Chez Les Républicains, les chantiers « herculéens » du nouveau président Eric Ciotti – Le Monde

Le nouveau président du parti Les Républicains, Eric Ciotti , sur le plateau de TF1, à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine), le 11 décembre 2022.

Oscillant entre la gravité et les sourires, il a été élu pour effectuer un des jobs les plus compliqués de la vie politique française : sortir la droite de l’ombre. Dimanche soir 11 décembre, lors d’un second tour plus serré que prévu, Eric Ciotti est devenu président du parti Les Républicains (LR) avec 53,7 % des suffrages face à Bruno Retailleau (46,3 %).

Au soir de ce second tour, LR a évité le premier écueil, celui de la division. Après avoir promis, au journal de 20 heures de TF1, le retour d’une « droite ferme, qui rétablisse l’ordre dans la rue », et d’une « droite de la liberté, qui fasse diminuer les impôts », le nouveau président de LR s’est en effet rendu au siège du parti, où il a pu serrer la main de Bruno Retailleau. Pas d’affrontement fratricide cette fois-ci.

Mais la mission reste épineuse. Car, pour tenter de sortir le parti du marasme, un travail colossal attend la nouvelle équipe dirigeante. « C’est une rude tâche, c’est une tâche herculéenne », avait glissé M. Retailleau quelques minutes plus tôt.

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Le premier des chantiers est immense. Pour ne pas être ensevelie, la droite doit au moins arriver à exister dans le débat d’idées et être audible par les Français. Sur les chaînes d’information en continu, sur les marchés, dans les colloques… Relégué à un rôle d’opposition quasiment invisible, LR est broyé depuis des mois. D’un côté par les annonces du pouvoir, de l’autre par l’agitation des blocs populistes. Depuis les élections législatives, aucune idée n’a passé le « mur » de l’opinion publique. Sans ligne, les députés ne savent pas comment se positionner. Le groupe à l’Assemblée nationale est à la fois constructif sur certains textes et dans une opposition frontale sur d’autres, ce qui met tout le monde mal à l’aise au final.

« Tout un travail idéologique à mener »

Le printemps électoral et le congrès de cet automne ont fait évoluer les esprits. Une partie des cadres affirme aujourd’hui que les vieilles recettes ne suffiront plus. En promettant de ressortir le « karcher » sarkozyste pendant la campagne présidentielle, la candidate du parti, Valérie Pécresse, a donné l’impression que la droite bégayait, tout en semblant admettre que les promesses des anciens responsables de LR n’avaient pas été tenues.

« Une des leçons qu’on peut en tirer, c’est qu’il y a tout un travail idéologique à mener, estime Annie Genevard, députée du Doubs et ancienne présidente du parti par intérim. Car si on promet la même chose avec les mêmes mots, avec des formules qui paraissent usées, il y a un risque que les Français n’y croient plus, alors qu’il faut réveiller leur intérêt. »

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