Christiane Taubira devrait mettre fin au suspense samedi sur sa candidature à l’élection présidentielle – Le Monde

L’ancienne ministre de la justice Christiane Taubira, à Rennes, le 11 janvier 2022.

Christiane Taubira devrait mettre fin samedi 15 janvier au faux suspense qui entoure sa candidature à l’élection présidentielle lors d’un déplacement à Lyon, au risque d’ajouter encore de la confusion à une gauche déjà largement fragmentée, mais qu’elle espère toujours rassembler.

L’ancienne ministre de la justice doit s’exprimer samedi à 11 heures lors d’un rassemblement militant pour l’union de la gauche, dans le quartier de la Croix-Rousse. Un choix symbolique de Christiane Taubira, en clin d’œil aux Canuts, ancien nom des ouvriers de ce quartier de la soie. Elle est « attachée à ce que la voix de ceux qui peinent, des oubliés, soit reconnue », explique le président du Parti radical de gauche, Guillaume Lacroix, un proche.

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Dans sa déclaration, « elle va parler de fond, de sa vision de la France, de ce que la gauche peut apporter à la France, et de ce qu’elle peut apporter », explique-t-il. « Christiane Taubira veut être l’antidote à la lassitude de l’électorat de gauche, qui n’en peut plus de la dispersion », ajoute l’ancien député socialiste Christian Paul, maire de Lormes (Nièvre), qui fait campagne à ses côtés.

A moins de trois mois du premier tour, la gauche comptera, avec elle, six principaux candidats, dont aucun pour l’instant ne dépasse 10 % dans les sondages, que ce soit l’« insoumis » Jean-Luc Mélenchon, l’écologiste Yannick Jadot, la socialiste Anne Hidalgo, le communiste Fabien Roussel, ou le chantre de « la remontada », Arnaud Montebourg.

Dernière à entrer dans l’arène, Christiane Taubira avait annoncé à la fin de décembre qu’elle envisageait d’être candidate « face à l’impasse » d’une gauche plus que jamais divisée, et avait donné rendez-vous au 15 janvier pour clarifier son choix. L’ex-ministre de la justice de François Hollande avait assuré qu’elle ne serait « pas une candidate de plus » et mettrait « toutes ses forces dans les dernières chances de l’union ».

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« Pas de duel »

Même si elle n’a pas enregistré pour l’instant de percée dans les sondages, la Guyanaise a déjà fait un pas vers la présidentielle dimanche, en promettant de se soumettre au résultat de la Primaire populaire. Celle-ci prévoit une « investiture » citoyenne du 27 au 30 janvier à laquelle les autres candidats de gauche ont refusé de participer.

Anne Hidalgo avait pourtant milité pour une primaire de la gauche. Mais, face au refus des autres, elle affirme désormais qu’elle ira « jusqu’au bout », et ce même si Christiane Taubira arrivait en tête de la Primaire populaire. Christian Paul fait, lui, « le pari qu’au mois de février il y aura moins de candidats » et que « plusieurs tireront les conséquences du résultat de la primaire », qui comptabilise pour l’instant 120 00 inscrits pour voter.

De son côté, le maire socialiste de Marseille, Benoît Payan, a annoncé jeudi soir dans un entretien au journal Libération, qu’il soutiendrait le vainqueur de la Primaire populaire, quel qu’il soit, tout en appelant la gauche à s’unir. « Quand on est face à la falaise, on saute, ou bien on s’arrête. Et là, il vaut mieux s’arrêter », dit aussi Benoît Payan estimant que la gauche, « dans ces conditions [d’une multitude de candidatures], elle ne gagnera pas ».

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Pierre Larrouturou et onze militants de gauche arrêtent leur grève de la faim

Pierre Larrouturou et onze militants plaidant pour l’union de la gauche à travers la Primaire populaire ont mis fin vendredi 14 janvier, après huit jours, à leur grève de la faim pour « raisons médicales », a déclaré l’eurodéputé dans un communiqué. « Grâce à cette grève, des millions de nos concitoyens ont entendu notre cri d’alarme sur l’urgence climatique et sur l’enjeu crucial du rassemblement des gauches et des écologistes », se félicite le collectif.

Le mouvement de grève avait été lancé jeudi 6 janvier par le représentant de Nouvelle Donne pour exhorter les candidats de gauche à l’union à travers la Primaire populaire. Mais l’« insoumis » Jean-Luc Mélenchon, l’écologiste Yannick Jadot et, finalement aussi, la socialiste Anne Hidalgo ont tour à tour refusé de participer à cette initiative citoyenne qui doit désigner un candidat du 27 au 30 janvier. Seule Christiane Taubira dit accepter de jouer le jeu de la Primaire populaire.

L’initiative citoyenne désignera son champion à travers un vote au jugement majoritaire – l’électeur est appelé à donner des mentions, de « rejeté » à « très bien », la personne qui l’emporte étant celle ayant la meilleure médiane –, même contre le gré du gagnant.

Parmi les grévistes de la faim figuraient, outre Pierre Larrouturou, Anne Hessel – la fille de Stéphane Hessel –, l’écologiste Pierre Monnier et sept militants se présentant comme « jeunes de la génération climat ». Malgré l’arrêt de leur grève, ils continuent à soutenir que la gauche « peut encore gagner en 2022 » et que « le rassemblement sera toujours possible en février, après le vote du 30 janvier » de la Primaire populaire.

Le Monde avec AFP

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