Circulation virale, hospitalisations: quelle est la situation en Corse, où le plan blanc a été activé? – BFMTV

Le plan blanc a été déclenché sur l’île de Beauté “pour une durée minimale de quatre semaines” afin d’adapter les capacités hospitalières face à la quatrième vague de l’épidémie de Covid-19.

Mobilisation générale dans les hôpitaux corses. Les autorités ont annoncé mardi le déclenchement du plan blanc dans les établissements de santé de l’île de Beauté, décision prise alors que la pression hospitalière continue de s’accentuer et que le coronavirus, porté par le variant Delta, continue de se diffuser sur le territoire.

“Au vue de la dégradation de la situation et de l’intensification de l’impact hospitalier qui en découle, des mesures complémentaires à la mobilisation interne des établissements de santé sont mises en oeuvre avec l’activation du plan blanc régional”, indique dans un communiqué l’Agence régionale de Santé de Corse.

La région métropolitaine au taux d’incidence le plus élevé

La Corse est la région en métropole où la circulation virale est la plus importante. Santé Publique France rapporte dans ses dernières données que le taux d’incidence s’élevait à 654,5 cas pour 100.000 habitants entre le 25 et le 31 juillet dernier.

À titre de comparaison, celui-ci était de 570,9 en Provence-Alpes-Côte d’Azur et de 421,9 en Occitanie à cette même date. À l’échelle nationale, il était alors de 225 cas pour 100.000 habitants.

Une accélération de l’épidémie “d’autant plus marquée en Haute-Corse (830/100.000 habitants) et dans certains territoires de Corse du sud pour lesquels les taux d’incidence dépassent les 450/100.000 habitants”, détaille l’ARS.

Le taux d’incidence est ici aussi très élevé chez les jeunes avec 2011 cas pour 100.000 habitants entre le 25 et 31 juillet chez les 20-29 ans. Une importante diffusion du virus qui a commencé par la Haute-Corse au début du mois de juillet selon Jean Canarelli, président de l’Ordre des médecins de Corse-du-Sud: “C’est par un territoire de Haute-Corse (en Balagne, NDLR) où les premiers cas ont été recensés, il y a malheureusement des soirées festives qui se sont produites à ce moment-là”.

77,8% des lits de réanimation occupés par des patients Covid

Le fort taux de reproduction du virus (1,9) a de facto un impact sur les hôpitaux de l’île: 65 personnes sont actuellement hospitalisées pour une infection à Covid-19 et 14 patients sont pris en charge en soins intensifs ou réanimation.

“Sur l’hôpital de Bastia nous avons constaté la semaine dernière une très large augmentation du nombre d’hospitalisations du nombre de patients Covid”, note sur BFMTV Jean-Mathieu Defour, directeur général du centre hospitalier de Bastia, “nos services Covid ont été pratiquement saturés ce week-end.”

La part des patients Covid en réanimation dans la région s’élève désormais au 3 août à 77,8%. Il s’agit tout simplement du plus fort taux d’occupation pour une région de la métropole. Et la saison estivale n’arrange en rien les soignants. “On a à la fois un virus extrêmement contagieux et un brassage de la population du fait des vacances”, constate Jean Canarelli.

“Nos services de soins critiques sont fortement impactés par cette activité saisonnière”, explique pour BFMTV Bernard Lecomte. Le chef du service d’anesthésie-réanimation au centre hospitalier général d’Ajaccio évoque une autre “difficulté” que celle de la crise sanitaire liée au Covid: celle d’un important afflux touristique “et donc avec son cortège d’accident de circulation et d’accident de loisirs.”

Une couverture vaccinale moindre que le reste de la métropole

Le plan blanc s’imposait donc comme une évidence. Enclenché pour une durée d’au moins quatre semaines, il permet le rappel du personnel soignant et administratif, l’ouverture de lits supplémentaires dans les hôpitaux ou encore la déprogrammation des opérations chirurgicales non urgentes.

Un tel dispositif pouvait-il toutefois être évité grâce à la vaccination? 61,2% de la population de l’île avait reçu au moins une dose au 2 août dernier. Un taux non négligeable mais qui reste le plus faible pour une région de la métropole et alors que 63,9% de la population à l’échelle nationale était primo-vaccinée à cette même date. En outre, moins d’un habitant sur deux (49,8%) de la Corse présentait au 2 août un schéma vaccinal complet.

“Dans le service hospitalisation nous avons 21 patients sur 28 lits, et sur ces 21 aucun n’est vacciné”, affirme sur notre antenne Jean-Mathieu Defour dont le plus jeune patient a 25 ans.

“On est tout à fait dans la ligne nationale”, abonde Jean Canarelli qui confirme “un rajeunissement de la population de ces patients, essentiellement non vaccinés ou imparfaitement vaccinés qui arrivent dans les hôpitaux.”

Hugues Garnier Journaliste BFMTV

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