Cinq prétendants de la droite pour 2022 se mettent d’accord pour envisager une « candidature unique » – Le Monde

Au siège du parti Les Républicains, le 6 juillet 2021, à Paris.

Cinq candidats potentiels de la droite à l’élection présidentielle sont convenus, lors d’une réunion mardi 20 juillet à Paris sous l’égide du parti Les Républicains (LR), d’une « candidature unique » en 2022, alors que le prétendant déjà déclaré ex-LR Xavier Bertrand, qui était absent, refuse à ce stade de participer à une primaire.

« Cette première réunion est une démonstration d’unité et de loyauté. Chacun de ses participants s’est engagé à respecter une règle commune dans une démarche collective qui permette le rassemblement autour d’un seul candidat », ont affirmé dans un communiqué les organisateurs de la rencontre, le président de LR, Christian Jacob, le président du Sénat, Gérard Larcher, et le maire d’Antibes, Jean Leonetti, chargé d’une mission sur le « processus de rassemblement » des candidats potentiels en 2022.

« La victoire est à portée de main et nos électeurs ne nous pardonneraient pas la division », a souligné devant la presse M. Jacob, qui rencontrera Xavier Bertrand mercredi matin au Sénat, avec MM. Larcher et Leonetti. « L’équipe de France, c’est nous qui l’avons. M. Macron en est réduit au débauchage parce qu’il est incapable de rassembler » et « Mme Le Pen parle de gouvernement d’union nationale parce qu’elle est incapable d’aligner trois personnes qui ressembleraient à des ministres », a-t-il fait valoir, en rappelant les victoires de son parti aux élections municipales et régionales.

Les candidats potentiels (Michel Barnier, Philippe Juvin, Valérie Pécresse, Bruno Retailleau, Laurent Wauquiez) se sont éclipsés à l’issue de la rencontre, qui a duré deux heures, dans un hôtel près de l’Opéra Garnier, après avoir posé pour une photo de groupe, loin des caméras. « Il y avait beaucoup plus d’amitié que de tensions ou d’amertume » à cette rencontre, s’est félicité M. Leonetti.

Le 25 septembre comme date butoir

Hormis le principe d’une candidature « unique », les responsables de la droite ont « posé quelques jalons » en vue d’une éventuelle primaire, selon M. Jacob, et ce malgré ses réticences sur ce processus, synonyme pour la direction de LR de « machine à perdre ».

Le parti a fixé le 25 septembre comme date butoir pour que les candidats putatifs s’entendent. Si cette hypothèse optimiste ne se réalise pas, un congrès décidera à l’automne d’un processus de départage, malgré les réticences de la direction sur la primaire.

Ce processus de sélection, proposé au vote des militants lors du congrès, sera « alors engagé et ouvert à l’ensemble des militants et sympathisants de la droite et du centre ». Il sera demandé à chaque candidat 250 parrainages – soit la moitié de ce qui est exigé pour un candidat à l’Elysée –, précise le communiqué.

Le maire de la Garenne-Colombes (Hauts-de-Seine), Philippe Juvin, a souhaité, à l’issue de la rencontre, que Xavier Bertrand, qui s’est déjà déclaré candidat à l’Elysée, « participe à la compétition ». « Malgré son talent et sa détermination, [Xavier Bertrand] ne pourra pas gagner seul non plus », a affirmé M. Leonetti.

« Il nous faut un candidat unique, pas un candidat solitaire », avait affirmé avant la réunion l’ancien négociateur du Brexit, Michel Barnier. Valérie Pécresse, pour qui une primaire « très largement ouverte » reste la « seule solution démocratique », a d’ores et déjà promis de faire « entendre [sa] voix » au cours de l’été. « L’heure des femmes est venue », a-t-elle affirmé dans La Provence début juillet.

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Cavalier seul

De son côté, Xavier Bertrand entend se poser en rassembleur de sa famille politique, au risque d’engager un bras de fer avec son ancien parti. « J’ai une responsabilité particulière, à moi de conduire ce rassemblement (…), en restant sur une ligne qui est la mienne », a-t-il récemment déclaré. Actuellement, il semble le mieux placé avec 18 % d’intentions de vote, selon un sondage publié le 4 juillet, contre 14 % à Valérie Pécresse et 13 % à Laurent Wauquiez. Il demeure derrière Emmanuel Macron (24 %) et Marine Le Pen (26 %).

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Mais ce cavalier seul fait grincer des dents à droite. « L’homme ou la femme providentielle que certains espéraient ne s’est pas imposée », ont affirmé Valérie Pécresse, Laurent Wauquiez et Bruno Retailleau, ainsi que Hervé Morin (Les Centristes), dans une tribune au Figaro parue le 5 juillet. Tous les quatre réclament l’organisation d’une primaire « dès que possible ».

« Aucun de ceux qui veulent le soutien de cette famille politique ne se remettrait de ne pas participer, d’être en dehors de ce jeu collectif », a prévenu sur le même ton M. Barnier lundi. Lui souhaite « trouver une méthode » parce que « les primaires ne sont pas la seule solution ». « J’espère qu’on pourra s’en passer grâce à un travail collectif entre nous. On peut trouver un chef d’équipe sans forcément aller vers une période de querelles, de divisions, de surenchère comme l’ont été les primaires dans le passé », fait valoir l’ancien ministre de Jacques Chirac.

La direction de LR est, elle, très réticente à organiser une primaire, synonyme selon elle de « machine à perdre », en relançant les écuries et les rancœurs. Pour l’ancien ministre Jean-François Copé, la primaire est « un piège » et « une idée dangereuse » qui « profiterait mécaniquement à Laurent Wauquiez », a-t-il dit au JDD du 11 juillet.

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Le Monde avec AFP

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