Chasse: la capture de certains oiseaux par cages ou filets réautorisée – Le HuffPost

Ho New via Reuters
Ces techniques sont à nouveau autorisées pour capturer notamment l’alouette des champs dans une série de départements (photo d’illustration).

CHASSE – Le bras de fer entre l’État et les associations de protection des animaux n’est pas près de prendre fin. Deux mois après que le Conseil d’État a jugé illégaux plusieurs arrêtés concernant des chasses traditionnelles d’oiseaux, huit textes publiés au Journal officiel ce vendredi 15 octobre viennent de les autoriser de nouveau

En août dernier, les arrêtés autorisant la chasse des vanneaux huppés, pluviers dorés, alouettes des champs et autres grives et merles noirs à l’aide de filets (“pantes”, “tenderies”) ou de cages (“matoles”) avaient été jugés contraires au droit européen sur la protection des oiseaux par l’institution administrative.

Mais en septembre, l’exécutif avait mis plusieurs arrêtés en consultation pour permettre certaines de ces chasses, faisant valoir qu’elles respectent bien le droit européen. Ces textes, a expliqué au Parisien la secrétaire d’État à la biodiversité Bérangère Abba, pointent “l’absence de solution alternative”, “la quantité et la sélectivité” des captures et les “contrôles” qui seront effectués.

105.000 alouettes pour la saison 2021-2022

La saison de chasse 2021-2022 autorisera donc ces techniques de chasses traditionnelles. Les chasseurs pourront en profiter dès ce week-end. Les arrêtés précisent également le nombre d’oiseaux maximum à capturer par département. Par exemple, la capture d’environ 105.000 alouettes des champs est autorisée pour la période dans une série de départements. Il s’agit de la Gironde, des Landes, du Lot-et-Garonne et des Pyrénées-Atlantiques.

Cette décision fait en revanche bondir les ONG comme One Voice, qui a déjà annoncé avoir entamé une procédure en référé. 

La Ligue de protection des oiseaux avait aussi annoncé dès septembre son intention de demander la suspension de ces arrêtés s’ils venaient à être signés. Cette mesure est interprétée comme un geste envers l’électorat très courtisé des chasseurs qui ont manifesté par milliers mi-septembre.

Des personnalités s’indignent aussi comme l’avocat spécialisé en environnement Arnaud Gossement. Il évoque ce vendredi sur Twitter un “triste jour pour le vivant et son droit”, un message partagé notamment par l’écologiste Delphine Batho. Pour le porte-parole de la Fondation Brigitte Bardot, “la France se met de nouveau en infraction avec le droit européen et fragilise des populations d’oiseaux en déclin”.

Willy Schraen, président de la Fédération nationale des chasseurs (FNC), salue “l’arbitrage sans ambiguïté du président de la République en faveur des chasses traditionnelles”, dans un communiqué.

La FNC se félicite “d’une collaboration studieuse avec les services du ministère de la Transition écologique” et fait valoir que “le Conseil d’État n’a jamais dit que les chasses traditionnelles étaient illégales mais il a considéré que les arrêtés nationaux concernés n’étaient jusqu’à présent pas suffisamment motivés”.

L’alouette des champs et le vanneau huppé sont classés en “préoccupation mineure” ou “quasi menacé” selon la Liste rouge des espèces menacées de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) en France.

La chasse des grives, merles noirs, vanneaux huppés, des pluviers dorés est également réautorisée dans les Ardennes en petite quantité. 5.800 sur la période autorisée de chasse pour les deux premiers et 1.200 oiseaux pour les deux derniers.

Le gouvernement a interdit fin août la chasse à la tourterelle des bois, oiseau dont la population s’est effondrée en Europe, et qui avait été protégé par le Conseil d’État en 2020. En juin, la justice a déclaré illégale la chasse à la glu.

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