
CARTE. Guerre en Ukraine: entretien Macron-Poutine, retrait de troupes russes… Le point au 281e jour – Ouest-France
Retrait de troupes russes, lettres piégées à l’ambassade ukrainienne en Espagne, entretien entre Emmanuel Macron et Vladimir Poutine… Voici ce qu’il faut retenir du 281e jour de la guerre en Ukraine, ce jeudi 1er décembre 2022.
Kiev fait état de retrait de troupes russes en face de Kherson
L’armée ukrainienne a indiqué jeudi que la Russie avait retiré une partie de ses troupes des villes situées sur la rive orientale du Dniepr en face de la ville de Kherson. Il s’agit de la première communication officielle de l’Ukraine faisant état d’un retrait de troupes russes sur ce qui constitue désormais la principale ligne de front dans le sud du pays.
Les autorités ukrainiennes n’ont pas donné plus de détails et n’ont pas fait état de troupes ukrainiennes ayant traversé le fleuve. Elles ont également indiqué que la Russie avait intensifié ses bombardements visant la rive occidentale du Dniepr, provoquant de nouvelles coupures d’électricité à Kherson où le courant avait été rétabli près de trois semaines après le retrait des forces russes.
La Russie a déjà sommé les civils de quitter les villes situées à moins de 15 km du fleuve et l’administration civile a quitté la ville de Nova Kakhovska sur la rive gauche du Dniepr.
Les autorités ukrainiennes avaient jusqu’à maintenant rapporté que la Russie avait déplacé des pièces d’artillerie pour les mettre dans des zones plus sûres mais elles n’avaient alors jamais fait état de repli des forces russes.
« Une baisse du nombre de soldats et d’équipements militaires russes est observée dans le secteur d’Oleshky, a fait savoir l’armée. Les troupes ennemies se sont retirées de certaines zones de l’oblast [région] de Kherson et se sont dispersées dans des zones forestières le long de la section de l’autoroute Oleshky – Hola Prystan ».
Elle indique en outre que la plupart des soldats présents dans le secteur sont des réservistes récemment mobilisés, ce qui suggèrent que les militaires les plus entraînés ont déjà quitté la région. Reuters n’a pas été en mesure de confirmer ces informations de manière indépendante.

40 % du réseau électrique ukrainien toujours hors d’usage
Près de la moitié du réseau électrique ukrainien restait jeudi hors d’usage, une semaine après les dernières frappes russes sur les infrastructures énergétiques, a indiqué l’opérateur privé DTEK, tout en soulignant les efforts « de jour comme de nuit » des électriciens pour les réparer.
« La Russie a détruit 40 % du système énergétique ukrainien avec des attaques terroristes aux missiles. Des dizaines de travailleurs de l’énergie ont été tués et blessés », a affirmé DTEK dans un communiqué publié sur Telegram.
Après avoir essuyé des défaites militaires humiliantes sur le terrain, la Russie a commencé en octobre à viser des installations énergétiques ukrainiennes, provoquant de graves dégâts et entraînant des graves pénuries d’électricité qui affectent des millions d’Ukrainiens chaque jour.
Plus de 1 300 prisonniers ukrainiens libérés
Plus de 1 300 prisonniers ukrainiens ont été libérés lors d’échanges avec la Russie depuis le début de la guerre en février, a annoncé jeudi le président Volodymyr Zelensky, après un nouvel échange entre Kiev et Moscou. « Nous ne nous arrêterons pas tant que nous ne (les) aurons pas tous récupéré. Après l’échange d’aujourd’hui, ce sont déjà 1 319 héros qui sont rentrés chez eux », s’est félicité le président ukrainien sur Telegram.
Selon son chef de cabinet, Andriï Iermak, « 50 défenseurs de l’Ukraine ont été libérés » jeudi, dont des « défenseurs de Marioupol et d’Azovstal », l’aciérie de cette ville portuaire du sud de l’Ukraine pilonnée au printemps par l’armée russe avant de tomber.
Le 20 octobre, la Russie avait dit détenir « plus de 6 000 prisonniers ukrainiens », un chiffre invérifiable par l’AFP que Kiev n’a pas commenté.
L’Ukraine accuse le directeur de la centrale de Zaporijjia d’être un « traître »
L’opérateur nucléaire ukrainien Energoatom a accusé jeudi le nouveau directeur ukrainien de la centrale de Zaporijjia (sud), nommé la veille par la Russie qui s’est approprié le site, d’être un « traître » pour avoir accepté de collaborer avec Moscou. Mercredi, Iouriï Tchernitchouk, un ingénieur ukrainien qui travaillait déjà dans la centrale, avait annoncé dans un communiqué « accepter » la proposition russe de diriger ce site nucléaire.
« Iouriï Tchernitchouk, [jusque-là] ingénieur en chef adjoint de la centrale, qui a exercé ses fonctions pendant la guerre, a trahi l’Ukraine et est passé du côté de l’ennemi », a déploré jeudi le chef d’Energoatom Petro Kotine dans un communiqué, sa première réaction sur le sujet. « Au lieu de tout mettre en œuvre pour libérer la centrale au plus vite, il a décidé d’aider les occupants russes à légaliser leur appropriation criminelle [du site] et incite désormais d’autres employés à le faire », a-t-il encore regretté.
Energoatom a assuré avoir « renvoyé » Iouriï Tchernitchouk de ses fonctions, bien que cette décision n’ait pas d’impact dans les faits, le site étant sous contrôle des forces russes. Pour Petro Kotine, « il répondra tôt ou tard de tous [ses actes] devant la loi et devant les gens » .
Des lettres piégées à l’ambassade ukrainienne en Espagne
Par ailleurs, le ministre des Affaires étrangères ukrainien a demandé un renforcement des mesures de sécurité pour ses ambassades à l’étranger après qu’un courrier piégé a explosé mercredi à son ambassade de Madrid. Un employé a été légèrement blessé par l’explosion alors qu’il manipulait le courrier.
« Dmytro Kouleba a chargé de renforcer la sécurité de toutes les ambassades ukrainiennes. Il a également appelé les autorités espagnoles à enquêter d’urgence sur cette attaque », a indiqué sur Twitter le porte-parole du ministère ukrainien des Affaires étrangères, Oleg Nikolenko.
Interrogé sur d’éventuels soupçons, Serhii Pohoreltsev a implicitement accusé la Russie dans un entretien à la télévision publique espagnole. « Nous connaissons bien les méthodes terroristes du pays agresseur », a répondu l’ambassadeur ukrainien, ajoutant que « les méthodes, les attaques de Russie nous obligent à être prêts à n’importe quel type d’incident, de provocation, ou d’attentat ».
Macron confirme qu’il parlera dans les prochains jours avec Poutine
Le président français Emmanuel Macron, en visite d’État à Washington, a confirmé jeudi qu’il s’entretiendrait dans les prochains jours avec son homologue russe Vladimir Poutine, dans une interview à la télévision américaine.
« Je voulais d’abord faire la visite d’État [aux États-Unis] et avoir une discussion poussée avec le président Biden et nos équipes ensemble », a expliqué Emmanuel Macron sur la chaîne ABC, indiquant qu’il parlerait au président russe « dans les prochains jours ».
De son côté, le président américain Joe Biden s’est dit « prêt » à parler avec Vladimir Poutine si et seulement si ce dernier « cherche un moyen de mettre fin à la guerre » en Ukraine.