Chute du Mur : le président allemand demande du « respect » à Trump, Merkel exhorte à défendre la liberté et la démocratie – Le Monde

Le président français, Emmanuel Macron, a de son côté plaidé pour se porter « à la hauteur » des manifestants est-allemands de l’automne 1989 qui ont fait tomber le mur.

Le Monde avec AFP Publié aujourd’hui à 19h19, mis à jour à 20h46

Temps de Lecture 3 min.

Des supporteurs de football font tomber une imitation en carton du Mur de Berlin,  avant le début de la rencontre entre le Hertha Berlin et Leipzig, samedi 9 novembre.

La chancelière allemande Angela Merkel a exhorté, samedi 9 novembre, l’Europe à défendre « la liberté » et « la démocratie » de plus en plus contestées, à l’occasion des cérémonies du 30e anniversaire de la chute du Mur de Berlin, célébré par plusieurs chefs d’Etat.

« Les valeurs qui fondent l’Europe, la liberté, la démocratie, l’égalité, l’Etat de droit et la préservation des droits de l’Homme ne vont de soi » et « doivent toujours être défendues », a-t-elle assuré dans la chapelle de la Réconciliation, un des lieux de mémoire de la division de la ville du temps du Rideau de fer. Sous un ciel lugubre, la chancelière a ensuite déposé une rose dans les interstices d’un reste du Mur sur un lieu chargé d’histoire concernant la division de la ville, la Bernauerstrasse.

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« A l’avenir il convient de s’engager » pour défendre les valeurs de l’Europe, a ajouté la chancelière. « Le Mur de Berlin appartient à l’Histoire et nous enseigne qu’aucun mur qui exclut les gens et restreint la liberté n’est assez haut ou long qu’il ne puisse être franchi », a aussi souligné Angela Merkel, originaire elle-même de l’ancienne Allemagne de l’Est communiste, la RDA, et qui a entamé sa carrière politique dans le sillage de la chute du Mur de Berlin. « Cela vaut pour nous tous, à l’Est comme à l’Ouest », a-t-elle jugé.

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« Soyez à la hauteur de leur courage »

Le président français, Emmanuel Macron, qui se rendra dimanche soir à Berlin, a fait écho aux propos de la chancelière allemande en rendant hommage aux manifestants est-allemands de l’automne 1989 qui ont fait tomber le mur. « Soyons à la hauteur de leur courage et dignes de leur promesse », a-t-il plaidé dans un message en français et en allemand sur Twitter.

Aux côtés de Mme Merkel, le président de la République allemande Frank-Walter Steinmeier, a lui aussi insisté sur les menaces qui planent actuellement sur les démocraties. « La démocratie libérale est contestée et remise en question » trente ans après cet événement historique qui avait signé la fin de la Guerre froide, a-t-il déclaré.

Mme Merkel était également accompagnée des présidents de Hongrie, Pologne, République Tchèque et Slovaquie, des pays qui ont largement préparé le terrain à la chute du Mur le 9 novembre 1989 mais qui sont aujourd’hui aussi sous le feu de la critique, souvent accusés de ne pas pleinement respecter les règles de l’Etat de droit.

« Respect mutuel » contre « égoïsme national »

Lors d’un second discours en fin de journée à la Porte de Brandebourg, symbole de la division de la capitale allemande durant la Guerre froide, le président Steinmeier a appelé les Etats-Unis de Donald Trump au « respect mutuel » avec ses alliés, au détriment de « l’égoïsme national ».

« Nous, les Allemands, nous devons beaucoup à cette Amérique. A cette Amérique en tant que partenaire dans le respect mutuel, en tant que partenaire pour la démocratie et la liberté, contre l’égoïsme national. C’est ce que je souhaite aussi à l’avenir », a lancé Porte de Brandebourg M. Steinmeier, en présence de plusieurs dirigeants d’Europe de l’Est.

Berlin, 1989 : Le maestro et le Mur

Les relations entre Washington et Berlin se sont refroidies depuis l’arrivée à la Maison Blanche de Donald Trump. Le milliardaire républicain critique régulièrement la chancelière allemande Angela Merkel, notamment sa politique d’accueil des migrants. Il accuse également l’Allemagne, membre de l’Otan, d’être un partenaire « défaillant » et mauvais payeur.

Le président américain a de son côté rendu hommage à l’Allemagne, l’un des « plus précieux alliés » des Etats-Unis. « La Guerre froide est terminée depuis longtemps, mais les régimes tyranniques dans le monde continuent à utiliser les tactiques d’oppression du totalitarisme de type soviétique qui ont jeté une ombre durable sur l’Histoire », a écrit la Maison Blanche, samedi. « Nous continuerons à travailler avec l’Allemagne, l’un de nos plus précieux alliés, pour s’assurer que le feu de la liberté brûle telle une lueur d’espoir et d’opportunité pour le monde entier », ajoute-t-elle.

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