CARTE. Guerre en Ukraine : fête de l’armée à Kiev, prise de parole de Poutine… Le point au 233e jour – Ouest-France
Vladimir Poutine a affirmé vendredi 14 octobre ne pas prévoir « dans l’immédiat » de nouvelles frappes « massives » sur l’Ukraine, ni d’élargir la mobilisation qu’il a ordonnée il y a trois semaines pour faire face aux revers de son armée. S’exprimant après un sommet régional à Astana au Kazakhstan, le président russe a assuré que la Russie « n’a pas pour objectif de détruire l’Ukraine ».
L’Ukraine marquait de son côté la Journée des défenseurs du pays, célébrant cette fête de l’armée pour la première fois depuis le début de l’invasion.
Voici un point de la situation vendredi 14 octobre 2022 au 233e jour de la guerre.
Pas de nouvelles frappes « massives » sur l’Ukraine prévues « dans l’immédiat »
Le président russe Vladimir Poutine a dit ne pas prévoir « dans l’immédiat » de nouvelles frappes « massives » sur l’Ukraine, ni d’élargir la mobilisation qu’il a ordonnée il y a trois semaines pour faire face aux revers de son armée.
S’exprimant lors d’une conférence de presse après un sommet régional à Astana au Kazakhstan, Vladimir Poutine a assuré que la Russie « n’a pas pour objectif de détruire l’Ukraine », où elle mène une offensive depuis le 24 février. « Dans l’immédiat, il n’y a pas la nécessité de frappes massives. Actuellement, il y a d’autres objectifs. Pour l’instant, après on verra », a-t-il déclaré, assurant que la Russie faisait « tout comme il faut » en Ukraine.
« Ce n’est pas agréable ce qui se passe maintenant, mais (si la Russie n’avait pas attaqué l’Ukraine le 24 février), on aurait été dans la même situation un peu plus tard, juste les conditions auraient été plus mauvaises pour nous. Donc, nous faisons tout comme il faut », a poursuivi le président russe.
Vladimir Poutine a également dit ne pas prévoir une nouvelle vague de mobilisation des Russes dans l’armée, tout en reconnaissant que l’actuelle avait connu des ratés.
Selon lui, 222 000 hommes sur les 300 000 prévus ont été recrutés, dont 16 000 se trouvent d’ores et déjà dans des « unités impliquées dans des combats ».
L’Ukraine célèbre la fête de son armée
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a promis la victoire sur la Russie, à l’occasion de la Journée des défenseurs du pays, célébrée pour la première fois depuis le début de l’invasion russe.
« Le 14 octobre on remercie […] tous ceux qui se sont battus pour l’Ukraine dans le passé et tous ceux qui se battent pour elle maintenant, ceux qui ont gagné à l’époque et ceux qui vont sans aucun doute gagner maintenant », a déclaré Volodymyr Zelensky dans une adresse vidéo.
Il a déposé une gerbe devant un mémorial à Kiev consacré aux militaires tués sur le front depuis 2014, date du début dans l’Est d’une guerre avec des séparatistes, soutenus par Moscou, et qui s’est généralisée au pays avec l’invasion de l’Ukraine en février.
« Notre peuple […] se bat pour son droit à la vie » et pour son « indépendance » de la Russie, a-t-il souligné. « Le monde est avec nous, plus que jamais. Cela nous rend plus forts que jamais dans l’histoire », a-t-il ajouté en référence à l’aide occidentale sans précédent.
Le commandant en chef de l’armée ukrainienne Valery Zaloujny a de son côté remercié ses troupes pour leur « service ». « Nous avons stoppé l’invasion et enterré le mythe de l’invincibilité de l’armée russe », a-t-il estimé dans son adresse. « Ensemble vers la victoire », a-t-il lancé.
Une station électrique russe en feu
Une station électrique située dans la ville russe de Belgorod, frontalière de l’Ukraine, a pris feu après une frappe ukrainienne, a indiqué le gouverneur régional Viatcheslav Gladkov.
« Une station électrique […] a pris feu après une frappe sur Belgorod », a écrit Viatcheslav Gladkov sur Telegram, ajoutant qu’il faudrait « jusqu’à quatre heures » pour activer une infrastructure de réserve et rétablir l’alimentation en électricité.
Il n’a pas précisé combien de personnes étaient affectées par cette panne dans cette ville de 330 000 habitants qui n’a jusqu’à présent été que rarement touchée par des tirs en provenance d’Ukraine, contrairement à sa région, visée régulièrement.
Des images sur les réseaux sociaux ont montré le moment de l’impact, des flammes éclatant sur le territoire de la station dans un éclair de lumière. Viatcheslav Gladkov a diffusé des photos des flammes.
L’incendie a été maîtrisé peu après 17h GMT. « Nous allons essayer de réparer tous les dégâts le plus vite possible », a-t-il assuré.
Hub gazier proposé par Poutine
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a ordonné à son gouvernement de commencer à travailler sur le « hub gazier » en Turquie proposé par son homologue russe Vladimir Poutine pour exporter le gaz russe vers l’Europe, ont rapporté les médias turcs.
« Nous avons donné, avec Vladimir Poutine, à notre ministère de l’Energie et à l’institution concernée en Russie, l’ordre de mener un travail en commun », a affirmé Recep Tayyip Erdogan à propos d’un éventuel hub gazier en Turquie, lors d’une interview avec les journalistes à bord de son vol de retour d’Astana, au Kazakhstan, où il a rencontré jeudi le président russe.
Le chef de l’État turc a aussi affirmé que les travaux commenceraient immédiatement.
« Il n’y aura pas d’attente à ce sujet », a-t-il ajouté, précisant que l’éventuel hub pourrait être construit dans la région de Thrace, dans le nord-ouest de la Turquie.
Vladimir Poutine avait proposé jeudi de créer un hub gazier en Turquie alors que les livraisons gazières russes vers l’Union européenne sont affectées par les sanctions consécutives à la guerre en Ukraine et par les fuites des gazoducs Nord Stream 1 et 2. La proposition a immédiatement suscité la réaction de la France.
Le « hub gazier » proposé par Vladimir Poutine n’a « aucun sens », alors que les Européens veulent réduire leur dépendance aux hydrocarbures venant de Russie, a réagi Paris jeudi soir.
La Russie ordonne la réparation du pont de Crimée
La Russie a annoncé ordonner la réparation avant le 1er juillet 2023 du pont de Crimée, partiellement détruit lors d’une explosion samedi dernier que Moscou impute à Kiev.
Le gouvernement « détermine la date limite pour la fin des contrats d’État pour l’exécution des travaux au 1er juillet 2023 », selon un arrêté signé par le Premier ministre russe, Mikhaïl Michoustine.
Le pont de Crimée, symbole de l’annexion de la péninsule ukrainienne éponyme et crucial pour le ravitaillement des troupes russes engagées en Ukraine, a été partiellement détruit par une attaque au camion piégé, selon Moscou.
Les services de sécurité russes (FSB) ont affirmé que cette « attaque terroriste » a été organisée par les renseignements militaires ukrainiens, assurant qu’un agent de Kiev avait coordonné le transit des explosifs à travers plusieurs pays et avait été en contact avec différents intermédiaires.
En réponse, la Russie a mené lundi et mardi des bombardements massifs à travers l’Ukraine, visant notamment des infrastructures énergétiques civiles qui ont provoqué de nombreuses coupures d’électricité et d’eau.
Mercredi, le FSB a dit avoir arrêté huit personnes – cinq Russes et « trois citoyens ukrainiens et arméniens » – suspectées de participation dans cette attaque.
La circulation routière et ferroviaire a toutefois repris partiellement depuis plusieurs jours sur le pont.
Consultation nationale sur les sanctions de l’UE en Hongrie
La Hongrie a officiellement lancé une « consultation nationale » sur les sanctions de l’Union européenne (UE) contre la Russie, que le Premier ministre nationaliste Viktor Orban ne cesse de fustiger.
« Nous estimons que les sanctions nous détruisent », a lancé en préambule le gouvernement sur sa page Facebook en publiant le formulaire. Elles ont pourtant été approuvées par les 27 États membres, dont la Hongrie.
« Approuvez-vous des sanctions qui font grimper les prix de l’alimentation », augmentant ainsi « le risque de famine dans les pays en développement » et « la pression migratoire » aux frontières de l’Europe : voilà l’une des sept questions du formulaire envoyé à huit millions de foyers.
Une autre demande aux citoyens leur avis sur les mesures visant le secteur énergétique russe, qu’elles aient été adoptées ou simplement discutées.
Cette stratégie de Bruxelles a conduit à des factures records, « mettant en danger la capacité des ménages à se chauffer et la viabilité toute entière de l’économie européenne », est-il écrit.
Depuis le début du conflit en Ukraine, la Hongrie – qui est fortement dépendante des importations d’hydrocarbures russes – a pris soin de préserver de bonnes relations avec le Kremlin pour continuer à recevoir gaz et pétrole.
TotalEnergies visé par une plainte pour complicité de crimes de guerre
Une plainte pour complicité de crimes de guerre a été déposée à Paris contre TotalEnergies, accusé d’avoir continué à exploiter un gisement en Russie et permis la fabrication de carburant utilisé in fine par des avions russes engagés dans le conflit en Ukraine, ce que le groupe conteste.
Cette plainte a été déposée jeudi auprès du procureur national antiterroriste, compétent pour les crimes de guerre, par l’association basée à Bordeaux Darwin Climax Coalition, qui dit oeuvrer pour la protection des droits humains et la défense des populations touchées par la prédation industrielle, et l’association ukrainienne Razom we stand, qui appelle à imposer un embargo sur les importations d’énergie fossile de Russie.
Le géant français de l’énergie a dénoncé des accusations « outrancières », « diffamatoires » et « infondées ».