisation météorologique mondiale et du Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE). Cette édition 2022 a été rédigée et revue par 230 chercheurs de 30 pays. « Au cours des trente-cinq dernières années, le protocole est devenu un véritable fer de lance de la défense de l’environnement », s’est réjouie Meg Seki, la secrétaire exécutive du secrétariat de l’ozone du PNUE.

Tout commence dans les années 1970, quand les scientifiques alertent sur la dégradation de la couche d’ozone, cette barrière protectrice qui filtre les UV provenant du soleil. Au début des années 1980, ils découvrent un « trou » au-dessus de l’Antarctique, aussi grand que le continent polaire, qui se forme chaque année entre juillet et septembre et se referme en novembre. Ce phénomène est provoqué par des gaz, comme les chlorofluorocarbures (CFC) et les halons, qui contiennent du chlore et du brome, capables de détruire l’ozone. Ils étaient à cette époque massivement utilisés dans la fabrication de produits du quotidien, comme les réfrigérateurs, climatiseurs, aérosols ou mousses d’isolation.

Le trou est apparu au-dessus de l’Antarctique car les températures extrêmement basses de cette région en hiver permettent la formation de nuages stratosphériques polaires, à la surface desquels certaines réactions favorisent ensuite la destruction de l’ozone au printemps polaire.

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Le protocole de Montréal, signé en 1987 et maintenant ratifié par 198 pays, a interdit les substances appauvrissant la couche d’ozone (SAO) – depuis 1996 pour les pays développés et depuis 2010 pour ceux en développement. En raison de leur longue durée de vie (entre cinquante et cent ans), elles n’ont toutefois pas disparu de la stratosphère, la région de l’atmosphère s’étendant de 15 km à 50 km d’altitude, qui contient la couche d’ozone. Le rapport confirme que les concentrations de chlore et de brome poursuivent leur – lente – baisse.

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