Cinq questions pour comprendre la grève historique des médecins généralistes – Ouest-France
La grève chez les professionnels libéraux, et encore plus chez les médecins généralistes, n’est pas vraiment dans les mœurs. Pour certains, c’est presque tabou. Pourtant, la majorité des cabinets resteront fermés pendant deux jours, en ville comme à la campagne. Ce qui n’était pas arrivé « depuis 20 ans », selon la docteure Isabelle Nouet-Martinot, vice-présidente du syndicat Les généralistes CSMF, interrogé par actu.fr .
Un mouvement inédit qui en dit long sur le ras-le-bol ressenti par la profession.
1/ Quels seront les professionnels libéraux en grève ?
Les médecins généralistes libéraux d’abord, qui se sont mobilisés spontanément à partir du collectif Médecins pour demain créé fin août, issu lui-même du groupe Facebook « Le divan des médecins ». Fait rare, tous les syndicats se sont ralliés au mouvement.
Les biologistes libéraux, et donc les laboratoires de biologie médicale, seront également en grève.
2/ Seront-ils nombreux à faire grève ?
Oui. Si tous les cabinets ne seront vraisemblablement pas fermés, la docteure Isabelle Nouet-Martinot, vice-présidente du syndicat Les généralistes CSMF, a assuré auprès d’actu.fr que « les trois quarts des cabinets, au moins, garderont leurs portes fermées. »
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Concernant les biologistes libéraux, la grève devrait également être très suivie. Environ 95 % des 4 200 laboratoires de biologie médicale en France avaient fermé lors du précédent mouvement, qui avait duré trois jours, du 14 au 16 novembre 2022.
3/ Pour quelle durée ?
Les médecins généralistes seront en grève le jeudi 1er et vendredi 2 novembre. Le mouvement social n’est pas reconductible dans l’immédiat.
Syndicats et grands groupes d’analyses médicales appellent, eux, à la fermeture des laboratoires pendant trois jours, à partir de jeudi.
4/ Pourquoi sont-ils en grève ?
Il serait difficile de lister ici toutes les raisons qui poussent les médecins généralistes à faire grève. Le mouvement n’étant pas encadré par les syndicats, les revendications ne sont donc pas précisément définies. Mais le principal sujet de mécontentement reste le tarif des consultations. Ils réclament notamment la révision du tarif minimum à 30 €, contre 25 actuellement.
Les médecins souhaiteraient également que le prix des consultations complexes (patient diabétique, problèmes cardiaques…) soit rehaussé pour être fixé à 60 €.
Le manque de moyens humains autour d’eux dans les déserts médicaux, ou la très polémique quatrième année d’internat en médecine générale, font aussi partie des sujets de mécontentement.
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Pour les biologistes libéraux, la raison est plus simple. Pointé du doigt depuis deux mois pour ses profits records liés aux tests Covid, le secteur refuse mordicus la ponction de 250 millions d’euros par an sur les autres examens, inscrite dans le futur budget de la Sécu.
5/ D’autres mouvements sont-ils à prévoir ?
Côté généralistes, l’ampleur du mouvement augure d’un conflit prolongé.
Il faudra voir si le gouvernement accès aux revendications, tout du moins à une partie d’entre elles. Mais Médecins pour demain appelle d’ores et déjà à poursuivre le mouvement lors d’une « grève dure », du 26 décembre au 8 janvier.
En revanche, ce pourrait bien être le dernier mouvement social de l’année pour les laboratoires. Le vote définitif du budget de la Sécu, que contestent les syndicats en l’état, aura lieu dans les prochains jours. Cette grève devrait donc être la dernière chance pour les biologistes de faire reculer le gouvernement.
Mais l’exécutif ne semble pas prêt à accéder à leurs demandes. Au contraire, le ministre de la Santé François Braun a encore dénoncé la semaine dernière des actions « contraires à la déontologie ».
