Brexit : pourquoi le “no deal” bloqué par les Lords replace la Reine Elisabeth II au centre du jeu – LCI








Brexit : pourquoi le “no deal” bloqué par les Lords replace la Reine Elisabeth II au centre du jeu – LCI

































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Brexit : goodbye United Kingdom

CRISE – La Chambre des Lords a adopté, vendredi 6 septembre, la proposition de loi contraignant Boris Johnson à demander un report du Brexit pour éviter une sortie sans accord de l’UE. Ce texte de l’opposition doit être approuvé par la reine… laquelle a approuvé la semaine dernière la suspension du Parlement voulue par Boris Johnson.

Pour la seconde fois en quelques jours, Elisabeth II va se retrouver au premier plan dans la crise sans fin du Brexit. Une semaine après avoir dû approuver la suspension du Parlement par Boris Johnson, la souveraine va devoir approuver le texte de loi adopté ce vendredi par la Chambre des Lords, visant à bloquer une sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne sans accord. Des actes très politiques pour la reine, traditionnellement neutre.

La règle qui prévaut au Royaume-Uni est, en apparence, simple : la reine règne, mais le Premier ministre gouverne. Le pays est en effet une monarchie constitutionnelle. La reine peut donc être consultée, mettre en garde ou encourager, mais elle ne peut agir qu’en suivant le conseil de ses ministres. Raison pour laquelle la monarque de 93 ans a approuvé vendredi dernier la décision de Boris Johnson de suspendre le Parlement pendant un mois, de la deuxième semaine de septembre jusqu’au 14 octobre, soit peu avant la date de sortie de l’Union européenne de son royaume, le 31 octobre. Une décision qui avait provoqué l’ire de l’opposition.

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Loyauté au Parlement… ou au gouvernement ?

Elisabeth II risque toutefois de se trouver sous le feu des projecteurs lundi. Elle doit en effet approuver le texte, approuvé mercredi par les députés, pour que celui-ci devienne loi. Un texte qui vise à repousser de trois mois le Brexit, prévu le 31 octobre, si Boris Johnson ne trouve pas un accord de divorce avec l’Union européenne d’ici le 19 octobre. Approuver les opposants de Boris Johnson après avoir approuvé Boris Johnson ? Une situation paradoxale pour la souveraine, qui règne pourtant depuis des décennies. “Il se peut que le gouvernement lui demande de ne pas donner son approbation et là, nous serons en territoire constitutionnel délicat”, a expliqué à l’AFP Mike Gordon, professeur de droit constitutionnel à l’université de Liverpool. “La convention qui veut qu’elle donne son approbation au Parlement entrera en conflit avec celle qui veut qu’elle suive l’avis de ses ministres”, ajoute-t-il.

La constitution britannique n’est pas écrite et se base sur des précédents et conventions. La dernière souveraine ayant refusé d’approuver une loi était la reine Anne, en… 1708. Sur le trône depuis 1952, Elisabeth II détient le record de longévité des monarques et elle est sans nul doute celle qui connait le mieux ses devoirs. Mais son rôle de chef d’Etat, contrairement aux pays où ils jouent un rôle actif dans la formation du gouvernement, se borne à entériner le choix des responsables politiques.

Sa neutralité est si parfaite que nul ne sait ce qu’elle pense des grandes questions politiques qui agitent le pays. Seul exception récente : le référendum sur l’indépendance de l’Ecosse, en 2014. En déclarant “[espérer] que les gens réfléchiront très soigneusement à l’avenir”, elle a exprimé une inquiétude immédiatement interprétée par les oracles comme de l’hostilité à l’indépendance. Sur le Brexit, autre enjeu historique, elle reste bouche cousue. Les observateurs en sont réduits à commenter la couleur de son chapeau pour y voir une prise de position quand elle arbore les couleurs du drapeau européen.

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