« C’est un cauchemar » : en Inde, New Delhi reconfinée face à la flambée de l’épidémie de Covid-19 – Le Monde

Des malades atteints du Covid-19 sont obligés de partager un lit, au service des urgences de l’hôpital Lok Nayak Jai Prakash, à New Delhi, le 15 avril 2021.

Des messages de détresse sur les réseaux sociaux de personnes cherchant un hôpital pour accueillir un de leurs proches, des familles en pleurs devant les établissements médicaux… New Delhi manque de lits et de matériels pour les malades du Covid-19, alors que l’épidémie se propage dans la capitale indienne à une vitesse fulgurante et n’épargne aucun milieu social. C’est une véritable hécatombe. On ne compte plus les bureaux, les foyers, les immeubles, les résidences, entièrement contaminés. Avec 24 375 nouveaux cas de Covid-19 samedi 17 avril, 25 462 dimanche, le taux de positivité chez les personnes testées atteint désormais 30 %. New Delhi est la ville la plus contaminée du pays.

Les centres de tests sont débordés, comme les hôpitaux et les crématoriums. Les établissements souffrent d’une pénurie sévère d’oxygène, de lits et d’antiviraux. Même les pharmacies sont à court de médicaments pour les personnes présentant des symptômes moins graves.

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« La situation est très grave et inquiétante, a commenté, dimanche 18 avril, le chef du gouvernement centriste de Delhi, Arvind Kejriwal. Les gens sont admis dans les hôpitaux à un rythme sans précédent. A la vitesse à laquelle le Covid se propage, on ne peut pas dire quand le pic sera atteint », a-t-il reconnu.

Arvind Kejriwal a lancé un appel au gouvernement pour lui venir en aide. Lundi matin, il restait moins de 49 lits libres en soins intensifs dans les établissements publics et privés. La capitale aux 25 millions d’habitants n’en possède que 4 214. Par ailleurs, sur les 178 000 lits Covid pour les malades moins graves, à peine 3 000 restent inoccupés. Arvind Kejriwal affirme que l’approvisionnement de la capitale en oxygène a été fortement réduit et détourné vers d’autres Etats. Le Maharashtra, le Madhya Pradesh et l’Uttar Pradesh notamment font une course pour en obtenir.

« C’est un cauchemar, je ne sais plus où envoyer mes patients, s’inquiète le docteur Souradipta Chandra, qui travaille dans un centre médical du sud de New Delhi. Je n’ai jamais vu une crise pareille dans ma vie. » Ses patients présentent des symptômes variés, diarrhée, éruptions cutanées, conjonctivite, maux de tête, décoloration bleuâtre des doigts et des orteils, saignements du nez et de la gorge, en plus des signes habituels de fièvre, de perte de goût et d’odorat.

« La police est venue chez moi »

Après un mois d’inaction, à ignorer la courbe des infections, les autorités de Delhi se sont enfin décidées à agir, vendredi 16 avril, en imposant un confinement pour le week-end, une mesure qui a été prolongée lundi matin de sept jours, jusqu’au 26 avril. Dimanche, un centre temporaire de soins a été installé dans l’ancien complexe sportif des jeux du Commonwealth. Les autorités tentent aussi de rattraper leur retard en matière de dépistage, de traçage et d’isolement.

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