Caroline Cayeux : sa présence au gouvernement “est incompatible avec les valeurs que porte la République”, est – franceinfo

La présence de Caroline Cayeux, ministre des Collectivités territoriales, au gouvernement, “est incompatible avec l’idéal ou les valeurs que porte la République”, a affirmé samedi 16 juillet sur franceinfo Jack Lang, ancien ministre de la Culture et président de l’Institut du Monde Arabe. Il fait partie de la centaine de personnalités de tous horizons, y compris de la majorité présidentielle, qui dénonce, dans une tribune publiée dans le JDD, les “propos homophobes” de la membre du gouvernement.

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Caroline Cayeux a suscité la polémique cette semaine en répondant à Public Sénat, qui l’interrogeait sur d’anciennes déclarations datant de 2013 “sur le mariage pour tous et l’adoption pour les couples de même sexe, qualifiées de réforme de caprice et de dessein qui va contre la nature”. La ministre a d’abord dit : “Je maintiens évidemment mes propos. Mais j’ai toujours dit que la loi, si elle était votée, je l’appliquerais”. Et d’ajouter : “Je dois vous dire quand même j’ai beaucoup d’amis parmi ces gens-là. Franchement, c’est un mauvais procès qu’on me fait et ça m’a beaucoup contrariée”.

“Il y a une incontestable incompatibilité absolue et radicale, entre cette personne et la philosophie qui est exprimée aujourd’hui par le président et la Première ministre”

Jack Lang

à franceinfo

“Cela me paraît évident” qu’elle doit démissionner, insiste Jack Lang. La tribune intitulée “À tous ces gens-là” exprime selon lui “avec clarté et force le sentiment de beaucoup de citoyens. Comment une ministre de la République, qui doit normalement respecter un devoir d’exemplarité, peut-elle bafouer la loi de la République ?” L’ancien ministre rappelle que “la loi de la République, c’est que l’homosexualité a été, depuis François Mitterrand, dépénalisée. La loi de la République, c’est l’instauration du mariage pour tous, qui a été confirmée par plusieurs gouvernements”.

Caroline Cayeux, la ministre des Collectivités territoriales “n’a plus la place dans ce gouvernement”, abonde Jean-Luc Romero-Michel, adjoint à la maire de Paris et président d’Elus Locaux Contre le Sida, lui aussi signataire du texte. “Je pense que cette personne ne se rend pas compte du mal qu’elle peut faire”, déclare-t-il sur franceinfo. Il trouve les déclarations de Caroline Cayeux “extrêmement choquantes”.

“Quand on sort d’une campagne électorale qui était aussi dure, quand on a entendu les propos de Zemmour pendant toute la campagne, qui a stigmatisé tout le monde, et particulièrement les personnes LGBT, je crois qu’il est indigne qu’une ministre de la République puisse rester à cette place en tenant ces propos et en parlant de nous comme de ‘ces gens-là’, une expression si péjorative”, estime Jean-Luc Romero-Michel.

Jeudi, Caroline Cayeux avait tenté un mea culpa dans les colonnes du Parisien/Aujourd’hui en France après avoir appris l’existence de la tribune du JDD. “Aujourd’hui, c’est panique à bord”, ironise Jean-Luc Romero-Michel. 

“Il y a un problème dans la parole publique. Les responsables politiques doivent avoir une parole responsable. Si, quand il y a dérapage, on s’excuse et on tourne la page, ça ouvre la page des dérapages permanents”, estime dimanche sur franceinfo le député de majorité de Côte d’Or, Benoît Bordat, autre signataire.

“Je suis un peu étonné, explique l’élu. On savait que c’était un sujet qui risquait d’être posé à certains membres du gouvernement, elle s’y attendait sûrement et, quand on lui pose la question, elle parle de ‘ces gens-là'”. Benoît Bordat dit avoir “été interpellé par des gens qui étaient meurtris, blessés par ces propos.”

Le député de la majorité ne demande toutefois pas formellement la démission de Caroline Cayeux : “Ce n’est pas à moi de demander sa démission, elle doit prendre ses responsabilités. En août, on célébrera les 40 ans de la dépénalisation de l’homosexualité. On a l’impression, en 2022, d’avoir un retour en arrière, avec des propos tenus en 2012 qui ont blessé beaucoup de monde, alors je ne pouvais pas rester silencieux face à ces propos-là”.

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